- Championnats du monde élites femmes, samedi
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Pourquoi ce retour anticipé ?
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Est-ce un pari ?
Son come-back sur la route était attendue en 2025 sous les couleurs de la formation néerlandaise Visma-Lease a bike où elle s’est engagée pour trois ans. Pauline Ferrand-Prévot a finalement devancé l’appel. « Pendant les Jeux olympiques, Yvan Clolus (l’entraîneur de l’équipe de France de VTT) m’a fait part de la volonté de Pauline d’être candidate pour ces Mondiaux sur route. Au début, je dois avouer que ça m’a un peu surpris », confie Paul Brousse, le sélectionneur national. « Lorsque j’ai vu que réglementairement, c’était possible, j’ai décidé de l’inclure dans le groupe. Dans mon esprit, elle ne prend la place de personne. Plusieurs nations auraient aimé l’avoir avec elles ».
« Disons que c’est un petit pari », répond Paul Brousse. A la tête de l’équipe de France depuis 2018, Paul Brousse sait que le cyclisme féminin a énormément évolué ces dernières années. Le Poitevin a évidemment conscience que « PFP », qui n’est plus réapparue sur route depuis plus de trois ans (voir-ci-dessous), va devoir retrouver ses repères en peloton, réapprendre à frotter, à se placer, à gérer une course de quatre heures (l’épreuve olympique de VTT durait moins d’1 h 30) ou encore à rouler plus vite, avec des braquets différents. D’un autre côté, il sait aussi que Pauline Ferrand-Prévot n’est pas une cycliste comme les autres. « Chez Ineos (où elle évolue), ils ont prouvé avec Pidcock qu’ils savaient gérer la double activité. Avant les JO, 95 % de son entraînement se passait sur la route, avec beaucoup de volume etc. Physiquement, je n’ai aucun doute sur son niveau ».
Depuis quand n’a-t-elle pas couru sur la route ?
La dernière course sur route de Pauline Ferrand-Prévot remonte au 19 juin 2021. Il y a plus de trois ans, donc. Ce jour-là, à Epinal (Vosges), sous le maillot de la sélection régionale du Grand Est, la Champenoise avait pris la 12e place du championnat de France qui constituait sa deuxième et… dernière course de la saison. L‘ année précédente, elle n’avait pas du tout couru sur l’asphalte alors qu’en 2019, elle s’était contentée de participer au rendez-vous tricolore. Avant cela, elle avait simplement effectué des bouts de saison (moins de 20 jours de course en 2018, 2017 et 2016). Sa dernière saison pleine date de 2014, l’année de son titre de championne du monde, de son succès sur la Flèche Wallonne, de premier accessit sur le Giro ou encore de sa 3e place à Plouay. « Avec Audrey Cordon-Ragot, si je ne m’abuse, elle est la seule Française à avoir gagné des courses d’un jour en WorldTour ces dix dernières années », glisse Paul Brousse
Est-elle la nouvelle leader de l’équipe de France ?
« Joker ! » Paul Brousse reste évasif au moment d‘ évoquer le leadership des Bleues auxquels Juliette Labous, Evita Muzic et Cédrine Kerbaol peuvent légitimement prétendre. « Pauline vient renforcer l’équipe de France, point. Elle n’a pas la prétention de dire qu’elle veut six filles autour d’elle. Au contraire. On va s’appuyer sur un très beau collectif, on aura plusieurs cartes », ajoute Paul Brousse qui ne veut naturellement rien dévoiler de son plan de bataille. Compte tenu de son statut à part, Pauline Ferrand-Prévot sera l’une des filles protégées sur ce parcours (très) difficile (2 700 m de dénivelé). Pour le reste…
Quelle est la réaction des autres filles ?
A entendre les uns et les autres, le retour de l’ancienne champion du monde en bleu est bien perçu. « C’est un atout supplémentaire pour l’équipe de France », confie ainsi la Finistérienne Cédrine Kerbaol qui n’avait pas encore commencé la compétition lorsque la Champenoise avait décroché l’arc-en-ciel et qui va donc faire connaissance. Non sélectionnées, Audrey Cordon-Ragot, qui faisait partie du collectif tricolore lors du sacre de PFP, et Maëva Squiban (remplaçante à Zurich) auraient pu se sentir lésées par le retour de la championne olympique de VTT. Il n’en est rien.