Pays de la Loire. Il faut arrêter de « bricoler », alerte la CFDT santé sociaux


Grégory, jeune professionnel de santé  : « Personne ne peut gérer du flux dans l’immédiateté. »

Pays de la Loire. Il faut arrêter de « bricoler », alerte la CFDT santé sociaux

Le Ségur de la santé peut-il être un levier de progrès ? Oui, répond la CFDT santé sociaux des Pays de la Loire. À condition de se mettre très vite autour de la table  : payeurs, usagers de la santé, professionnels et représentants des salariés.

 Et, surtout, redonner du sens à un secteur en souffrance.On dit du cordonnier qu’il est souvent le plus mal chaussé. Les professionnels de santé sont, eux, visiblement les plus mal soignés.

« Perte de sens », « failles d’un système », « mal-être », « gestion à court terme ». « La crise du Covid a révélé au grand jour les failles d’un système qu’on essayait de dénoncer depuis longtemps, estime Vincent Mével, secrétaire CFDT de l’Union professionnelle régionale de santé. Les usagers ont parfois l’impression de venir à l’hôpital dans une usine à donner des soins : le flux tendu est devenu récurrent.

»Épuisement, absentéismeAlors que la cinquième vague du Covid s’étend, l’Agence régionale de santé (ARS) elle-même prévient que l’avenir se complique « avec un système de soins qui est beaucoup plus fatigué ». Ça patine dur parmi les blouses blanches, à l’image de ces huit heures d’attente aux urgences de Nantes. Ou des fermetures à répétition : urgences, faute de personnel, à Laval et au Bailleul en Sarthe ; hémodialyse de nuit fermée au CHU de Nantes « à cause de l’épuisement, de l’absentéisme et du burn-out ».

Et des déserts médicaux qui s’étendent dans les zones les plus rurales, où les généralistes ne s’installent plus.Besoin de lien humainJeune professionnel, Grégory Lenglet parle de soignants « qui ont une haute idée de leur métier et aspirent à travailler autrement. Au-delà de la question de la rémunération, nous pratiquons des métiers de l’humain, avec ce sentiment que ce que l’on fait n’est pas bien fait.

Les salariés de la santé n’ont pas supporté les incohérences dans la lutte contre le Covid. C’est leur qualité de vie au travail qui a été dégradée. » Il ajoute qu’ils ont un « besoin de lien humain ».

Sarthe. « Cette manifestation à Paris, c’est un appel à l’aide » pour les hôpitaux de proximitéRajouter dix minutes pour l’empathieIl estime qu’« on ne valorise pas ce lien humain, par exemple dans les Ehpad : si on y ajoutait par exemple dix minutes de plus aux vingt minutes chrono pour la toilette des résidents, on valoriserait ces actes non médicaux, dans un métier ou l’empathie est si importante ». Soizic Baudouin, secrétaire général retraités CFDT, rebondit en soulignant l’importance de l’enjeu « pour que la fin de vie soit correcte et adaptée pour mieux vieillir ».

Pour Isabelle Mercier, secrétaire de l’union régionale CFDT, « soit on se contente de subir la crise dans la santé, soit on s’en sert comme d’un levier ». À son avis, « c’est le moment de se mettre autour de la table entre payeurs, usagers de la santé, professionnels et représentants des salariés. Le Ségur de la santé est une opportunité pour définir ce que l’on veut en région.

» Elle estime que « les représentants des salariés sont les plus en capacité de faire ce travail de synthèse de la situation ».