Pourquoi des départements français refusent de payer pour accueillir la flamme olympique des jeux de Paris 2024


180 000 €, c’est le ticket d’entrée demandé aux départements français pour que la flamme olympique des jeux de Paris 2024 traversent leurs territoires. La plupart des collectivités vont débourser cette somme, mais quelques unes trouvent la facture un peu salée.

Elle est allumée grâce aux rayons du soleil lors d’une cérémonie qui se déroule dans le sanctuaire d’Olympie, en hommage aux Jeux de la Grèce antique.

Pourquoi des départements français refusent de payer pour accueillir la flamme olympique des jeux de Paris 2024

La flamme olympique sera allumé à Athènes et viendra ensuite par bateau en France.

il faut s’entendre avec les départements qui vont devoir mettre la main au portefeuille pour avoir la joie de voir la flamme olympique traverser leurs territoires.

Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques Paris 2024 à Bourg-en-Bresse en décembre 2021 lors des Assises nationales des Départements de France.

Pourtant en décembre 2021, lors des Assises nationales des Départements de France qui se tenaient à Bourg-en-Bresse (01), Tony Estanguet, le Président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques Paris 2024 était tout feu, tout flamme devant les élus. Le patron des JO 2024 affirmait  » qu’il serait magique que la flamme olympique puisse traverser l’ensemble des départements pour aller à la rencontre des Français ». Hélas depuis, la magie a laissé place à la réalité implacable de la vraie vie.

Organiser le parcours de la flamme olympique, cela coûte cher !

Il a fallut 8 000 porteurs pour faire parcourir à la flamme olympique 12 800 km à travers le Royaume-Uni en 2012.

180 000 € TTC, c’est le financement demandé aux départements par le Comité d’organisation Paris 2024 pour voir la flamme passer sur leurs terres. Un ticket d’entrée qui fait grincer quelques dents chez les élus.

Une petite dizaine de départements ont déjà annoncé qu’ils refusaient de payer une telle somme.

cette dépense supplémentaire ne passe pas.

Si on dépense la somme demandée pour accueillir la flamme olympique, ce sera au détriment d’autres investissements programmées dans le département. Le budget n’est pas extensible et les 180 000 € en question, il faudra les trouver dans les dépenses programmés pour des associations sportives ou des clubs. Les jeux de 2024 intéressent le département de l’Orne à travers ses équipements, je pense au Haras du Pin qui peut accueillir des équipes nationales d’équitation dans le cadre de leurs préparations.

Patrick Joubert

Conseiller auprès du Pdt du Conseil Départemental de l’Orne.

Si le département de l’Orne a très vite pris position, les autres collectivités territoriales ne se sont pas encore déterminées. Le département du Calvados discute avec le comité d’organisation, même chose pour le Conseil départemental de la Manche qui devrait toutefois accepter de payer.

Position identique pour l’Eure qui est candidat pour accueillir la flamme olympique et précise ne pas avoir encore abordé les conditions financières. Quand à la Seine-Maritime, elle se dit intéressée pour accueillir la flamme olympique, notamment par l’histoire que le département partage avec le baron Pierre de Coubertin, qui a passé son enfance dans le château de Mirville, près du Havre.

Le baron Pierre de Coubertin, l’inventeur des Jeux Olympiques modernes a passé son enfance dans le château de Mirville, près du Havre.

/ BIBLIOTH?QUE NATIONALE DE FRANC

Les départements réfractaires déplorent que la somme demandée soit la même pour tous et non au prorata du nombre d’habitants. Impossible aurait répondu le Comité d’Organisation des Jeux.

Le comité d’Organisation de Jeux Olympiques Paris 2024 se défend et affirme vouloir partager l’énergie des Jeux avec le plus grand nombre de Français. Organiser le parcours de la flamme sur tout le territoire n’est pas une mince affaire et génère des dépenses importantes. Le relais est financé en grande majorité par le comité d’organisation et ses partenaires.

Il faut payer la logistique, la signalétique sur le parcours, s’occuper des relayeurs et financer des animations. 

Il s’agit d’une démarche assez classique qui existe pour d’autres grands évènements itinérants.

Le montant est également en ligne avec les contributions financières demandées dans le cadre d’autres évènements de ce type. Il peut faire l’objet de co-financement entre plusieurs collectivités.

Le comité d’Organisation des Jeux olympiques Paris 2024

A ce jour, seules une petite dizaine de départements ont refusé de payer la somme demandée par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques Paris 2024.

Le COJO affirme qu’une très grande majorité de départements a déjà accueilli positivement la démarche, et y voit l’opportunité d’organiser des festivités, sources de retombées économiques.

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