Repenser le système de santé alors que la demande déborde sur l'offre


Les attentes et les exigences des jeunes générations

de médecins et de soignants vis-à-vis de leurs métiers

ne sont plus celles de leurs aînés. (Photo Pexels) Photo CD.

Les nouvelles générations, de patients comme de professionnels de santé, portent-elles la responsabilité des difficultés que rencontre notre système de santé? Si la question peut se poser, la réponse n’a pas grand intérêt. Plus pertinente est celle de l’adaptation du système à l’évolution de notre société et à la donne actuelle de l’offre et de la consommation de soins.

La démographie médicale est insuffisante à répondre à une demande croissante de soins avec la progression de l’espérance de vie et l’explosion des maladies chroniques. Dont acte.

Les paramédicaux, plus nombreux, voient leur champ d’action contraint dans une organisation très médico-centrée.

Et tous les professionnels de santé, comme la majorité de la population active, tous champs d’activité confondue, refusent de sacrifier leur vie privée, familiale, leurs loisirs sur l’autel du dévouement aveugle à leur profession. Tout à fait audible.

Un accompagnement dans le parcours

Face à eux, des millions de patients de plus en plus informés, qui réclament d’être soignés au mieux. D’être rassurés, aussi, et accompagnés dans leur parcours inquiet dans la maladie. Ce qui est parfaitement compréhensible.

Mais elles ont été sans effet. Pire. Elles ont eu des effets pervers en générant in fine une dégradation de l’état de santé des plus pauvres et donc plus de frais à terme.

Redéfinir les rôles

Concernant l’offre médicale, avec l’abolition du fameux numerus clausus, l’État s’est « engagé » à l’augmenter de façon conséquente. Chacun convient aujourd’hui que c’était de la poudre aux yeux.

Alors qu’est-ce qu’on fait? C’est la question qui a été posée aux adhérents du Côte d’Azur Santé Var réunis le 25 mai dernier autour du thème : « Autres modes d’exercice, autres usages: notre système de santé est-il adapté aux nouvelles générations de professionnels et de patients? ». Et ces acteurs de terrain, au plus près de l’offre et de la demande, ont su proposer des solutions. Comme celle de repenser complètement le système en redéfinissant le rôle de chaque acteur. En confiant au médecin la pleine responsabilité du diagnostic et de l’approche à mettre en œuvre pour soigner la maladie. Une mission à la hauteur des connaissances et des expériences acquises au cours de ses très longues années de formation. Et en redistribuant les cartes de l’accompagnement: infirmiers, kinés, enseignants d’activité physique adaptée, pharmaciens, orthophonistes… En confiant à ces professionnels de santé, une partie de la charge supportée – avec grande difficulté par les médecins –, on mettrait de l’huile dans les rouages d’un système qui ne fait que grincer, et surtout on fluidifierait le parcours du patient.

Il reste à définir le cadre de ces activités. Revoir les niveaux de rémunération à l’aulne de ces nouvelles responsabilités. Mais on peut déjà parier qu’à terme, l’État sera gagnant.

C’est une impulsion importante à la réflexion que les adhérents ont donnée. En espérant qu’elle parvienne au sommet.