« C’est la première fois que je vois un pyromane qui s’étonne » lance Alain Bauer


Sur RMC, ce mardi, le professeur de criminologie Alain Bauer tance Emmanuel Macron, qui a exprimé ses craintes de « guerre civile » après les législatives.Un risque de « guerre civile » si le gouvernement bascule à l’extrême droite ou à l’extrême gauche. C’est la crainte exprimée par Emmanuel Macron dans le podcast « Génération Do It Yourself », à quelques jours des élections législatives (30 juin, 7 juillet).

« La réponse de l’extrême droite » en matière d’insécurité, « parce qu’elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, c’est en ça qu’elle divise et qu’elle pousse à la guerre civile », estime le président de la République. Et en face, LFI propose « une forme de communautarisme », « mais ça c’est aussi la guerre civile derrière ». »Professionnellement, j’ai beaucoup rencontré de pompiers pyromanes.

C’est la première fois que je vois un ‘pyromane pyromane’ qui s’étonne, après avoir gratté des allumettes, mis de l’essence et oublié de payer la facture d’électricité, qu’il y ait le feu » lance Alain Bauer, professeur de criminologie, responsable du pôle sécurité et défense au CNAM, ce mardi sur RMC. « Oui, il y a un risque de confrontation, de clash, ajoute-t-il dans Apolline Matin. Il y a une ‘rageosphère’ en France qui s’est accentuée au cours des 30 dernières années, par la perte de la confiance entre le peuple et les politiques. »

Le parti-pris : Macron, RN et LFI mènent à la « guerre civile » – 25/06

« Probablement des mouvements d’humeur dans la nuit du 7 au 8 juillet »

Faut-il donc craindre des affrontements dans deux semaines, un an après les émeutes consécutives à la mort de Nahel? « En France, ça fait mille ans qu’on a des jacqueries. Mais les émeutes récentes, c’est trois jours et quatre nuits. On a une intensification, ce sont de plus en plus des émeutes TikTok.

Elles commencent très vite et s’arrêtent immédiatement. On passe de l’émeute au pillage et on passe à autre chose, explique Alain Bauer. La guerre civile, c’est la Nouvelle-Calédonie si vous voulez un exemple.

C’est structuré, ça ne se termine pas. Là aussi, le gouvernement a mis le feu et s’étonne que le feu ait pris. Il ne sait pas comment arrêter le feu parce qu’il ne répond pas au mode d’emploi de la négociation, comment on éteint un incendie.

En général, il y a des procédures, on apprend ça chez les sapeurs-pompiers. » »Depuis quelques années, j’ai compris que tout était possible et surtout n’importe quoi, poursuit le professeur de criminologie. La sidération ne fait pas partie de mon métier.

D’un point de vue criminologique, je voyais des pulsions criminelles irrésistibles et elles deviennent des pulsions politiques irrésistibles. Quand Narcisse et Néron rencontrent Caligula, on a un petit sujet qu’il va falloir traiter un jour, dans le contrôle démocratique. »Alain Bauer s’attend donc à « probablement des mouvements d’humeur dans la nuit du 7 au 8 juillet ».

« La question, c’est l’ampleur, souligne-t-il. Dans le cas où la gauche gagne, il ne se passe pas grand-chose. Si la majorité présidentielle gagne, par une résurrection, non plus.

Dans le cas où le RN gagne, il y a des annonces de mouvements multiples. Qui va gérer cela? Le gouvernement sortant, car le gouvernement entrant ne sera investi qu’un peu plus tard, et le président de la République actuel, qui seront encore aux manettes. »