Sauf retournement de situation, Anne Hidalgo sera la candidate des socialistes à l’élection présidentielle de 2022. Alors que le PS organise ce week-end à Blois ses Universités d’été, plusieurs cadres de la formation politique ont assuré cette semaine que la maire de Paris avait pris la décision de se lancer dans la course à l’Elysée.L’édile sera d’ailleurs à Blois pour échanger avec des militants ce vendredi soir.
L’occasion d’y tester sa popularité et de s’assurer du soutien de sa famille politique.Mais certains indices ne trompent pas. Ces dernières semaines, la maire de Paris a consulté les « barons » du PS, y compris l’ancien président François Hollande.
Dans les rangs socialistes, sa candidature est considérée comme acquise.« Elle accélère pour ne pas que le doute s’installe sur sa candidature. Elle veut clarifier sa situation et sa détermination est évidente », analyse l’ancien premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui soutient la candidature d’Anne Hidalgo mais n’exclut pas de se présenter à une éventuelle primaire.
Sa détermination est évidente.Jean-Christophe CambadélisAncien premier secrétaire du PS
« Les conditions sont réunies. C’est le début d’une aventure personnelle qui sera très vite collective », abonde le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner, qui loue « la personnalité » et l’« envergure nationale et internationale » de l’élue de la capitale.
Mais cette candidature à venir ne fait pas pleinement l’unanimité. Le maire du Mans, Stéphane Le Foll, candidat à l’éventuelle primaire socialiste, réclame un débat suivi d’un vote au sein du PS à l’automne, faisant valoir qu’« il n’y a pas de candidature naturelle » au sein de sa famille politique. Une position sur laquelle l’ancien ministre est toutefois assez isolé.
Quel calendrier ?
Selon plusieurs sources au sein du PS devrait être adoptée sans problème.
Sondages moribonds
Cette entrée dans la course à l’Elysée devient de plus en plus urgente pour les socialistes, alors que les candidatures se multiplient à gauche. Arnaud Montebourg doit se déclarer le 4 septembre, tandis que les écologistes connaîtront le nom de leur champion à l’issue de leur primaire ouverte le 28 septembre.La maire de Paris compte aussi sur cette annonce pour créer une dynamique dans les sondages, qui pourraient servir d’arbitre entre les principales forces de gauche.
Testée par les instituts depuis un an, la candidature d’Anne Hidalgo n’y recueille qu’entre 6 % et 10 % des intentions de vote, à chaque fois au coude-à-coude avec le candidat écologiste, mais presque toujours derrière Jean-Luc Mélenchon, déclaré de longue date.