Présidentielle 2022 : "Rend l'ISF", "vive le roi"... Macron pris à partie lors de son meeting à Strasbourg


Le président de la République sortant et la candidate du Rassemblement national se retrouvent à nouveau dimanche 24 avril pour le second tour de la présidentielle. ce mercredi 13 avril, les petites phrases, les réactions, et les déclarations des deux candidats lors de cet entre-deux tours.

Le meeting de Macron à Strasbourg sous tension

Plusieurs gilets jaunes, opposants au pass sanitaire ou partisans de l’ISF s’étaient réunis mardi pour accueillir Emmanuel Macron lors de son premier meeting de l’entre-deux tour à Strasbourg. Si les soutiens du président ont par moments scandés « cinq ans de plus », un accrochage avec des petits groupes contre la suppression de l’ISF ou pro Mélenchon ont aussi marqué sa visite.

Présidentielle 2022 :

À la phrase « Macron rend l’ISF », Emmanuel Macron a répliqué : « l’ISF, il n’est pas dans ma poche, cela a permis de créer des emplois ! », aux militants Insoumis, il a lancé : « Mélenchon ? Oui, vous avez pu voter la première fois ! C’est le principe de la démocratie. Je demande à tous le même respect ! ». 

Emmanuel Macron interpellé par quelques personnes à son meeting à Strasbourg avec le slogan « Macron rends l’ISF »

À un autre qui hurlait « vive le roi de la République », Emmanuel Macron a rétorqué  : « vous pouvez le faire, c’est ça la différence entre vivre en France et vivre en Hongrie ». Enfin pris à partie sur le climat Emmanuel Macron a répondu : « J’entends les préoccupations, je les partage. Je veux tirer les gens avec moi » sur ce sujet. « On a réduit deux fois plus vite les gaz à effet de serre que durant le précédent quinquennat. Mais il faut maintenant aller beaucoup plus vite ».

Emmanuel Macron réfute tout « accord » avec Nicolas Sarkozy

Emmanuel Macron, qui a obtenu mardi le soutien de Nicolas Sarkozy en vue du second tour de la présidentielle française qui l’opposera à Marine Le Pen le 24 avril, a réfuté mercredi tout arrangement politique avec son prédécesseur.

qui a été très clair et qui a marqué un soutien d’adhésion ». La prise de position de Nicolas Sarkozy était attendue, la presse s’étant fait l’écho de tractations en coulisses entre l’homme fort de la droite républicaine et la majorité pour créer les conditions d’un accord entre La République en Marche et Les Républicains (LR) pour les élections législatives de juin.

Alors que LR a plaidé pour qu' »aucune voix » ne se porte sur Marine Le Pen, mais sans appeler formellement à voter pour Emmanuel Macron, le choix de l’ancien président de la République risque de fracturer encore davantage un parti déjà sous le coup d’une défaite historique le mettant dans une position financière délicate – sa candidate Valérie Pécresse n’ayant pas atteint les 5% nécessaires au remboursement de ses frais de campagne.

Emmanuel Macron a également renouvelé mercredi son appel au rassemblement lancé dès dimanche soir. « Je pense qu’il faut inventer quelque chose de nouveau », a-t-il répété. « Il ne s’agit pas de coalition, nous n’avons pas un régime parlementaire, mais l’idée qu’on puisse cheminer avec des gens qui ont des sensibilités, des convictions différentes sur une série de réformes, c’est comme ça que je veux faire. »

Le président sortant favorable à l’instauration d’un septennat

« Ma proposition c’est de pouvoir mettre en place une commission transpartisane avec toutes les sensibilités politiques qui puisse ensuite soumettre aux deux assemblées une proposition de réforme de notre Constitution pour précisément la rénover et l’améliorer », a expliqué le président sortant sur France 2.

Emmanuel Macron, qui s’est déclaré mardi « plutôt favorable au septennat » lors d’un déplacement dans le Grand Est, a souligné qu’à ses yeux « la question du quinquennat et du septennat et de l’articulation entre le mandat présidentiel et les législatives » devait effectivement être envisagée. « Quand on parle de réforme constitutionnelle, j’ai dit que le septennat me paraissait une bonne option mais il ne vaudra de toute façon pas pour le mandat qui vient, d’évidence », a-t-il précisé.

 Sur le fond, les propositions du candidat pour « améliorer » et « rénover » les institutions sont dans la ligne de celles soumises précédemment, avec notamment « plus de proportionnelle, pour mieux représenter l’ensemble des forces politiques à l’Assemblée ». Concernant la proportionnelle intégrale, « je pense qu’on peut aller jusque-là, je n’y suis pas opposé en ce qui me concerne », a-t-il précisé.

 – « Pas une voix pour l’extrême droite », dit Martinez (CGT) sans appeler à voter Macron

Le monde du travail ne doit pas voter pour l’extrême droite au deuxième tour de l’élection présidentielle le 24 avril, a déclaré mercredi Philippe Martinez, le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT). « Pas une voix du monde du travail pour l’extrême droite », a déclaré le syndicaliste tout en refusant de dire pour qu’il voterait le 24 avril ou d’appeler ses adhérents à voter pour Emmanuel Macron.

Cette prise de position contraste avec celle de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) qui a appelé dès le soir du 1er tour à voter contre Marine Le Pen. Interrogé sur les propos tenus la veille par le président sortant qui a laissé entrevoir une forme d’ouverture sur son projet de report à 65 ans de l’âge de départ à la retraite, Philippe Martinez a répondu qu’il n’avait « pas lâché de lest du tout (.) » soulignant être « pour un retour de la retraite à 60 ans ».

« Il faut qu’il retire cette proposition, sinon, l’état de grâce, s’il est élu, ne durera pas longtemps. »