« Avec un peu d’inspiration, on peut aller très loin »


« Quand on leur met un texte de rap à étudier, les élèves sont beaucoup plus motivés car cela fait écho à ce qu’ils connaissent déjà. Dans ces textes, il y a des figures de style, des métaphores et des rimes. Ce sont des prolongements de textes plus classiques. On voit vraiment la différence d’intérêt de la part des élèves », explique Mehdi Priat.« Quand on leur met un texte de rap à étudier, les élèves sont beaucoup plus motivés car cela fait écho à ce qu’ils connaissent déjà. Dans ces textes, il y a des figures de style, des métaphores et des rimes. Ce sont des prolongements de textes plus classiques. On voit vraiment la différence d’intérêt de la part des élèves », explique Mehdi Priat, enseignant depuis dix ans dans l’Éducation nationale.Actuellement professeur de français et d’histoire-géographie au lycée professionnel Pierre-Doriole à La Rochelle, il a créé un événement autour de la venue du groupe IAM, samedi 10 février, en partenariat avec La Sirène. La salle de concert accueille régulièrement des élèves pour répondre à une mission de service public. L’objectif étant de faire découvrir le secteur de la culture à des adolescents issus, la plupart du temps, de milieux défavorisés. D’autres jeunes de 18 à 25 ans, en projet de réinsertion social avec le groupe OPUS, se sont joints au groupe.

Rencontre

« Quel a été le moment le plus mémorable de votre carrière ? Quel est le hit dont vous avez été le plus fier ? Comment écrivez-vous un texte à deux ? », enchaînent les élèves. Face à eux, Akhenaton, Shurik’n, Kheops, Kephren et Imhotep racontent des anecdotes en retraçant les événements et les rencontres qui ont marqué leur carrière.D’autres questions tournent autour de trois textes  : « Hip hop », « Renaissance » et « Poudre de brique rouge ». Des écrits que les élèves ont dû préalablement étudier en classe afin de mieux comprendre les procédés stylistiques utilisés dans ce genre musical.

« Avec un peu d’inspiration, on peut aller très loin »

« J’ai envie de les motiver à prendre une feuille, à travailler leur imagination et à coucher leurs idées sur une feuille »

Si l’événement ne dure qu’une vingtaine de minutes, les élèves semblent ravis et passionnés par cette rencontre. « C’est cool parce que ce n’est pas tous les jours qu’on peut rencontrer le groupe IAM. Quand tu poses une question, ils ne répondent pas vite fait, ils racontent des anecdotes. Ça se voit, ils aiment raconter leurs histoires et leur public », confie Tristan, un des élèves du lycée Doriole.Pour clore la discussion, quatre élèves ont présenté un texte sur la transmission des valeurs du hip-hop. Ils se sont inspirés de vers d’Akhenaton et de Shurik’n. Une production que le groupe IAM n’a pas hésité à applaudir.

Inspiration

« Ce que je cherche à travers cet événement, c’est l’effet papillon. J’ai envie de les motiver à prendre une feuille, à travailler leur imagination et à coucher leurs idées sur une feuille. En leur faisant rencontrer des artistes, on les motive à se bouger, à aller en studio, à trouver des compositeurs et à rencontrer des producteurs. Je veux leur montrer qu’avec un peu d’inspiration, on peut aller très loin », dit le professeur de français et d’histoire-géographie.Grâce à cette rencontre, le professeur espère également leur montrer que le travail effectué en cours de français n’est pas seulement applicable aux textes classiques. Une méthode qui semble fonctionner. « Je trouve ça plus instructif et plus abordable d’étudier des textes que nous, les jeunes, préférons », conclut Erwan, un autre élève du lycée Doriole.