Franceinfo fait le point sur cette proposition et les réactions suscitées.
>>Primaire à gauche proposée par Anne Hidalgo : « ce n’est pas la solution », répond le candidat PCF, Fabien Roussel.
1Que propose Anne Hidalgo ?
a-t-elle ajouté. Sa proposition s’adresse à « celles et ceux qui veulent gouverner ensemble ». « Il faudra bien sûr faire campagne pour celui ou celle qui gagnera », s’est engagée la maire de Paris, interrogée sur l’hypothèse d’une victoire de Jean-Luc Mélenchon.
Ma responsabilité/blockquote>
Si son appel reste lettre morte, Anne Hidalgo affirme en revanche qu’elle ne retirera « évidemment » pas sa candidature à l’élection présidentielle.
Cette proposition d’organiser une primaire est une surprise. L’invitation de la candidate socialiste a d’ailleurs été présentée par TF1 comme une annonce de « dernière minute », moins de trois heures avant le journal.
2Que répondent les candidats de gauche ?
« Je ne vais pas me retrouver dans une primaire avec Mme Hidalgo en tête-à-tête, ça n’a aucun sens », a-t-il tranché.
Ailleurs, l’accueil a été bien différent. Si Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas encore exprimé, plusieurs représentants de La France insoumise ont balayé l’idée. « Nous, ça ne nous fait pas rêver », a tranché la députée Danièle Obono mercredi soir sur BFMTV. « Les candidats, ce sont des programmes », a aussi réagi le député Eric Coquerel sur RTL, jeudi matin. « Entre Anne Hidalgo, qui est encore très proche de l’héritage de François Hollande, et nous, il y a des différences très profondes. »
Les candidats ne sont pas des têtes de gondole ! » #RTLMatin
a-t-il répondu jeudi sur Europe 1. « Parce que l’élection, c’est dans quatre mois et demi, et qu’il faut être un peu sérieux. » Il voit dans cette annonce surprise « un constat d’échec » de la part d’Anne Hidalgo. Plus cinglant encore, sur franceinfo, le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, y perçoit « une sorte de stratagème pour habiller peut-être un retrait. » Il tranchait dès mercredi soir sur Twitter : « Le projet d’avenir, c’est l’écologie. La primaire a déjà eu lieu et le candidat c’est Yannick Jadot. »
« #Europe1
« La primaire, c’est fait pour trancher sur tel ou tel candidat. Nous pensons, nous, que le problème de la gauche est d’être en capacité de se rassembler sur un programme », a-t-il expliqué sur franceinfo jeudi. Lançant un appel à Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg : « Si vous ne savez pas quoi faire, si vous doutez de votre candidature, venez nous rejoindre. »
ce n’est pas le choix que nous voulons faire », réagit Fabien Roussel, candidat du PCF à l’élection présidentielle, après la proposition de primaire à gauche par la candidate socialiste Anne Hidalgo
Même dans le camp socialiste, certains semblent sceptiques. BFMTV filmait mercredi la réaction de François Hollande au sujet d’une candidature commune de la gauche, réagissant aux propos d’Arnaud Montebourg. « Ça ne s’improvise pas, estimait-il alors. Une candidature d’union n’a de sens que s’il y a un programme commun (.) or on sait que ce n’est pas le cas. »
Cette idée de primaire a été rejetée si vite que le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a déjà pu réagir, jeudi matin sur France Inter. « Aujourd’hui, tous vous répondront ‘j’ai piscine’, ‘je fais autre chose’, parce que personne ne veut voir la réalité. Mais on ne peut pas continuer à être dans le déni », a-t-il plaidé, assurant croire que l’idée peut encore s’imposer.
3Dans quel délai faudrait-il organiser une primaire ?
Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 10 avril 2022, dans quatre mois. Un délai très court notamment pointé par les écologistes. « C’est une fausse proposition de primaire, hors délai », commente David Cormand, un des responsables de la campagne de Yannick Jadot, dans un article du Monde.
Une primaire tardive ne serait pas inédite. En 2017, le candidat socialiste Benoît Hamon avait été désigné le 29 janvier (mais le premier tour de l’élection présidentielle était programmé plus tard, le 23 avril). Le calendrier électoral impose d’avoir déposé ses 500 parrainages d’élus avant le 4 mars mais cette échéance ne serait pas forcément un problème pour des candidats dont la collecte est bien avancée. Anne Hidalgo affirme qu’elle dispose déjà des signatures requises.
Si la gauche devait improviser une primaire de dernière minute, elle pourrait aussi se greffer à une initiative déjà existante, la Primaire populaire. Ce scrutin doit avoir lieu en ligne entre le 27 et le 30 janvier. Un appel en sa faveur a été signé près de 250 000 fois. Son fonctionnement est un peu particulier : lors d’une première phase, les internautes ont proposé le nom d’une personnalité de leur choix, qui ne devait pas forcément être candidate. Parmi les 10 noms les plus cités figurent notamment Christiane Taubira, François Ruffin, Clémentine Autain et l’économiste Gaël Giraud. La liste définitive des candidatures soumises au vote doit être arrêtée le 15 janvier. Les candidats devront cependant être volontaires.
« Il existe une primaire populaire qui rassemble déjà plus de 230 000 citoyens. On peut s’appuyer dessus et envisager des modalités plus larges », expliquait Anne Hidalgo au Monde mercredi soir. Un des porte-paroles des organisateurs a salué son annonce. « Je les vois tout à l’heure pour discuter avec eux de la façon dont on peut organiser ensemble un processus démocratique » a déclaré Olivier Faure sur France Inter jeudi.
parce qu’il y a des candidats qui depuis très longtemps sont déclarés (.) Nous ne portons pas les mêmes propositions. »
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La candidate du PS s’était aussi fermement opposée à l’organisation d’une primaire socialiste, réclamée par son rival, Stéphane Le Foll. Un compromis avait finalement été trouvé : l’organisation d’un vote réservé aux militants, en octobre, qu’elle avait remporté.
et pourquoi pas une candidature commune ». Mais l’initiative s’était délitée entre cette première réunion et la seconde, en mai, à laquelle Anne Hidalgo était absente.