réactions des Béatitudes et du diocèse de Fréjus-Toulon à l’enquête de « La Croix »


entre 1998 et 2004, aurait été agressé sexuellement par un prêtre, le père Henri Suso, qui a aujourd’hui quitté les Béatitudes pour le diocèse de Fréjus-Toulon, NDLR) et à tous ceux qui sont en souffrance de par cette situation et nous voulons leur exprimer toute notre compassion », a réagi dans un communiqué publié dimanche 15 janvier la communauté des Béatitudes. « Nous prenons très au sérieux les informations que cet article contient et travaillons avec détermination à éclaircir au plus vite les questions qu’il suscite », termine la communauté qui promet de communiquer davantage très prochainement.Ce texte très court ne fait aucune mention directe des victimes présumées du père Dominique Savio (aussi connu sous les noms de Martin de Tours, Martin Silva ou Georges Silva), actuel numéro deux des Béatitudes. La communauté, présente dans 27 pays, a été responsable entre 1988 et 2007 du « Cours Agnès-de-Langeac » (CAL), un internat situé à Autrey (Vosges), où le père Dominique Savio a été berger.

« À l’extérieur du diocèse »

Selon nos informations, au moins 10 anciens élèves du CAL auraient subi des actes susceptibles d’être qualifiés d’atteintes ou d’agressions sexuelles, de viol ou de tentative de viol commis par les pères Dominique Savio et Henri Suso (1). Ce dernier a quitté les Béatitudes en 2009 pour rejoindre le diocèse de Fréjus-Toulon.Dans un communiqué publié dimanche 15 janvier, le diocèse de Fréjus-Toulon a commencé par rappeler que Bernard-Marie d’Alès – nom pris par le père Henri Suso à sa sortie des Béatitudes – a été incardiné dans le diocèse d’Albi et que « les faits dénoncés datent d’il y a vingt ans (dix-huit ans en réalité, NDLR), et ont été commis à l’extérieur du diocèse ».Ces trente dernières années, plusieurs responsables de l’Église, dont l’évêque de Fréjus-Toulon Mgr Dominique Rey, ont été alertés des abus à Autrey. Les faits portés à leur connaissance n’ont jamais été signalés à la justice civile avant février 2022. Aucune enquête interne sur le CAL, aucun appel à témoignage pour identifier d’éventuelles victimes n’ont été lancés.« En 2011, dès que Monseigneur Rey a eu connaissance des accusations portées contre Bernard-Marie d’Alès, respectant la volonté de la personne victime désormais adulte qui ne souhaitait pas l’ouverture d’une démarche auprès de la justice civile, une procédure canonique a été conduite en lien et sous l’autorité du Vatican (Congrégation pour la doctrine de la foi).Elle a entraîné des sanctions pour Bernard-Marie d’Alès qui vit désormais au monastère de Salernes (Var) et n’a plus aujourd’hui de ministère public », écrit le diocèse de Fréjus-Toulon, maintenant le flou sur les sanctions prises contre ce prêtre qui présidait encore, quand La Croix a commencé à enquêter en octobre 2022, des « prières de guérison » au sein de la communauté des sœurs dominicaines de Salernes (Var), dont il est l’aumônier.

réactions des Béatitudes et du diocèse de Fréjus-Toulon à l’enquête de « La Croix »

« La lumière sur ce drame »

termine le communiqué. Il redit sa détermination pour que ces situations dramatiques soient traitées, en justice et en vérité, ainsi que sa disponibilité pour tous ceux qui le souhaiteraient (…). Il encourage enfin la communauté des Béatitudes au sein de laquelle ces faits se sont produits à faire toute la lumière sur ce drame pour prendre les décisions qui apparaîtront nécessaires. »