REPORTAGE. Courir jusqu'à l'épuisement : le défi fou de ces passionnés, près de Rouen


Publié le 14 Août 21 à 10 :23 

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Des dingues ? Des surhommes ? Appelez-les comme vous voulez, pendant que vous dormiez tranquillement dans la nuit du 13 au 14 août 2021, à Pavilly près de Rouen (Seine-Maritime), ils étaient encore une poignée de coureurs en lice dans la « backyard », un format de course « jusqu’à l’infini » qui les obligerait à aller au bout de leurs forces.Une boucle de 6,7 kilomètres, un départ toutes les heures, de midi le vendredi… jusqu’à l’abandon. Et de fait, au départ de 22 heures, lorsque les coureurs s’élancent pour leur 11e boucle pour ainsi courir jusqu’au 74e kilomètre, le peloton de midi s’est déjà quelque peu écrémé.

REPORTAGE. Courir jusqu'à l'épuisement : le défi fou de ces passionnés, près de Rouen

À la lampe frontale

Cruel.Ils sont également récompensés, d’un mug de « non finisher », puisque par définition la course ne se finit jamais, « pour que tu te rappelles tous les jours que tu n’as pas fini ». Doublement cruel. 

Sélectionnés par l’organisateur de la Barkley

parce que le Monsieur décide lui-même de qui peut courir sa course).

« Au feeling »

Avec neuf boucles, Emilie a réalisé plus de 60 kilomètres avant de s’arrêter. Une sacrée perf’, et elle a même encore le sourire après avoir rayé son nom. Il faut dire que cette coureuse de trails aguerrie ne s’était « pas spécifiquement préparée ». Elle a tout joué sur son excellente condition physique de spécialiste de la montagne : « Mais je pense que ça convient mieux, comme format, aux coureurs qui peuvent boucler les tours en 50 minutes, et de fait en avoir une dizaine de récup. » Car elle, elle a fini tous ses tours en 56, 57 minutes, et seulement eu mathématiquement droit à 3, 4 minutes de récupération à chaque fois avant de repartir encore et encore : c’est court…22h35, les premiers arrivants du 11e tour franchissent la ligne, et foncent s’asseoir, manger un bout. Benjamin, parmi les premiers arrivés, est directement parti se poser sur un petite chaise de camping ; lui fait ses récupérations « au feeling ». Détendu, il n’est pas massé ni ne fait des étirements. D’un cool extrême pour un coureur en train de s’infliger un tel effort, il confirme cette impression que l’on avait en arrivant sur place qu’il ne s’agit pas là d’hommes normaux comme nous : « J’espère tenir encore un peu, mais pas trop longtemps non plus », sourit-il, avec déjà la bagatelle de plus de 73 kilomètres au compteur.

Certains vont continuer toute la nuit

Sur le camp de base, chaque coureur a son petit siège, sa petite tente avec ce qui lui fera plaisir et le soulagera à chaque tour : quelques uns se font masser, d’autres s’asseyent et mangent. Beaucoup parlent avec leurs proches venus les soutenir, et s’abreuvent, comprend-on, de ce soutien pour acquérir la force de repartir pour ce grand effort très solitaire. Mais le temps s’égrène de plus en plus vite, cruel encore. 23 heures sonnent, les coureurs repartent, quelques uns jettent l’éponge et ne se présentent pas sur la ligne. Mais certains vont continuer ainsi toute la nuit, et même une bonne partie de la journée du samedi. Le record du monde est à 81 tours, mais sur un parcours plat. au vu du profil de chacun, l’organisation table sur un vainqueur à environ 30 tours… ceci l’amènerait à une boucle finale pour 18 heures, soit 30 heures après son départ, après plus de 200 kilomètres à courir.Et à la question « pourquoi » s’infliger une telle course, que l’on a tout de même posée à Émilie, celle-ci a simplement répondu « pourquoi pas ! »Infos pratiques :

Pour aller encourager les coureurs ce samedi, rendez-vous à Pavilly, au parc des Colombiers. Un pass sanitaire vous sera demandé pour entrer sur le camp.

Pour suivre l’avancée de la course, rendez-vous également sur le live.Cet article vous a été utile ? Sachez que vous pouvez suivre 76actu dans l’espace Mon Actu. En un clic, après inscription, vous y retrouverez toute l’actualité de vos villes et marques favorites.