ven. 21 janvier 2022 à 18 :03 •
Antoine Humeau
•
Entre le XVIIIe et la première partie du XXe siècle, c’était l’un des premiers départements producteurs de chanvre. Après la seconde guerre mondiale, elle assurait plus des deux tiers de la production nationale. Le chanvre à l’époque apparaissait comme emblématique du dynamisme sarthois, c’était le « bonheur du paysan ». Mais pendant les trente glorieuses, il est concurrencé par de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques, la production chute.La renaissance de la culture de cette plante aux multiples débouchés, en Sarthe, pourrait venir d’une toute jeune entreprise, Qairos énergies. Elle s’est fixé l’objectif de produire du méthane de synthèse et de l’hydrogène à base de chanvre local. L’an dernier, neuf agriculteurs du département ont répondu à l’appel de la start-up. Ils ont produit au total une cinquantaine d’hectares. Parmi eux, Patrice Gandais, à Laigné-en-Belin, à une vingtaine de kilomètres au sud du Mans. Lui, n’est pas un novice puisqu’il fait partie des quelques agriculteurs sarthois à produire du chanvre depuis des années pour la coopérative vendéenne Cavac. L’an dernier, il a implanté cinq hectares pour Qairos. Les contrats sont sécurisés et permettent de dégager une marge de « 800 € par hectare en moyenne ». Les avantages du chanvre ne manquent pas : « C’est une culture qui nettoie », raconte l’éleveur de poulets de Loué. « Cela couvre le sol, cela permet de réduire le salissement, après la récolte, le sol est parfaitement propre, il n’y a pas d’adventices, raconte-t-il. Et puis le chanvre structure le sol grâce à sa racine pivotante qui va en profondeur, s’il y a une semelle, que le sol est un peu tassé, cela décompacte tout cela ». Après la récolte, il laboure à vingt-cinq centimètres pour enfouir les résidus (d’autres s’en passent), avant d’implanter une céréale.
Culture simple, récolte compliquée
La récolte est sans doute la phase la plus délicate. c’est avec une vieille ensileuse John Deere modifiée, sur laquelle un rotor New-Holland a été monté pour couper des brins de quarante centimètres. « Si tout va bien, on récolte un hectare par heure ». Mais tout ne va pas toujours bien : il y a parfois des pannes mécaniques, des bourrages. Et avec une plante fibreuse, il faut parfois jusqu’à deux heures pour tout retirer. Bref, « c’est pas une culture simple à ramasser ! » euphémise l’éleveur.Attention aussi à ne pas récolter trop tard : « S’il n’y a que des brins secs, c’est trop tard, c’est le pire de tout, il ne reste plus que de la filasse ». Le chanvre récolté est ensuite andainé, fané et pressé en botte. « Pas toujours facile non plus », commente Patrice Gandais.
Un projet retardé
estime Jean Foyer il y aura quelques freins à lever.
Des points de blocage
Contactez Terre-net