comment résoudre le problème des parkings sur le site  ?


Par

Solène Lavenu

Publié le

11 sept. 2024 à 6h55

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Aller travailler sur le site de La Hague (Manche) est devenu « Koh-Lanta », assurait un syndicaliste dans nos colonnes. Du 17 au 19 août 2024, l’organisation syndicale SUD avait alors fédéré autour d’un mouvement de grève sur l’usine Orano de La Hague. La raison de leur colère ? L’accessibilité du site, surtout.

C’est un cauchemar.

Mais aussi, plus globalement, la qualité de vie au travail.Une première mobilisation au sujet de ce genre de revendications selon le représentant syndical, Arnaud Lemaitre. « 11 postes sur 18 de cisaillage étaient à l’arrêt », assure-t-il. Un « succès ».

Un problème de longue date

Du côté de la direction, on relativise : « Ce n’est pas 70 % mais 15 % de grévistes » qui étaient recensés. Reste qu’Orano R est bien conscient des difficultés d’accès et notamment des problèmes de parkings. Cela fait plusieurs années que ça dure.Déjà, alors que la commune d’Herqueville n’avait pas encore fusionné avec celle de La Hague, le maire de l’époque, Martial Maignan, s’était donné pour mission que de nouveaux parkings n’empiètent pas davantage sur les terrains de sa commune.

Le bus en solution ?

« Aucun terrain n’était à vendre alors nous étions plutôt confiants. Mais aujourd’hui ? », s’interroge l’ancien édile. La question d’une extension des parkings Orano serait donc revenue sur la table au cours de l’une des discussions en commission locale d’information.Mais l’option aurait été vite écartée. « Nous travaillons main dans la main avec la commune », détaille Stéphane Valour, le DRH d’Orano La Hague. Salariés et pouvoirs publics ne semblent pas forcément dans la même optique.

Il faut agrandir les parkings d’autant plus avec les projets de nouvelle usine et d’extension.
Arnaud Lemaître

« Nous avons déjà discuté avec la commune à propos d’extension de parking, mais ce n’est pas forcément une idée séduisante pour tout le monde. Nous discutons pour trouver des solutions qui conviennent à tous, donc pas forcément pour celle-là », répond la direction.Orano a plutôt choisi d’investir dans les transports collectifs. « On ne peut pas dissocier le problème de parking avec celui des transports en commun », détaille Stéphane Valour.

Des lignes en moins

Depuis de nombreuses années, « et c’est assez exceptionnel pour être souligné » promeut le DRH, Orano met en place un système de bus privés pour emmener les salariés au travail.Seulement, le service est peu utilisé. Il faut dire que, progressivement, le nombre de lignes a diminué.

Il y a 10 ans, il y avait une dizaine de lignes supplémentaires.
La direction

Mais elles n’étaient que trop peu fréquentées. Problème, les bus sont moins fréquents, plus éloignés du domicile et les salariés préfèrent alors leur voiture. C’est le serpent qui se mord la queue.Au-delà des lignes dédiées, Cap Cotentin assure aujourd’hui une ligne régulière reliant la gare de Cherbourg à l’usine Orano. « Et l’abonnement est alors pris en charge par l’entreprise », note le DRH.

Une offre qui n’est pas adaptée ?

Pour tenter de faire encore davantage de place sur les parkings, dès septembre 2024 la ligne de bus Orano sera même ouverte aux prestataires gratuitement.Tout est fait pour encourager les salariés à utiliser des modes de transports collectifs.

Nous travaillons tous ensemble main dans la main, agglomération, salariés et entreprise, pour trouver des solutions à tous et nous croyons à la co-mobilité.
Stéphane Valour

Mais les sollicitations restent plutôt vaines pour le moment. Les salariés ne sont pas convaincus.« L’offre n’est pas adaptée. Quand le salarié doit prendre sa voiture pour se rendre à l’arrêt de bus, parce que beaucoup d’arrêts ont disparu, forcément, ce n’est pas motivant. Keolis annule aussi régulièrement des ramassages, ce n’est pas totalement fiable. Quant à la ligne de Cap Cotentin, seulement huit salariés ont pris un abonnement. C’est que l’offre n’est pas non plus totalement adaptée. Au prix de l’essence et d’entretien des voitures, si c’était le cas, nous aurions énormément de monde. Il faut donner envie de prendre le bus », suggère Arnaud Lemaître.

Extension de l’usine ?

La zone industrielle de Digulleville située à proximité du site, dont Orano est propriétaire de la majorité des terrains, pourrait être amenée à être davantage exploitée par l’entreprise de traitement et recyclage des combustibles usés.
«  Le groupe étudie l’implantation de plusieurs projets sur cette zone mais il est prématuré de donner plus de détails. Dans le cas où ces projets impliqueraient des déménagements, cela se ferait en concertation et en anticipation avec les entreprises concernées  », rassure la direction.
Actuellement, une vingtaine d’entreprises, souvent sous-traitants d’Orano, ont installé un bâtiment dans cette zone.En attendant que les bus se remplissent, depuis ce mois de septembre, de nouvelles dispositions sont prises pour répartir les flux sur les deux autres parkings, celui des Dunes et des Murets.

Les lignes de bus vont desservir sur le parking des murets pour fluidifier les entrées.
La direction

L’entreprise souligne aussi qu’un parking, récemment aménagé, dispose toujours de places disponibles. Situé à plusieurs centaines de mètres de l’entrée, sur la zone industrielle de Digulleville, il « n’est jamais plein », assure Stéphane Valour. Il dispose d’un service de bus pour emmener les salariés jusqu’à l’entrée.« L’usure des salariés vient aussi des conditions d’accès sur le site », conclut Arnaud Lemaître. Une fois les barrières, avec ses conditions de sécurité, franchies, tous les salariés prennent (encore) le bus pour circuler sur le site d’Orano R.Le réseau de bus et la mobilité de ses salariés coûtent chaque année 5 millions d’euros à l’entreprise Orano La Hague.Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.