Crise politique à la mairie de Saint-Maximin : les questions qui se posent


Ce nouvel épisode de la vie politique de Saint-Maximin soulève bien plus de questions qu’il n’apporte de réponse. Certes, il est désormais clair que la fin du mandat d’Alain Decanis sera compliquée. Maire en minorité, privé de son pouvoir de signature, si tant est que la délibération est votée (le contraire serait étonnant, mais on n’est plus à une surprise près), Alain Decanis trône aujourd’hui sur un volcan déjà en éruption. Les prochaines semaines ne s’annoncent pas moins agitées…

Quelle sera la réaction de Didier Brémond?

Le sous-entendu est suffisamment explicite pour que tout le monde comprenne: pour Alain Decanis, l’instigateur de cette saisissante fronde n’est autre que Didier Brémond. Maire de Brignoles, président de la communauté d’agglomération Provence verte et ennemi politique plus ou moins déclaré du maire de la cité de la basilique, Didier Brémond est-il à la tête d’un « cabinet noir », ainsi que le suggère Alain Decanis? Mais surtout: peut-il supporter d’être affiché aussi clairement comme coupable d’ingérence par son collègue maximinois?
Sollicité, il n’a pas souhaité répondre à nos questions. Peut-être le fera-t-il, comme à son habitude, lors du prochain conseil communautaire… Mais dans les couloirs de la mairie, et dans l’entourage de Didier Brémond, un mot revenait avec insistance: « C’est du délire !  »

Crise politique à la mairie de Saint-Maximin : les questions qui se posent

Qu’attendre du conseil maximinois du 7 février?

Déjà pas franchement apaisés d’habitude, les débats promettent d’être explosifs le 7 février, dans la salle du conseil municipal, au premier étage de l’hôtel de ville (18 heures). La principale vertu de la rédaction de ce courrier est que cela met les choses au clair: la majorité n’existe plus aux côtés d’Alain Decanis. Reste que le projet de délibération que le maire de Saint-Maximin est contraint de mettre au vote après réception de ce courrier signé par plus d’un tiers des élus pourrait attendre une autre assemblée. Alain Decanis a trente jours pour le faire. Rien ne permet aujourd’hui de dire que le dénouement de ce cirque politique pourrait être reporté.

Quel avenir pour le conseil?

Comment gouverner avec seulement dix voix « acquises » sur trente-trois? C’est la question qui doit tarauder l’esprit d’Alain Decanis. Administrer sa commune dans ces conditions: le veut-il seulement? Un passage de sa réponse tend à se faire une idée de la réponse: « S’il s’avérait que ce fonctionnement soit trop préjudiciable à notre commune, je demanderai à Monsieur le préfet de prononcer la dissolution du conseil municipal. » Une possibilité tout à fait probable, qui ouvre sur « l’après »: nouvelles élections municipales partielles pour la fin du mandat en cours? Avec quels candidats? Alain Decanis repartirait-il? Et les oppositions qui s’entendent pour s’opposer, seront-elles capables de proposer une alternative crédible et soudée?

Pourquoi les « félons » ont-ils rejoint l’opposition?

Interrogé en tant que « plus haut placé » sur la liste d’Alain Decanis, Pascal Simonetti n’a pas répondu. Pas encore, du moins: « Nous devons nous réunir ce soir [mardi 30 janvier] pour en discuter, et pouvoir formuler notre réponse. » Dommage de ne pas avoir envisagé une telle démarche plus tôt… Ce qui interroge aussi, c’est la forme que prend la contestation de ces dix nouveaux frondeurs: une volonté de priver le maire de son pouvoir de signature. Un acte symbolique, plus embêtant que réellement coercitif, et qui n’ouvre comme seule perspective une fin de mandat (encore plus) agitée, avec des convocations de conseils municipaux à répétition. Pourquoi ne pas démissionner? En s’accordant avec un certain nombre d’opposants, et avec les « suppléants » (dont certains ont déjà intégré la majorité à la faveur de départs antérieurs), il ne faut pas être expert en mathématiques pour comprendre qu’une nouvelle élection serait vite convoquée par les services de la préfecture (comme à Barjols ces prochaines semaines). Réponse « bientôt », promet Pascal Simonetti.