La question du jour. Comptez-vous sur les syndicats pour améliorer vos conditions de travail  ?


Patronat et syndicats se retrouvent lundi pour une ultime chance d’aboutir à un accord sur la  vie au travail  et l’emploi des seniors, discussions serrées dont le gouvernement attend l’issue pour lancer sa nouvelle réforme de l’assurance chômage.
Le patronat a soumis cette semaine aux organisations syndicales une deuxième version du projet d’accord qui servira de base à la dernière ligne droite des négociations, qui pourraient se prolonger tard dans la nuit de lundi à mardi.Si les partenaires sociaux parviennent à un accord, le gouvernement s’est engagé à transcrire dans la loi ce texte qui doit notamment augmenter le taux d’emploi des seniors. À ce stade, l’issue des discussions est toutefois plus qu’incertaine.Le projet patronal n’a été que légèrement amendé par rapport à la version précédente. Il prévoit notamment des mesures concernant la reconversion et des entretiens professionnels tout au long de la carrière.Il crée un  contrat de valorisation de l’expérience  pour faciliter l’embauche des chômeurs âgés. Initialement baptisé  CDI seniors , ce contrat peut être rompu par l’employeur dès que le salarié peut partir à la retraite à taux plein, une ligne rouge pour les syndicats.Avant 60 ans, tous les salariés se verront proposer la transmission à l’employeur de la date à laquelle ils auront atteint ce taux plein, les organisations patronales mettant en avant leur besoin de  visibilité .Les syndicats ne décolèrent pasLe dialogue social sur l’emploi et les conditions de travail des seniors sera obligatoire dans les entreprises à partir de 300 salariés. Le patronat avait initialement fixé le seuil à plus de 1 000. On n’y est pas du tout , a réagi dans un entretien au Monde la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, qui ne voit dans le projet patronal  aucune mesure qui tire les conséquences de la réforme des retraites . La CFDT attend que le patronat bouge vraiment afin que le passage (de la retraite) à 64 ans ne dégrade pas plus les conditions de travail , a déclaré de son côté à l’AFP le négociateur de la CFDT Yvan Ricordeau.Avec ce texte,  le salarié aura moins de droits qu’il en a actuellement , a estimé son homologue de la CFTC, Eric Courpotin.Le projet donne  plus de lisibilité pour l’entreprise et moins de droits pour les salariés , commente également son homologue de la CFE-CGC Jean-François Foucard.Le Compte épargne temps universel (Cetu), promu par la CFDT mais rejeté par le Medef et la CPME, est absent du texte patronal.Il pourrait toutefois faire l’objet d’une négociation séparée à l’initiative de l’Union des entreprises de proximité (U2P), la troisième organisation patronale qui représente artisans, professions libérales et commerçants. Pour l’U2P, le Cetu peut améliorer l’attractivité des très petites entreprises.Bientôt une nouvelle réforme de l’assurance chômageAprès la négociation qui s’achève lundi, les syndicats signataires de la convention d’assurance chômage de novembre dernier (CFDT, FO et CFTC) et les trois organisations patronales doivent signer  avant le 15 avril  un avenant sur l’indemnisation des seniors. Il s’agit de relever de deux ans les limites d’âge pour bénéficier d’une indemnisation plus longue, ouvrant la voie à la validation de l’accord paritaire par le gouvernement.Mais cette convention devrait être vite obsolète puisque Gabriel Attal a d’ores et déjà annoncé une nouvelle réforme de l’assurance chômage  en 2024 , malgré l’hostilité d’une partie de sa majorité.Le Premier ministre souhaite un modèle social français plus  incitatif  au retour à l’emploi en durcissant encore les conditions d’indemnisation des chômeurs, s’attirant les foudres des syndicats. Pour le premier d’entre eux, la CFDT, l’assurance chômage ne peut pas être  une variable d’ajustement budgétaire .Il est  probable qu’une nouvelle lettre de cadrage soit envoyée  aux partenaires sociaux afin de négocier une nouvelle convention, a confirmé mercredi la ministre du Travail Catherine Vautrin lors d’un débat à l’Assemblée nationale.Car, a-t-elle expliqué,  nous ne sommes plus du tout dans la situation de l’automne 2023 , avec désormais moins de croissance et un déficit public plus élevé que prévu.