Eolien en mer  : 4 questions sur ces projets qui divisent


D’après les dernières prévisions du gestionnaire de réseau RTE tout en maintenant à flot la production nucléaire ce qui représente environ 50 parcs. Cet objectif est-il atteignable ? Où en sont les projets en cours ? Explications.

Où en est la France ?

En France, seul un parc d’éolien en mer a vu le jour. Installées au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), ces 80 éoliennes tournent depuis 2022 pour une puissance installée d’environ 500 mégawatts (MW). Si la filière estime que ce premier pas est encourageant, « la France est très en retard par rapport aux pays européens », juge Michel Gioria, délégué général de France Energie Eolienne (FEE), une association de défense de l’énergie éolienne.En effet, le Royaume-Uni – qui a la première façade maritime d’Europe, juste avant la France – a déjà atteint une puissance installée avec ses éoliennes offshore de 14.000 MW et l’Allemagne, de 8.000 MW.

Eolien en mer  : 4 questions sur ces projets qui divisent

La France a-t-elle besoin de ces éoliennes pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone ?

selon RTE c’est de développer l’éolien et le photovoltaïque parce que les prochains réacteurs nucléaires arriveront trop tard » la consommation d’électricité en France pourrait avoir bondi de près de 30 % par rapport à 2020 précise Michel Gioria. Le vent beaucoup plus constant au large des côtes et la possibilité d’installer des éoliennes plus puissantes expliquent ce doublement des capacités.

Pourquoi un tel retard ?

Dix ans après le lancement des premiers projets visant à doter la France d’un parc éolien offshore, le premier parc a été inauguré à Saint-Nazaire en 2022. Pourquoi un tel délai ? En raison des multiples recours en justice déposés par les opposants. « En France, on a un courant anti-éolien extrêmement structuré et organisé autour d’une vision claire  : ‘j’attaquerai tous les projets’ », explique Michel Gioria, de FEE.« Il devrait y avoir huit parcs installés en France pour une puissance d’à peu près 4.000 MW. Ces parcs seront installés et raccordés plutôt à l’horizon 2030, alors qu’initialement, c’était prévu entre 2018 et 2020 », développe-t-il.Mais le gouvernement a également voulu aller trop vite, en zappant une étape pourtant cruciale pour l’acceptabilité des éoliennes  : la planification. « La France lorsqu’elle a lancé les appels d’offres d’éolien en mer n’a pas lancé de grande consultation. Donc l’ensemble des acteurs de la mer se sont très légitimement inquiétés de ne pas avoir de visibilité sur l’endroit où aller être implantés les parcs et sur la suite des opérations à 15 ou 20 ans », juge le délégué général. « Ça a créé un phénomène de crispation tout à fait légitime », constate Michel Gioria.Le sujet est en train d’être revu, puisque l’Etat vient de lancer un processus de planification par façade maritime, avec un débat public à l’automne, afin d’établir pour 2024 une cartographie des zones d’implantation.

Que reproche-t-on aux éoliennes offshore ?

il faut que la production corresponde à la demande à l’instant t « Au large de Belle-Île-en-mer des Gardiens du large. « De toute façon, il n’y a pas de structures de production d’énergie qui n’aient aucun impact sur les sols, le paysage… Le nucléaire aussi à un impact », conclut Michel Gioria, de la FEE