Plusieurs forces politiques demandent l’ouverture par le président de la République d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour se remettre au travail.
« Une situation démocratique intenable », une « anomalie »… En pleine crise politique, et alors que le budget 2025 se prépare dans les couloirs d’un gouvernement démissionnaire, plusieurs forces politiques urgent l’Assemblée nationale de se remettre à la tâche sans plus tarder. Pour l’heure, les travaux parlementaires sont à l’arrêt et le début de la nouvelle session ordinaire est prévu pour le 1er octobre. Seul Emmanuel Macron a le pouvoir d’ouvrir une session extraordinaire avant cette date.
« Il est intolérable que les parlementaires ne soient pas réunis en session extraordinaire », a déploré Marine Le Pen ce lundi 2 septembre. Dans une lettre aux présidents de groupes de l’Assemblée nationale, la députée du RN a plaidé pour l’ouverture d’une session autour d' »un ordre du jour consensuel ». Elle a suggéré de « prévoir un débat sur la situation des finances publiques de la France ainsi que celle des finances de la Sécurité sociale », ou encore de débuter l’examen de « la loi d’approbation des comptes pour l’année 2023 » , prérequis au vote du budget.
« Ce n’est pas au Président de la République de se substituer à l’Assemblée nationale »
A gauche aussi, les députés sont impatients. Dès le 28 août, le groupe communiste priait Emmanuel Macron d’ouvrir une session extraordinaire : « L’Assemblée nationale doit reprendre les rênes et se mettre au travail sans plus attendre », afin de « délibérer au plus vite des propositions de loi du NFP réclamées par les électrices et les électeurs », disaient les députés du groupe Gauche démocrate et républicaine dans un communiqué.
Leurs camarades écologistes ont bientôt relayé l’appel, dénonçant « l’obsession d’Emmanuel Macron d’assurer la continuité d’une politique rejetée par les Français » qui « entraîne le blocage de tout un pays ». « Ce n’est pas au Président de la République de se substituer à l’Assemblée nationale. Il a précipité le pays dans l’incertitude en prononçant la dissolution, il ne peut plus retarder l’expression de cette nouvelle Assemblée », écrivaient-ils ce lundi.
« Il ne serait pas anormal d’avoir des questions d’actualité, de pouvoir interroger le gouvernement sur ce qu’il fait (…) sur le budget par exemple », a abondé le patron des socialistes Oliver Faure, ce même lundi sur BFMTV.
« Répondre aux problèmes qui se posent aux Français »
A leur tour, les députés du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) ont interpellé ce mardi le chef de l’Etat, l’invitant à relancer les travaux parlementaires « dans les plus brefs délais (…) afin d’agir et répondre aux problèmes qui se posent aux Français conformément à leurs besoins. »
Une session extraordinaire peut-être ouverte uniquement sur décret du président de la République, à la demande du gouvernement ou d’une majorité de députés de l’Assemblée nationale.