Cet entretien a été édité et condensé pour plus de clartéJe ne suis pas sûr que ce soit similaire à d’autres sports mais la préparation physique est aujourd’hui adoptée par tous les coureurs étant donné l’engagement physique que demande nos bateauxLa récupération est un élément fondamental qu’on essaie de prendre de plus en plus en considération mais c’est aussi le moins évident à jauger de retards de mise à l’eau, de navigations qui durent plus longtemps que prévu… Alors, il faut avoir la capacité de bouger toute son organisation et avoir un staff de coaching et un staff médical flexibles. On a fait deux courses en solo début mai et mi-juin puis on a mit à l’eau notre nouveau bateau en juillet donc je n’ai pas eu beaucoup de break cette année en cours de saison. A la fin de la Route du Rhum, je serai content de couper ! Gauthier Lebec / CharalQuand a débuté votre préparation pour cette saison 2022 ?Cette année, on a démarré mi-janvier avec un programme essentiellement en salle en raison de la conception du nouveau bateau qui a pris beaucoup de mon temps.
On a repris à base de 3-4 séances par semaine, avec du sport ludique le week-end, avec pour but d’être prêt début mai. Au départ, on a surtout du jeu de ballon, des petites courses et du travail au poids et corps puis, ensuite au fil des semaines, on sort les poids pour développer la puissance. Les années où on fait le Vendée Globe en février par contre, là on reprend bien plus tard, disons en avril.
“Le problème de notre sport c’est qu’on le pratique beaucoup assis dans des positions statiques et qu’on aura beau avoir les plus belles cannes du monde en partant, au bout de trois mois forcément il ne reste plus rien.”Quels sont les aspects spécifiques de votre préparation ?On y va de façon vraiment très progressive car on recommence quasiment de zéro à chaque fois. Notamment au niveau des jambes.
Le problème de notre sport c’est qu’on le pratique beaucoup assis dans des positions statiques et qu’on aura beau avoir les plus belles cannes du monde en partant, au bout de trois mois forcément il ne reste plus rien. Donc on monte progressivement en charge. Dès qu’on commence à naviguer, on met un peu de côté la partie athlétisation du haut pour se concentrer le gainage et le bas du corps.
A l’approche d’un départ comme la Route du Rhum, à quoi ressemble une séance d’entraînement ? L’échauffement est toujours à base de jeu de ballon. Du foot, des passes, du jonglage, des pas chassés, des jeux d’adresse. On fait du gainage, des pompes et des fentes pour compléter l’échauffement.
Aujourd’hui on a fait une petite séance d’une heure avec des fentes arrière et avant ainsi que de la boxe. L’idée c’est de ne pas forcer tout en gardant un peu d’intensité quand même. Les périodes de pré-départ ne sont pas simples physiquement et mentalement car on ne navigue pas sur nos bateaux.
Dimanche ça fera 10 jours que je n’aurais pas navigué et le jour du départ je vais me faire tarter la tête direct. On imagine qu’à l’entraînement vous tâchez de reproduire des gestes similaires à ceux que vous devrez accomplir en mer…Tout à fait. Le soulevé de terre par exemple, avec une barre et des poids, c’est vraiment le mouvement spécifique quand on va soulever une voile à l’avant du bateau.
On travaille avec des élastiques en faisant des tirages horizontaux pour reproduire les mouvements de manivelle. Et puis on a aussi un grinder Technogym pour ça aussi. Ensuite, on effectue des circuits training de durées similaires aux manœuvres qu’on aura à effectuer, entre 3 à 5 minutes pour les plus rapides et 20 à 25 minutes pour les plus longues.