Dans les Mémoires du prince exilé, une cible privilégiée : son aîné, l’héritier du trône. Harry accuse le futur roi
d’avoir été jaloux de sa liberté à lui, « le suppléant», comme il a intitulé son livre paru aux éditions Fayard.
La scène est d’un lyrisme exacerbé. À mi-chemin entre Lamartine et Barbara Cartland. Elle se déroule le 17 avril 2021, quelques heures après les funérailles du prince Philip. Dans les jardins de Frogmore, à deux pas du château de Windsor, Harry attend son père et son frère, avec lesquels il est convenu d’un « rendez-vous secret ».
Le vent qui souffle ce jour-là lui rappelle l’«humour glacial » du duc d’Edimbourg et l’invite à la rêverie : «On pourrait dire que grand-père est en quelque sorte la cause originelle de tout mon univers. Sans lui, je n’existerais pas. Et mon grand frère non plus. Peut-être que notre mère, elle, en revanche, serait encore là. Si elle n’avait pas épousé papa…» Ses digressions philosophiques sont interrompues par l’arrivée de Charles et William, qui marchent «d’un seul et même pas, ligués». «Je me suis levé du banc de bois, approché d’un pas hésitant, un timide sourire aux lèvres – qu’ils ne m’ont pas rendu. Mon cœur s’est mis à cogner dans ma poitrine. La froideur implacable de cet accueil.»
Harry s’aperçoit que ni William ni Charles n’ont vraiment compris les raisons de son départ
Voilà près d’un an que Harry s’est exilé aux États-Unis et n’a pas remis les pieds en Angleterre. Alors cet événement, aussi triste soit-il, lui semble être l’occasion d’une grande réconciliation. Mais le ton monte rapidement. « Je m’étais juré de ne pas laisser ce rendez-vous dégénérer et virer à la dispute pour la énième fois. Mais je n’ai pas tardé à comprendre que ça ne dépendait pas que de moi. Papa et Willy étaient venus pour en découdre. Willy, en particulier, ne voulait rien entendre. Nous avons commencé à nous répondre coup pour coup, à nous jeter à la figure certains reproches autour desquels nous tournions en boucle depuis des mois, des années. La conversation s’est envenimée au point que papa a fini par y mettre le holà en levant les mains. “S’il vous plaît, les garçons, ne faites pas de mes dernières années un calvaire.” »
Harry s’aperçoit que ni William ni Charles n’ont vraiment compris les raisons de son départ: «S’ils ne savaient pas pourquoi j’étais parti, peut-être était-ce tout simplement parce qu’ils ne savaient pas qui j’étais. Du tout. » Le duc de Sussex justifie ainsi le bienfondé de ce livre : s’il l’a écrit, c’est pour expliquer qui il est vraiment. L’expliquer à sa famille, mais aussi au monde entier : cette autobiographie est publiée dans pas moins de seize langues en simultané. Dès les premières pages, il répond aux critiques qui ont précédé la parution du «Suppléant », à commencer par celles des commentateurs royaux qui s’interrogeaient sur ce qu’avait encore à confier ce prince sans couronne qui n’en finit plus de s’épancher, sur le divan d’Oprah Winfrey ou devant les caméras de Netflix.
Au Thorpe Park, à Chertsey, au Royaume-Uni, en 1992.
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Au Royaume-Uni, où il était autrefois considéré comme l’enfant chéri de toute une nation, le hashtag «Tais-toi Harry» a fleuri sur les réseaux sociaux. Mais le duc de Sussex n’est pas du genre à garder le silence. Sur plus de 500 pages, qui couvrent la quasi-intégralité de son existence, il se raconte sans fard, avec un naturel parfois désarmant. Il n’est pas le Harry de papier glacé. Celui qui est devenu une célébrité planétaire dès son premier cri poussé à la maternité. Pas plus qu’il n’est «Dirty Harry», sobriquet injurieux qui lui a autrefois collé à la peau. « Je ne voulais pas être le sale gosse. Je voulais être noble. Je voulais être quelqu’un de bien, travailler dur, grandir et donner un sens à ma vie. Mais à la moindre faute, au moindre faux pas, au moindre revers, ils revenaient à la charge , tant et si bien que le monde entier a fini par tenir pour acquis que j’étais, intrinsèquement, un sale gosse. »
Un petit garçon blessé qui ne s’est jamais remis de son obsession, la mort tragique d’une mère tant aimée
Alors qui se cache derrière ce visage placide affiché en couverture du «Suppléant»? Un petit garçon blessé qui ne s’est jamais remis de son obsession, la mort tragique d’une mère tant aimée, évoquée à chaque paragraphe. Pas un matin sans qu’il ouvre les yeux en essayant de dessiner les traits du visage de «maman». Tout s’éclaire à la lecture de cette autobiographie : le duc de Sussex n’a pas vraiment 38 ans mais toujours 12, comme ce tristement célèbre 31 août 1997, quand son père lui a annoncé la terrible nouvelle.
Un enfant terrible de 4 ans dans les bras de sa mère, au balcon de Buckingham, lors de la parade Trooping the Colour en 1988. À g. la princesse Margaret et, au centre, le prince William.
AP/SIPA
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«Ces mots se sont fichés dans mon esprit comme des fléchettes sur une cible. C’est très exactement ainsi qu’il m’a annoncé la nouvelle, ça, j’en suis sûr. “Elle ne s’en est pas sortie.” Et alors j’ai eu l’impression que le temps s’arrêtait. Ce que je lui ai dit ensuite, je n’en ai pas le moindre souvenir. Il est possible que je n’aie rien dit du tout. Ce dont je me souviens, avec une clarté stupéfiante, c’est que je n’ai pas pleuré. Pas la moindre larme. Papa ne m’a pas serré dans ses bras. Mais il a posé de nouveau sa main sur mon genou, et il a dit: “Ça va aller.” C’était déjà beaucoup, venant de lui. Après avoir passé plus de deux décennies à essayer de reconstituer ce matin-là dans ma mémoire, j’en suis arrivé à une seule et inévitable conclusion : j’ai dû rester dans cette chambre, plongé dans le silence et la solitude, jusqu’à 9 heures précises, au moment où le cornemuseur s’est mis à jouer dehors.»
Le duc de Sussex va se persuader que lady Diana est encore vivante
Le duc de Sussex va alors se persuader que lady Diana est encore vivante, quelque part, dans un coin plus paisible de cette terre. Sur une île déserte par exemple, où, sous une nouvelle identité, elle essaierait un jour de le contacter. « J’en avais brusquement l’intuition. Tout ça n’est qu’une ruse pour lui permettre de démarrer une nouvelle vie ! À l’heure qu’il est, c’est sûr, elle doit être en train d’arranger un bouquet de fleurs dans le chalet qu’elle a acheté en secret, quelque part au sommet des Alpes suisses. Bientôt, très bientôt, elle enverra quelqu’un nous chercher, Willy et moi. C’est évident ! »
Rayures assorties. Pendant des vacances à Majorque, en 1986. Harry n’a pas 2 ans.
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on ne discernait aucune blessure apparente. Elle était avachie, elle était inanimée, mais à part ça, elle avait l’air… indemne. Complètement indemne. Sa veste noire, sa chevelure flamboyante, son teint radieux. J’ai continué à regarder; j’essayais de faire monter les larmes, mais j’étais incapable de pleurer, parce qu’elle était si belle, et si vivante. J’ai refermé l’enveloppe et j’ai décrété : “Elle se cache.”»
Harry distingue l’omniprésence de Diana dans les petits riens du quotidien : une fleur, un oiseau ou encore ce léopard qui a manqué de le tuer lors d’un safari. « était clairement un signe d’elle, un messager qu’elle m’avait envoyé pour me dire : “Tout va bien.” Et tout ira bien.»
À 6 ans, à Lech, en Autriche, en 1991.
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En 2007, alors qu’il est à Paris pour assister à la demi-finale de la Coupe du monde de rugby, Harry ordonne à son chauffeur de traverser le tunnel du pont de l’Alma à 110 km/h, vitesse exacte à laquelle roulait la Mercedes de sa mère, dix ans plus tôt. «Nous nous sommes mis en route, slalomant dans la circulation, longeant le Ritz où maman avait pris son dernier repas. Quand la voiture est entrée dans le tunnel, penché vers l’avant, j’ai regardé la lumière devenir d’un orange aqueux, les poteaux en béton défiler sur notre passage. Je les ai comptés, j’ai compté les battements de mon cœur, et, quelques secondes plus tard, nous étions déjà ressortis, à l’autre bout. Je me suis adossé au siège. Doucement, j’ai dit: “C’est tout? Ce n’est… rien. Juste un tunnel tout droit.” Je l’avais toujours imaginé comme un endroit traître, dangereux par nature. Alors, de nouveau, nous l’avons traversé.»
Le portrait de Diana dans sa chambre d’étudiant au collège d’Eton, en 2003.
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Sur les traces de Diana, le duc de Sussex cherche également à reconstituer sa mémoire. Dans la première partie du «Suppléant », celle sur l’enfance, il avoue à plusieurs reprises avoir des trous noirs. Comme si le choc traumatique de 1997 lui avait fait oublier une part de son histoire. Ce livre est donc un moyen de se souvenir, mais aussi de continuer l’œuvre de lady Di : la remise en question de l’institution monarchique. Elle s’attaquait surtout à son mari; Harry, lui, épargne Charles III qu’il présente même sous un jour avantageux. Certes, Charles n’est pas le plus affectueux des papas, mais il répond toujours présent quand ses fils ont besoin de lui.
À Eton, William exige que son cadet fasse comme s’ils ne se connaissaient pas. Un crève-cœur pour le jeune Harry
«Parfois, après un dîner interminable, je montais dans ma chambre et trouvais une lettre. Il m’écrivait à quel point il était fier de moi, parce que j’avais fait ceci ou réussi cela. Je souriais, glissais la lettre sous mon oreiller, mais je me demandais aussi pourquoi il ne m’avait pas dit ça plus tôt, quand nous étions assis face à face.»
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Au lendemain de la disparition de Diana, Charles emmène Harry en Afrique du Sud, voyage durant lequel il lui fait la surprise d’assister à un concert des Spice Girls… avec rencontre en coulisses à la clef. «Je me souviens du sentiment qui m’a traversé à cet instant, aussi éblouissant que la lumière des flashs: l’amour que j’avais pour lui. Le besoin que j’avais de lui.»
J’avais désespérément envie de m’exclamer : “Un soap opera? Non, ça, c’est notre famille, papa.”
Harry
La conversation était fluide, on parlait tous en même temps, mais ensuite papa et Meg ont commencé à discuter entre eux. Vers la fin de l’été 2018, on est partis passer quelques jours en Écosse avec papa, au château de Mey. Le lien entre Meg et papa, qui avait toujours été fort, s’est encore renforcé au cours de ce week-end. Un soir , papa a découvert que Meg était née le même jour que la personne qu’il aimait le plus: Gan-Gan. Le 4 août. “Incroyable ! ”, s’est-il exclamé en souriant.»
Avec Charles aux Invictus Games, la compétition réservée aux blessés de guerre que Harry a créée. À Londres, le 11 septembre 2014.
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L’une des choses que je souhaitais le plus, encore et toujours, c’était que mon père soit heureux.»
À l’idée que nous fréquentions désormais la même école, il était à l’agonie.
Harry
Le prince William, lui, attire les reproches. Tout en le désignant comme son «frère bien-aimé», Harry le décrit comme son «meilleur ennemi». Alors qu’ils sont scolarisés ensemble à Eton, ils ne font que s’ignorer; William a exigé de son cadet qu’il fasse comme s’il ne le connaissait pas. Un crève-cœur pour le petit Harry. Près de trois décennies plus tard, il semble ne toujours pas l’avoir digéré. «Willy avait toujours détesté quand quelqu’un commettait la grave erreur de nous considérer comme un lot. À l’idée que nous fréquentions désormais la même école, il était à l’agonie.»
La bénédiction nuptiale de Charles et Camilla sous le regard de Harry, 20 ans, et de William, 22 ans. À g. la reine Elizabeth et le prince Philip. Dans la chapelle Saint-Georges de
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Le moins que l’on puisse dire est que William n’apparaît pas comme le grand frère protecteur auprès de qui glaner de bons conseils. Au contraire. Ce serait même cet aîné qui lui aurait suggéré le scandaleux costume nazi de 2005, le jugeant particulièrement drôle. Les sentiments du duc de Sussex à l’égard de William ne cessent d’osciller entre amour et haine. Une rivalité inhérente à leurs statuts d’héritier et de suppléant.
Tout m’est apparu en bloc : l’expression contrariée qu’il affectait depuis toujours face à moi; son inquiétante calvitie, plus avancée que la mienne; sa fameuse ressemblance avec maman, qui se dissipait avec le temps. Avec l’âge. Par certains aspects, il était mon miroir; par d’autres, il était mon exact contraire.»
Le mariage de William et Kate, dont la sœur, Pippa, est demoiselle d’honneur. Au fond, Harry, témoin mais interdit de discours. À l’abbaye de Westminster en 2011.
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» L’arrivée de Meghan Markle dans le scénario a déclenché la guerre qui couvait. William émet vis-à-vis de cette «actrice américaine» plus de réserves que la reine. Des deux, le plus conservateur n’est pas celui qu’on croit. « Il s’était montré plutôt dissuasif devant le simple fait que je sorte avec Meg. Un jour, alors qu’on était dans son jardin, il avait pronostiqué que j’allais rencontrer une kyrielle de difficultés si je fréquentais “une actrice américaine”, des termes qui dans sa bouche sonnaient comme “une criminelle condamnée”.»
L’arrivée de Meghan a déclenché la guerre qui couvait entre les frères
«Il a reposé son verre, m’a de nouveau balancé une insulte, puis s’est jeté sur moi. Tout s’est passé si vite. Tellement vite. Il m’a pris par le col, cassant au passage le collier que je portais, et m’a projeté au sol. Je suis tombé sur la gamelle des chiens, qui s’est brisée sous mon poids et dont les morceaux m’ont entaillé le dos. Je suis resté là un instant, abasourdi, puis je me suis relevé et je lui ai demandé de partir.»
Le mariage de William et Kate, dont la sœur, Pippa, est demoiselle d’honneur. Au fond, Harry, témoin mais interdit de discours. À l’abbaye de Westminster en 2011.
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Cette scène a fait couler beaucoup d’encre outre-Manche. Fera-t-elle pour autant trembler la monarchie? Assurément non, l’image du duc de Sussex en sort plus écornée que celle de l’institution. Harry, qui dit vouloir démentir sa réputation de prince rebelle, fait pourtant le récit d’une jeunesse bercée par la sulfureuse trinité «sexe, drogue et rock’n’roll». Il dresse la liste de ses addictions: bière et cigarettes alors qu’il a à peine du poil au menton, puis gin tonic et pétards, enfin cocaïne et champignons hallucinogènes. Il se souvient d’en avoir consommé lors d’un séjour à Los Angeles, chez l’actrice Courteney Cox, et avoir tenu une conversation… avec une lunette de toilettes. Plus surprenant encore, la confidence de Harry sur le jour où il a perdu sa virginité, avec une femme plus âgée, dans un champ à l’arrière d’un pub. «Elle aimait les chevaux, passionnément, et elle m’avait traité un peu comme un jeune étalon. Un rapide débourrage, une petite tape sur la croupe et, hop, elle m’avait renvoyé au paddock.»
À Nottingham Cottage, surnommé «Nott Cott ».
Le pénis du duc de Sussex prend d’ailleurs une place inattendue dans cette autobiographie qui aurait pu être sous-titrée «La vie sexuelle de Harry S.». Notamment quand, à son retour d’un voyage au pôle Nord, il s’aperçoit que son attribut a gelé. Entre crème antiengelures et rendez-vous chez un spécialiste, rien n’est épargné au lecteur. Une péripétie qui fait perdre au prince tout reste de vernis aristocratique.
J’étais agoraphobe. Ce qui était presque ingérable étant donné mon rôle public.
Ce dérapage – contrôlé car relu par des conseillers – témoigne d’une personnalité qui, bien que très entourée, se sent profondément seule. Les soirées de célibataire à Nottingham Cottage sont tristes à pleurer : «Tous les soirs, je rentrais directement chez moi après le boulot, mangeais au-dessus de l’évier, puis réglais de la paperasse avec “Friends” en fond. Après dîner, je fumais un joint, en essayant de faire en sorte que la fumée n’aille pas se répandre dans le jardin de mon voisin, le duc de Kent. Je me couchais tôt. Une vie solitaire. Une vie étrange. Je me sentais seul, mais je préférais être seul qu’angoissé. J’étais agoraphobe. Ce qui était presque ingérable étant donné mon rôle public.»
La cuisine des Sussex à Nottingham Cottage. William y aurait jeté Harry au sol en 2019.
Au milieu de ses congénères, Harry ne s’est jamais senti à sa place. À Eton, la fabrique à élites, il n’a pas le niveau. « J’étais non seulement dans la mauvaise classe mais aussi dans la mauvaise école. » Après avoir obtenu son diplôme – malgré des accusations de tricherie –, son père le dispense d’études universitaires. Il ne sera jamais l’«érudit de la famille» et rêve de devenir moniteur de ski. «Une partie de moi avait vraiment envie de faire quelque chose qui sorte radicalement des sentiers battus, qui ferait bondir de surprise tout le monde, dans ma famille et dans le pays tout entier.»
Un jour, j’ai aboyé sur Meghan. Elle a voulu savoir d’où ça venait : “Où as-tu donc entendu un homme parler ainsi à une femme?”
Harry
Aux funérailles de Philip : derrière le corbillard, Charles avec ses frères et sa sœur, suivis de William (à g.) et Harry
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Le duc de Sussex brise un autre tabou royal en racontant ses séances chez une psychothérapeute, dans l’espoir de chasser crises d’angoisse et vieux démons. «Je me suis étendu sur le divan vert et j’ai glissé un oreiller sous ma tête. Je lui ai parlé de la souffrance physique et psychologique. La panique, l’anxiété, les suées. Je m’interrompais souvent au milieu d’une phrase en entendant les passants de l’autre côté de la fenêtre. S’ils savaient. Le prince Harry, là-dedans, en train de geindre à propos de sa famille. Ses problèmes. Oh, les journaux s’en seraient donné à cœur joie ! »
L’ordre protocolaire a placé le duc de Sussex après les princes Andrew (à g.) et Edward.
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Harry relate également sa récente visite chez une sorte de médium qui lui a assuré que, dans l’au-delà, Diana était fière de lui, qu’il menait «la vie qu’elle-même n’a pas pu vivre». Lui a-t-elle aussi prédit son avenir? Car c’est sur quoi l’on s’interroge en refermant ce grand déballage. Assistera-t-il au couronnement de son père, le 6 mai? Interviewé sur ITV, dimanche 8 janvier, il préfère laisser planer le doute : «Ma porte est toujours ouverte. La balle est dans leur camp.»
Harry brise un tabou royal en racontant ses séances chez une psy
voire impossibles, que restera-t-il bientôt de lui? Harry ne pourra pas, toute sa vie, «rentabiliser» trente-cinq années au cœur du réacteur monarchique. Il devra alors trouver une autre carrière. Vedette de télé-réalité ? Pourquoi pas? Ou tout simplement mondain, comme son grand-oncle, l’ex-Edouard VIII, déchu lui aussi pour l’amour d’une Américaine. Dès les premières pages du « Suppléant », il fait curieusement référence à ce duc de Windsor qui n’était, lui aussi, qu’un petit garçon inconsolable.
«Le suppléant», du prince Harry, éd. Fayard, 540 pages, 26,50 euros.