Saint-Brieuc : « J’avais besoin de prendre une claque ! », témoigne Pierre Sourisseau : Saint-Brieuc


« Il y a encore un an, je me posais 30 000 questions. Sur mon avenir, le sens que je voulais pour ma vie… La sensation de me noyer, aussi. J’avais besoin de faire le tri. Et besoin de prendre une claque  ! » La solution, selon Pierre Sourisseau ? « Partir. On a tous ses raisons… L’important, je pense que c’est juste de rentrer en ayant compris pourquoi on l’a fait ».Lui, ça a été Madagascar, cinquième pays le plus pauvre au monde. 450 € par habitant pour vivre… chaque année. ?Sa misère, omniprésente. Ses enfants qui grandissent dans la rue. « Ça a été la première des claques ». Car Pierre, 22 ans, s’est trouvé aux premières loges. En face de 30 orphelins, tous mineurs, et auxquels il a consacré du temps dans le cadre d’un service civique de trois mois, à Tamatave, entre décembre et mars 2022. (Pierre Sourisseau)

Quatre mois de formation à Saint-Brieuc

selon lui. « Deux ans que personne n’était parti, à cause de la covid, aussi ».

Saint-Brieuc : « J’avais besoin de prendre une claque ! », témoigne Pierre Sourisseau : Saint-Brieuc

Vite, il faut trouver sa voie, faire de l’argent… Et alors, si je n’ai pas une voiture à 25 ans, j’ai loupé ma vie ?

Trois mois plus tard, Pierre rentre « transformé ». « Complètement recadré. Je me suis rendu compte de l’écart qu’il peut y avoir entre ce qu’on veut et ce qui compte vraiment. Manger, c’est une vraie nécessité. Un toit au-dessus de la tête aussi. Pour le reste… » (Pierre Sourisseau)Un rapport au temps qui a changé, aussi  : « Quand j’ai vu les gens faire la gueule à Paris, parce que le RER avait dix minutes de retard, ça m’a fait sourire. La veille, je venais de me taper 16 heures de taxi-brousse pour faire 250 bornes… » « Et on se met une pression pas possible… Vite, il faut trouver sa voie, faire de l’argent… Et alors, si je n’ai pas une voiture à 25 ans, j’ai loupé ma vie ? », questionne Pierre Sourisseau en riant.

Continuer et repartir

Son souhait, maintenant, c’est de « continuer et repartir ». En « acceptant la vie comme elle est » et en montant des choses lui-même. Avec son « espoir retrouvé dans l’être humain », il veut apporter d’autres pierres. Œuvrer à trouver des parrainages, aussi, pour l’asso. « Rien qu’au niveau du centre qui m’a accueilli, il y a tant à faire… Avant la covid, il y avait 1 000 enfants. Il en reste à peine 250. Le reste est retourné à la rue. Et ça, c’est un vrai drame  ! »

Contact

Association La Voie de l’Humanité, à Saint-Brieuc. Tél. 06 30 76 67 18. (Pierre Sourisseau)