Un incident survenu à la mi-décembre dans l’usine belge aurait-il pu provoquer un rappel de produits plus tôt ? C’est la question que se pose l’ONG Foodwatch qui constate ensuite d’autres décalages entre les avertissements et les réactions de Ferrero.
Un total de 150 cas de salmonellose ont été détectés dans neuf pays européens dont la France, ont indiqué mardi deux agences de surveillance européennes, qui pointent du doigt la responsabilité d’une «usine de production belge» quelques jours après la fermeture du site Kinder (Ferrero) à Arlon en Belgique.
«Au 8 avril 2022, 150 cas confirmés et probables de Salmonella Typhimurium monophasique avaient été signalés», relèvent l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) dans un communiqué.
Les deux agences ont «identifié des produits à base de chocolat fabriqués par une entreprise dans son usine de production belge comme étant à l’origine du foyer épidémique de Salmonella», poursuivent-elles, sans mentionner le nom du géant italien de la confiserie.
Les infections se sont «produites principalement chez des enfants de moins de dix ans» et on été signalées dans neuf pays européens: France, Allemagne, Belgique, Espagne, Irlande, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suède.
La salmonellose, dûe à une bactérie appelée salmonelle, provoque des symptômes proches de ceux d’une gastro-entérite parfois aiguë : diarrhée et crampes abdominales, légère fièvre, voire vomissements. Aucun décès n’a été signalé à ce stade.
Depuis la mi-décembre.
Selon les experts européens, des investigations supplémentaires seront «nécessaires pour identifier la source exacte et le moment précis de la contamination», et pour se pencher sur «l’utilisation plus large de matières premières contaminées dans d’autres usines».
La justice belge a ouvert une enquête lundi afin d’établir d’éventuelles responsabilités au sein de l’usine d’Arlon. Vendredi, l’agence belge de sécurité alimentaire (Afsca) lui avait retiré son autorisation de production, lui reprochant son manque de transparence sur un incident survenu à la mi-décembre. A cette période, «S. Typhimurium avait été détectée dans un réservoir de babeurre de l’établissement belge de l’entreprise en question lors de ses propres contrôles», confirment l’EFSA et l’ECDC.
Malgré un renforcement des contrôles et des mesures d’hygiène, des produits chocolatés contaminés ont été distribués en Europe et aux États-Unis, conduisant Ferrero à reconnaître vendredi des «défaillances internes».
Des rappels ont été lancés dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis qu’une fois le lien établi entre des produits Kinder et les cas de salmonellose fin mars, à la suite d’une alerte des autorités britanniques. Donc pas dans l’immédiat du mois de décembre, ont relevé l’ONG Foodwatch et le Parisien. Et encore, après l’alerte des autorités britanniques le 23 mars, la marque n’a procédé au rappel de ses chocolats en France que douze jours plus tard. « C’est long, très long, pourquoi Ferrero n’a rien dit ? » s’exclame Camille Dorioz, responsable des campagnes de Foodwatch, interrogée par Le Parisien. « À l’approche de Pâques, Ferrero a essayé de maintenir ses Kinder dans ses rayons malgré l’alerte. S’ils avaient réagi plus tôt, des contaminations auraient été évitées. On ne peut pas jouer ainsi avec la santé des enfants ».
Des bons d’achat
Interrogée par le quotidien, Ferrero répond simplement qu’en Belgique, l’usine n’est pas ogligée par la loi d’avertir les autorités sanitaires. L’ONG Foodwatch pointe aussi du doigt le rappel en plusieurs temps des chocolas Kinder. Au départ, tous n’étaient pas concernés. Aujourd’hui, tous les produits provenant de l’usine d’Arlon sont concernés par le rappel, quel que soit leur numéro de lot ou leur date de péremption, a dit Ferrero.
com ou sur les réseaux sociaux, précisant que son service consommateurs resterait ouvert pendant le week-end de Pâques.
«La responsabilité de dédommager ses consommateurs est l’une des priorités», dit Ferrero, qui propose des bons d’achat.