Publié le 8 janv. 2022 à 10:01Mis à jour le 8 janv. 2022 à 10:24Cabinet pionnier de la santé psychologique au travail, Empreinte Humaine était en première ligne lorsque le confinement et le télétravail ont été brusquement imposés aux entreprises. La pandémie de Covid-19 s’apparente à un véritable stress test . Le mal-être n’a rien d’inéluctable, tout dépend des pratiques de prévention.
Repérage des symptômes
Pas de santé sans santé morale. Aussi est-il important de déceler les signaux d’anxiété et d’épuisement au travail. Certaines personnes risquent de compenser le stress par une consommation d’alcool ou autres substances psychoactives. La peur de perdre leur emploi en a aussi poussé d’autres à se surengager, basculant parfois dans le burn-out.Le quotidien et les rituels donnent des repères et participent à un sentiment de sécurité. Or le télétravail de crise les a remis en question. Une lassitude globale a pu s’installer. Ce qui motive, c’est la direction donnée. Evitez toutefois la compétition du « toujours plus de travail » dans votre équipe.
La pandémie comme révélateur
Grande caisse de résonance, le Covid-19 créera des recompositions du marché et des reconversions professionnelles . Derrière le sens au travail se trouve la raison d’être . Le sens est intimement lié à la congruence, c’est-à-dire à la cohérence entre ses valeurs et celles de son milieu professionnel.Inutile de forcer dans un domaine qui ne nous correspond pas. Le travail hybride traduit une évolution dans l’organisation. Une certaine confusion des rôles et des attentes de chacun se révèle difficile à gérer. Lorsque c’est flou, la latitude décisionnelle l’est aussi.
Blurring et incivilités numériques
Les appareils connectés qui permettent de travailler en permanence, n’importe où et n’importe quand entraînent un mélange des temps professionnels et privés : le « blurring ! » On ne veut rien rater.Devenus des canaux de communication quasi exclusifs, les outils de visioconférence se sont multipliés depuis la crise sanitaire. Le syndrome de la réunionite s’aggrave. La webcam est une sorte d’irruption impudique dans la sphère privée, avec son lot de comportements discourtois. D’où l’intérêt de déconnecter et d’apprendre à compartimenter son temps par des moments de vie solitaires, familiaux, amicaux…
Mener des actions de prévention
De nombreux dirigeants prévoient de diminuer leur empreinte immobilière. Mais certains malentendus se résolvent plus facilement dans les couloirs des locaux qu’à distance, le virtuel rendant inaccessible tout le non-verbal .Certes, le management ne peut pas tout, mais il peut appliquer le principe de précaution. Etre managé par quelqu’un qui sait lui-même faire le travail est un facteur d’efficacité. Savoir fixer les exigences et les communiquer, gérer les conflits entre individus, écouter ses collaborateurs et proposer son appui sont des attitudes saines. A l’heure du développement du télétravail, le bureau doit donc demeurer le centre de gravité.« Santé psychologique au travail et Covid-19 », par Christophe Nguyen et Jean-Pierre Brun, De Boeck Supérieur, 235 pages, 24,90 euros.