Les réactions n’ont pas manquées. Ce jeudi 1er septembre sur BFMTV, Ségolène Royal a déclenché un tollé d’indignations après avoir remis en question certains faits documentés sur la guerre en Ukraine.
Dénonçant « une propagande de guerre par la peur » de la part du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Ségolène Royal a notamment mis en doute, sur la réalité de « la maternité bombardée » dans le sud-est de l’Ukraine en mars. Face à ces déclarations, le collectif « Stand with Ukraine » annonce dans les colonnes de Libération son intention de déposer plainte en début de semaine prochaine.
« C’est insupportable pour les victimes »
« C’est insupportable pour les victimes d’entendre ça, surtout de la part d’une personnalité politique de premier plan comme Ségolène Royal », s’est insurgé, auprès de Libération, Edward Mayor, cofondateur du collectif Stand With Ukraine. « On ne peut pas laisser dire ça, donc on va essayer d’avancer vite avec nos avocats, et pour collecter des témoignages de victimes et de témoins », a-t-il dit.
Le massacre de Boutcha remis en question
« Vous pensez bien que s’il y avait la moindre victime, le moindre bébé avec du sang, à l’heure des téléphones portables on les aurait eues (les images)… », avait estimé l’ancienne finaliste présidentielle, sur BFMTV en parlant du bombardement d’une maternité à Marioupol. Selon elle, Volodymyr Zelensky a « utilisé ça » pour interrompre le processus de paix.
Elle a aussi mis en doute le massacre de Boutcha ou « le récit de viol d’enfant pendant sept heures sous les yeux des parents ». « C’est monstrueux d’aller diffuser des choses comme ça uniquement pour interrompre le processus de paix », a-t-elle affirmé.
Des phrases qui ont déclenché un véritable tollé de la part de nombreux politiques et internautes. « La paix en Ukraine n’est pas rendue impossible par les victimes de l’invasion, mais par la volonté de conquête de Poutine ! », a réagi sur Twitter le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. « Les crimes de guerre sont documentés, le nier est une insulte aux assassinés, aux violées, aux torturés ! Dire le contraire est de la propagande ! », a-t-il poursuivi.
Dans un autre tweet, il a ajouté: « Elle dit que la dénonciation des crimes (dont elle doute) a un objet: entraver le processus de paix. Les agressés deviennent les bellicistes. Jusqu’à preuve du contraire les Ukrainiens sont les résistants dans une guerre qu’ils n’ont pas choisie », a-t-il critiqué. Le député européen Raphaël Glucksmann (Place publique), a lui aussi dénoncé un « naufrage. Total ».
Dans un tweet publié ce vendredi, Ségolène Royal a répondu aux accusations. « C’est faux. Je n’ai jamais nié les crimes de guerre. Ce que tous les experts savent : la propagande de guerre par la peur, par la terreur, conduit à l’escalade. Rappelons les frappes criminelles en Irak, sur le mensonge. Chirac, isolé, avait eu le courage de dire non », a-t-elle écrit.