Par
Marie Lemaistre
Publié le
22 mai 2024 à 20h18
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“C’est quoi la bio ?” La question frôle l’évidence et pourtant. La 24e édition de la Fête de la bio en Normandie, samedi 25 et dimanche 26 mai 2024, s’empare de cette question.« On le voit avec la crise de la bio, les gens sont perdus avec les labels. On veut réexpliquer pourquoi le label bio est vertueux« , acquiesce Stéphanie Maertens, maraîchère et productrice de fruits aux Trois-Pierres (Seine-Maritime).Avec son mari, Hubert, la présidente de l’association Bio en Normandie accueille cette fête itinérante dans leur ferme, le Panier des Trois-Pierres, sur un terrain de 17 hectares, pour sa première édition en Seine-Maritime.
C’est quoi l’agriculture biologique?
Des interrogations demeurent : « Est-ce que c’est vraiment bio, vraiment contrôlé, meilleur pour la santé ? » Avec Stéphanie Maertens, l’aspect santé est très vite balayé. « Une patate, vous savez combien de fois elle est traitée dans un cycle de culture ? » (NDLR Réponse : une trentaine.) « C’est nous-mêmes qui demandons à être contrôlés, puisque dès qu’on souhaite être labellisé AB, il faut faire une démarche auprès d’un organisme certificateur. Cet organisme est lui-même contrôlé par l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité). C’est très carré« , déroule avec pédagogie l’ancienne institutrice et fille d’agriculteur.
Des contrôles très carrés
Les contrôles ont lieu ensuite au minimum une fois par an auxquels s’ajoutent des contrôles aléatoires.« L’an dernier, justement. On a eu des pommes prélevées, pour voir s’il n’y avait pas des dérives. Ils vérifient tout notre système. »Vidéos : en ce moment sur Actu « Normalement, les agriculteurs ont aussi des obligations : ne pas traiter dans la journée quand il y a des abeilles, en temps de vent… Et c’est aussi pour cela qu’on a aussi installé toute une haie autour de notre parcelle », indique du geste la maraîchère.
« Le bio ce n’est pas cher ! »
Côté coût. « Le bio ce n’est pas cher ! Il paraît cher parce que les grandes surfaces ont essayé de se faire beaucoup plus de marge, à 75 %, bien plus que sur le conventionnel, et qu’en circuit court », martèle la professionnelle. Stéphanie Maertens, assume son rôle militant : « Le local en soi ça ne veut rien dire (en termes de pratiques agricoles vertueuses. En Normandie, on a privilégié le ‘je mange normand’. Nous, on dit bio et local (et de saison). Parce qu’autrement, on n’arrivera pas à faire changer les pratiques et on aura toujours une agriculture trop industrielle. »
Le Panier des Trois Pierres, est un magasin à la ferme où sont vendus les légumes et les fruits, récoltés sur place, avec d’autres productions issues d’autres fermes locales. (©ML/76actu)Ce qui est vrai, c’est qu’en Seine-Maritime, le modèle conventionnel-raisonné est dominant. Le département compte 2,8 % de fermes bio, inférieur à tous les autres départements. « Au niveau de la Normandie, c’est 6,8 %. Et au niveau national, 12 %« , déplore Stéphanie Maertens.
C’est une filière à part, qui a besoin d’accompagnement. Pour certains décideurs, elle doit s’autogérer seule. Sauf que non, en agriculture conventionnelle, quand ça ne marche pas, l’État, les élus interviennent.Stéphanie Maertensproductrice, présidente de Bio en Normandie
Un marché des producteurs
Au programme de cette fête, des spectacles, des ateliers cuisine, jardinage, des tables rondes-débats et même « un marché des producteurs. »Fête de la Bio en Normandie, samedi 25 mai de 14 heures à minuit et dimanche 26 mai, de 10 heures à 18 h 30, au Panier des Trois-Pierres. Pass 1 jour : 5 euros / adulte ; Pass 2 jours : 8 euros / adulte ; Gratuit pour les moins de 16 ans. Vente de pass en ligne. Programme complet à retrouver ici.Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.