« Je ne me sens pas en sécurité »  : la maison accolée à la sienne, abandonnée dans un piteux état, menace de s’effondrer


l’essentiel
La maison mitoyenne à la sienne est abandonnée depuis des années et en ruines. Cet habitant de Masseube craint de la voir un jour s’effondrer et emporter la sienne en même temps. Il en appelle aux pouvoirs publics.

Tombera ou tiendra debout ? C’est la question que se pose Jacky Minard, propriétaire depuis octobre 2020 d’une maison dans le centre bourg de Masseube. Dans une petite ruelle, à un jet de pierre de l’église Saint-Christophe, sa maison de deux étages est accolée à une maison en ruines. Celle-ci menace de s’effondrer et le Massylvain craint de voir la sienne l’accompagner dans sa chute.

Depuis près de trois ans, Jacky Minard multiplie les démarches pour sécuriser son bien. En vain, s’émeut-il aujourd’hui. « J’ai appelé le propriétaire. Il m’a expliqué vouloir vendre. Je lui ai proposé mon aide, en tant qu’ancien agent immobilier. Mais il n’a jamais donné suite ».

Las, le propriétaire se tourne vers le maire. « On m’a promis qu’un arrêté de mise en péril serait pris, afin de mettre la pression sur le propriétaire. Mais cela n’a jamais été fait ».

Les deux maisons sont enchevêtrées à cet angle de rue
DDM – Ra. B.

Le centre de la toiture et l’escalier de la maison abandonnée se sont effondrés depuis longtemps. Sur le côté, les deux maisons sont enchevêtrées. Il n’y a pas de mur porteur, ce sont des structures à colombages. « S’il y a un effondrement plus important, ma maison sera de fait emportée », s’agace le Gersois.

Le sous-préfet répond

Depuis la rue, la maison ouverte aux quatre vents semble être dans un piteux état. Les volets sont décrépis, les gouttières tombent en ruines et des pigeons y ont élu domicile. À l’intérieur, un trou béant apparaît dans l’escalier et les murs font peine à voir. « Des tuiles tombent régulièrement sur le trottoir, à quelques mètres de l’entrée de l’église », glisse encore Jacky Minard.

Le toit et l’escalier se sont déjà effondrés
DDM – Ra. B.

Alors, toujours déterminé, ce dernier écrit de nouveau, directement au préfet du Gers, le 18 mai 2024. La réponse ne se fait pas attendre. Le 11 juin, les services de l’État lui répondent, une lettre signée du sous-préfet de Mirande Raphaël Farges.

« J’ai directement pris contact avec le maire afin de le sensibiliser quant à votre situation, tout en lui demandant de vous tenir informé des mesures qu’il devrait être amené à prendre. Un arrêté de péril devrait être adopté prochainement et une expertise technique portant sur l’évaluation de l’état du bâtiment menaçant ruine va être conduite par un architecte ».

Une réponse qui satisfait à moitié l’intéressé. « On a vu des immeubles s’effondrer récemment, notamment à Toulouse. Je n’ai pas de nouvelles depuis deux mois et demi, je ne me sens pas en sécurité, j’ai peur qu’il y ait un accident. Il faudrait simplement mettre cette maison hors d’eau, la bâcher. Une maison qui ne prend pas l’eau, elle ne bouge plus. Là, le bois pourri de jour en jour, il faudrait prendre des mesures d’urgence pour arrêter les dégâts », juge Jacky Minard.

Le maire Roger Breil a lui aussi pris le problème à bras-le-corps, assure-t-il. « Depuis 3-4 ans, j’ai eu plusieurs fois au téléphone le propriétaire, qui vit loin d’ici. Un charpentier qui travaillait là m’a alerté après la chute d’une partie du toit récemment, et j’ai accéléré les choses. J’ai écrit au propriétaire pour l’avertir qu’un arrêté de mise en péril serait pris s’il ne réagit pas rapidement », raconte l’édile.

Le propriétaire a répondu au maire, pour le prévenir de la vente de la maison. L’acquéreur semble vouloir rénover le bien. « Un nouveau courrier va partir pour le nouveau propriétaire, pour lui demander d’entamer des travaux de mise en sécurité très vite, sous peine de la prise d’un arrêté de péril », promet Roger Breil.