La SNCF tente de séduire les clubs de football en dévoilant des offres personnalisées


C’est au 24e étage d’une tour de la Défense, avec vue imprenable sur la capitale, que la SNCF a proposé aux cadres d’une trentaine de clubs de Ligue 1 de football de la rejoindre afin de « parler train ». Parmi les invités : des membres du FC Lorient, du LOSC, de l’Olympique Lyonnais, mais aussi du Paris Saint-Germain dont le sélectionneur avait créé la polémique du « char à voile » le 15 Septembre 2022. Des clubs de Ligue 2 ont également répondu présent : c’est le cas de l’AS Saint-Etienne et du FC Metz. Dans la salle également, des cadres de clubs de rugby et d’autres fédérations comme le handball.

« On espère que dans la salle il y a énormément de futurs clients », espère Nathalie Lanier, la directrice des voyages en groupe à la SNCF qui s’occupe de la présentation de l’opération. « Quand on voyait que certaines équipes faisaient des trajets à 2h de Paris accessibles en TGV, on s’est dit qu’on avait toute notre place et qu’il fallait les convaincre de passer au train » explique-t-elle, déterminée a présenter une offre solide face aux clubs qui choisissent encore aujourd’hui majoritairement l’avion pour se déplacer lors des différents matchs.

Des solutions sur-mesure

Depuis la polémique, la SNCF, qui proposait déjà à des entreprises de pouvoir louer des TGV pour certains évènements, a musclé son offre en direction des clubs et des différentes fédérations. Que ce soit pour le transport des équipes et celui des supporters. Un mois après la polémique, en octobre, une équipe dédiée aux sportifs a été montée afin de créer des solutions sur-mesure et tenter de séduire les différents clubs.

« Nos offres vont de la réservation de quelques places dans un train à des voitures réservées avec un service particulier et de la sécurité jusqu’à un train complet que nous pouvons privatiser pour un club« , détaille Alain Krakovitch, le patron de TGV Intercités, qui a fait spécialement le déplacement pour introduire cette matinée de présentation. Le PDG rappelle que 80% des émissions de CO2 d’une manifestation sportive proviennent du transport, transports de supporters inclus.

Dans la salle, tous les décideurs écoutent avec attention les propos des différents intervenants de la SNCF. Certains prennent des notes et apprennent visiblement l’existence de ce service sur mesure.

Une offre déjà utilisée par un club de Ligue 2

Pour autant, le sujet reste tabou auprès de la presse. Peu de participants s’expriment sur ce sujet polémique. Pourtant, certains clubs, certes plus petits que le Paris Saint-Germain en Ligue 1, expliquent à RTL que les comportements sont en train de changer. C’est notamment le cas au FC Metz, actuellement en Ligue 2.

« Nous, pour le Sud Est et le Sud Ouest, nous devons transiter par Paris. Donc la plupart de nos déplacements sont en avion aujourd’hui », explique Kevin Lejeune, team manager chez les grenats. « Nous sommes allés en train à Paris, Rouen et Amiens et c’est déjà très bien car avant ce n’était pas prévu comme ça », poursuit le manager, enthousiaste à l’idée de renouveler ce type de déplacement. « Je pense qu’on en est qu’au début mais ça va rentrer dans les mœurs et j’espère que ça va aller assez vite », espère Kevin Lejeune, indiquant également avoir fait des économies lors de ces déplacements en train, comparé à l’avion. 

Encore des doutes à lever

Néanmoins, tout n’est pas réglé pour autant. Il existe deux freins majeurs, notamment pour les grands clubs. Il y a d’abord la sécurité, et on peut le comprendre. Comment sécuriser un départ de joueurs du PSG dans une gare parisienne, un week-end ? Difficile, en effet. Pour autant lors de cette matinée de rencontres, la SNCF a voulu lever quelques doutes. Tout d’abord, les équipes avec des « stars » du football ne partiront jamais d’une gare parisienne, mais plutôt d’une gare en périphérie. Plus facile à sécuriser. La SNCF a depuis le mois d’octobre intégré à son offre sur-mesure pour les clubs tout un package sécurité qui permet une surveillance, à bord, aux abords, ainsi que par vidéosurveillance et avec du personnel dédié notamment grâce à la sûreté ferroviaire. De quoi donner quelques gages aux clubs.Mais il y a aussi la question des horaires. S’il est plutôt facile pour la SNCF de réserver 2 voitures dans un TGV pour transporter un staff sur des lignes régulières, que faire lorsque les équipes jouent un soir de week-end et qu’il n’y a plus de train après minuit ? « C’est du cas par cas », répond la compagnie. Mais elle ne fera pas circuler un TGV entier pour 60 personnes après minuit. D’autant plus que des travaux sur le réseau sont bien souvent programmés la nuit pour ne pas perturber le service commercial le jour.
Dans tous les cas, la SNCF va désormais anticiper le calendrier des matchs de football et de rugby afin de pouvoir anticiper au plus tôt les déplacements et équipes et leur proposer des solutions sur-mesure afin qu’elles préfèrent le train plutôt que l’avion.

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