CONTAGION. Le variant dit indien, baptisé Delta, est apparu depuis quelques semaines à La Réunion. Bien que le nombre de cas identifiés reste anecdotique, certaines inquiétudes s’expriment quant à sa capacité à se multiplier massivement.
Si une partie de la population refuse de partager l’inquiétude de l’ARS et de la préfecture face à la persistance de l’épidémie, les autorités sanitaires ne cachent pas leur inquiétude pour les semaines à venir alors que la vaccination patine et que le variant Delta, réputé très contagieux, s’est invité sur l’île. Et cela alors que les effectifs dans les établissements hospitaliers ne sont pas au mieux de leur forme, du fait des congés annuels. Le CHU a d’ailleurs lancé un appel sur Twitter il y a quelques jours pour recruter des médecins. Dans ce contexte, l’apparition de Delta n’est pas faite pour calmer les esprits. Le Dr Patrick Mavingui, directeur de l’UMR PIMIT, relativise : « L’intérêt d’un virus, ce n’est pas de tuer les gens, c’est de se propager. En cela, plus un virus mute, plus il devient contagieux. mais il peut perdre en virulence, c’est-à-dire en dangerosité, sauf pour les personnes fragiles. »
Plus infectieux
où l’introduction a été faite semble-t-il par un seul individu nous sommes sur un territoire colonisé par Beta, le variant sud-africain, ce qui n’était pas le cas en Grande-Bretagne où Alpha est dominant, ni en métropole. On peut donc avoir des surprises, bien qu’il soit probable que Delta devienne dominant comme c’est le cas dans certaines régions d’Afrique du Sud où il a récemment pris le dessus sur le Beta. »
Pour le Dr Marie-Pierre Moiton, infectiologue au CHU Nord, » il n’y a pas de preuve à ce jour d’une plus grande dangerosité, mais par contre d’une plus grande contagiosité. On peut donc surtout s’attendre, au vu de la couverture vaccinale faible, à une nouvelle vague, donc plus d’hospitalisation de patients avec terrains fragiles non vaccinés et donc plus de passage en réanimation ».
Le CHU, qui a choisi de s’impliquer dans la prévention en s’équipant d’un séquenceur livré il y a quelques semaines, se place désormais en sentinelle (lire par ailleurs) afin de limiter les risques de clusters en repérant précocement les cas de variant Delta.
Mireille Legait