Mort d’Emile au Vernet : cette question des gendarmes à laquelle la randonneuse qui a retrouvé le crâne n’a pas p...


Le 30 mars dernier, une femme remettait aux gendarmes un crâne découvert sur un sentier de randonnée dans le Haut-Vernet. Très vite, les analyses ADN établissent l’identité de la victime, il s’agit du petit Emile, disparu neuf mois auparavant. Passé le choc de cette découverte qui met fin aux espoirs de découvrir Emile vivant, tous les regards se braquent alors vers la randonneuse. Face aux critiques dont elle fait l’objet pour avoir compromis l’intégrité de la scène de la découverte, et aux interrogations qu’elle suscite, la randonneuse a décidé de sortir de son silence en livrant son témoignage au micro de BFM TV. Ce jour-là, cette habitante de la région âgée de la soixantaine hésitait à aller se promener. « C’était un temps à rester sous la couette, avec beaucoup de vent », raconte-t-elle. Mais elle finit par se motiver, enfile sa tenue de randonnée, se prépare un pique-nique et sort marcher. Comme à son habitude, elle n’emmène avec elle ni montre ni téléphone portable. Mais une chose est sûre, il est 12 heures quand elle sort de chez elle car elle entend « le clocher de l’église romane ». Cette fois-ci, elle décide de changer de parcours et opte pour un chemin qu’elle n’avait pas pris depuis longtemps, « un mois et demi », essaie-t-elle de se souvenir. Au bout d’un certain temps passé à marcher sur ce sentier « fréquenté mais surtout en été », elle tombe alors sur qu’elle désigne comme « la chose » car elle ne se résout pas à prononcer le mot « crâne ». Il est au milieu du chemin, explique-t-elle en faisant part de son étonnement car elle assure qu’on ne pouvait pas le rater. « Il est blanc, tout propre. Il n’y a que les dents du haut », se souvient-elle. Immédiatement, elle est prise d’une certitude : « je savais que c’était lui », dit-elle avec des larmes dans les yeux. Elle pleure, puis se calme. Que faire ? Elle n’a pas de portable et ne peut appeler personne. Laisser le crâne sur place et revenir avec les gendarmes ? « J’aurais pu le laisser mais après, le temps d’y retourner, il n’aurait plus été là », explique-t-elle. « C’est pour ça que je l’ai ramassé, je sais que les jours de temps comme ça, si on attend, la montagne n’est plus la même ». Une décision motivée par le sirocco qui souffle fort ce jour-là et par les éboulements.

Mais comment prendre le crâne sans l’altérer ? Elle pense alors à ces sacs plastiques qu’elle emmène avec elle quand elle va marcher pour garder ses pieds au sec quand elle traverse de flaques ou de la neige. Elle en a deux, pas encore utilisés. Elle les enfile comme des chaussettes et y glisse le crâne, sans le toucher. Si elle croit bien faire, ce n’est pas le cas des gendarmes qui lui demanderont lors de son interrogatoire si l’intérieur des sacs ne contenait pas des traces de son ADN, qui y aurait été mis auparavant. Une question cruciale à laquelle elle n’a pas su répondre au cours des neuf heures d’audition qui ont fait suite à son appel aux gendarmes.