Publié le 16 juil. 2021 à 6 :01
Une vocation familiale
C’est là où j’ai grandi.
Petite, j’aidais à la réception, au spa… Il était évident que j’allais reprendre l’établissement familial, alors je suis partie étudier dans une école hôtelière. À l’âge de 23 ans, j’y suis revenue pour aider et prendre la suite de mon père. Nos clients venaient pour la nature, les randonnées, le prestigieux festival de musique classique The Schubertiade mais aussi le centre de bien-être monté par ma mère et mon oncle docteur dans les années 1970.
Je cherchais comment nous différencier. On commençait à parler de ‘bien-être’, alors j’ai eu l’idée de créer en 1996 une retraite ‘belle et saine en trois jours’. Un franc succès.
»
La beauté naturelle en héritage…
le vin ou les matériaux, j’ai puisé dans le local pour le spa. Avec mon frère, l’architecte Oskar Leo Kaufmann, nous avons complètement rénové l’espace en privilégiant le blanc et en créant un atrium pour faire entrer la nature.
Et pour les produits, je suis allée voir Ingo Metzler, un fermier visionnaire du coin qui avait déjà élaboré des crèmes avec le petit-lait de vache. Je savais ce que je voulais mais j’avais besoin d’aide pour les formulations et la production. »Susanne Kaufmann : « Depuis quinze ans, nous travaillons avec les mêmes ingrédients, les mêmes fournisseurs, le même engagement.
C’est simplement l’échelle qui a changé. »Edouard Jacquinet pour Les Echos Week-end
… devenue une marque internationale
« Dès le départ, la philosophie était très claire : des herbes locales, comme la camomille calmante et le romarin énergisant, une vision contemporaine, une production raisonnée et un packaging aussi responsable que séduisant. En 2003, une vingtaine de produits ont vu le jour dans des flacons provenant de la verrerie la plus proche, en Allemagne.
Ils servaient uniquement pour les soins du spa mais très vite, avec le bouche à oreille, nous avons été contactés pour les commercialiser. C’est ainsi que la marque de cosmétiques s’est développée, de façon très instinctive. Quinze ans plus tard, nous travaillons avec les mêmes ingrédients, les mêmes fournisseurs, le même engagement, c’est simplement l’échelle qui a changé.
»
Un engagement global
« Si l’environnement a toujours été présent, nous cherchons à aller un peu plus loin. Nous venons de lancer les premiers cosmétiques rechargeables avec un packaging 100 % recyclable, nos usines s’alimentent à l’énergie solaire et nous travaillons autant que possible dans un rayon de 100 kilomètres. Cela me semble logique : pourquoi acheter en Inde ce que je peux trouver en Autriche ? Et puis cela apporte de la prospérité à la région, une meilleure qualité de vie aussi.
Nous sommes une trentaine à travailler sur la marque. Nous avons favorisé les emplois à mi-temps pour que les mères de famille puissent combiner l’épanouissement d’une vie professionnelle et familiale. C’est une philosophie partagée par le groupe des Domaines de Fontenille pour qui le luxe passe par la nature, l’espace, le local, l’environnement, une démarche holistique.
Ainsi, pour rénover le Domaine de Primard, ils ont souligné la beauté du lieu plutôt que de le transformer. C’est un peu la même démarche pour mes cosmétiques : rendre plus beau l’existant. ».