l’essentiel
La Poste de Foix propose des sessions pour passer le Code de la route, depuis plusieurs années. L’examen, très encadré, s’effectue sur des tablettes. On vous explique comment il se déroule.
Ce mercredi 25 septembre, c’est jour d’examen du Code de la route, à La Poste de Foix. Deux sessions sont organisées, l’une au matin, l’autre l’après-midi. L’établissement en organise depuis que l’État, en 2016, a ouvert à la concurrence l’examen du Code de la route. « Comme nous sommes présents partout sur le territoire, nous avons décidé de proposer ce service », indique la direction de La Poste.
Après trente années à avoir passé le permis, on s’y recolle pour tenter l’expérience numérique. Car, à Foix, exit les papiers avec des trous, désormais place à la tablette. L’expérience sera purement virtuelle, l’examinatrice ne pouvant pas créer une fausse session, réglementation oblige.
Pas de retard
Encore faut-il arriver à l’heure, soit un quart d’heure avant le début de l’examen. Un étudiant l’a appris à ses dépens. Rue du Sénateur-Paul-Laffont, derrière La Poste, la porte qui suit celle du centre de santé, il est en communication avec la plateforme qui gère les réclamations. « Je suis arrivé à 9 h 50, j’étais seul, j’ai trouvé la porte close et personne ne vient m’ouvrir », déplore-t-il.
Logique, les conditions se sont durcies pour l’examen. Si le candidat arrive une minute en retard, il n’est plus accepté et doit se réinscrire, donc repayer. Sur la convocation, il est écrit « présence impérative à 9 h 45, l’examen débute à 10 h ». L’étudiant, surpris, vérifie sur son téléphone. « Ah, en effet, bon », dit-il l’air dépité.
Ceux qui étaient là à 9 h 45 ont pu voir l’examinatrice vérifier, sur le pas-de-porte, l’identité des candidats. « Je regarde s’ils sont valables. Un homme était venu avec une carte de séjour périmée la veille, ce n’était pas possible », se souvient l’examinatrice.
On ne peut plus se présenter si on arrive en retard.
MHD
Vérifications terminées, elle fait entrer dans le couloir les deux personnes présentes, il en manque deux autres, dont l’étudiant. À Foix, les sessions n’excèdent pas cinq personnes. C’est l’État qui fixe le nombre de candidats et de sessions. On rentre dans la petite salle d’examen, dotée de cinq chaises sur lesquelles on pourra poser notre tablette. Les règles sont édictées. « On doit éteindre le téléphone et le ranger. Si je l’entends sonner ou vibrer, l’examen n’est pas validé ». Nous voilà prévenus. Des consignes suivent. Il est interdit de tricher, de parler, de regarder sur son voisin, de sortir pendant l’examen…
20 secondes pour répondre
Nous passons aux choses sérieuses avec les tablettes prêtées par la responsable et le casque sur les oreilles. Il faut indiquer son numéro d’identification, obtenu auprès de l’État via son école de conduite, ou par soi-même sur le logiciel Eole. Après validation de la bonne identité sur l’écran, le réglage du son, le candidat teste son agilité sur trois questions d’entraînement, sous les conseils de la responsable.
Et là, ça se corse. À chaque question, on peut avoir le choix entre une ou plusieurs réponses. On a 20 secondes pour répondre, un chronomètre précise le temps. « J’informe aussi que les candidats vont voir un logo qui leur indique leur position ». Impossible de comprendre le propos. La dame réexplique. Incompréhension totale. À la troisième fois, on saisit : quand il y a le logo piéton, on est le piéton et on doit agir en fonction de cette position ! On s’entraîne à cocher et décocher, sur un temps rapide, en visionnant des photos ou des vidéos qui s’enclenchent seules. Il est loin le temps des diapositives…
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Place à l’examen en lui-même qui dure environ quarante-cinq minutes. Quarante questions sont prévues. « Elles sont tirées au sort tous les jours, et les candidats n’ont pas les mêmes questions », relève l’examinatrice. À chaque question, on a le choix entre A, B, C et D. Pour remporter le Code de la route, il faut un minimum de 35 bonnes réponses.
« Les personnes âgées se débrouillent bien »
On est bien contents de ne pas avoir à repasser l’examen. « On a régulièrement des personnes âgées, elles se débrouillent bien. Je ne peux pas les aider lors de l’examen, ni toucher les tablettes. Mais lors des explications, je les guide », assure l’agente.
Après l’examen, elle contrôle que les réponses ont bien été envoyées au ministère de l’Intérieur, et note les personnes absentes ou en retard, avec le motif si on lui a communiqué. « Le ministère de l’Intérieur fait les corrections et envoie les résultats aux candidats, sur leur adresse mail, dans un délai de 24 à 72 h hors fériés et week-ends ».
Selon un candidat de la session, l’épreuve ne s’est pas avérée compliquée, tant techniquement que sur le fond. « On comprend vite, c’est à la portée de tout le monde. Et venir à La Poste, c’est pratique, ce n’est pas loin ». La prochaine fois, il y viendra peut-être en voiture.