La Toulousaine Océane Blanchet peut "lire 500 pages en une heure"


l’essentiel

Une technique qu’elle pratique depuis l’âge de 9 ans et qui lui permet de dévorer des livres plus vite que son ombre.

La Toulousaine Océane Blanchet peut

Toulousaine de cœur, Océane Blanchet, 23 ans, a découvert la Ville rose lors de ses études de Droit. Aujourd’hui, elle est à la tête de sa propre entreprise « Oceadorablebooks » en tant que blogueuse littéraire et autrice. 

comment avez-vous été sélectionnée ?Je m’envole jeudi pour la Pologne. Ces mondiaux de lecture rapide ont lieu à Zielona Góra et devraient réunir une cinquantaine de candidats du monde entier. L’an dernier, je m’étais inscrite sur leur site et cette année, ce sont eux qui m’ont invitée directement.

d’un auteur qui a écrit spécialement pour ce championnat afin d’éviter les tricheries Nous aurons entre une et deux heures pour le lire en totalité. Ensuite, on devra répondre à une série de questions très précises. Les membres du jury compareront les temps de lecture et les taux de compréhension.

Depuis quand vous intéressez-vous à la lecture rapide ?Je l’ai appris à l’école, en Charentes, à l’âge de 9 ans. Je pensais que c’était le cas pour tout le monde. Or quand je me suis lancée sur les réseaux, il y a 3 ans, où j’ai commencé à parler de ma vitesse de lecture, mes interlocuteurs m’ont appris que ce n’était pas le cas.

La lecture rapide est accessible à tous ?Bien sûr. C’est un entraînement du cerveau. Parmi les techniques clefs, il y a celle qui consiste à supprimer cette petite voix dans la tête quand on lit pour pouvoir augmenter sa vitesse de lecture. Puis, il faut utiliser un guide visuel, cela peut-être son doigt ou un stylo. Ensuite, il y a deux écoles  : celle qui estime qu’il faut lire tous les mots et celle qui pense l’inverse. Je suis plutôt de la deuxième, autrement dit, sur une ligne de mots, je ne vais en lire que deux ou trois  : le premier, celui du milieu et de la fin, mes yeux voient le reste, mon cerveau crée la phrase de lui-même et sélectionne les informations importantes.

Cela n’entrave pas la compréhension ?Du tout, quand on fait une bonne lecture en diagonale cela n’impacte pas le taux de compréhension, parfois il est même bien plus haut que celui d’une personne qui aura lu tous les mots. En lisant un mot sur trois, notre cerveau peut se concentrer sur autre chose. Pour autant, je ne vois pas la lecture rapide comme une compétition. Ce championnat est avant tout pour moi l’opportunité de découvrir d’autres lecteurs et leurs méthodes. 

 

cela peut être assimilé en 10 minutes en lecture rapide contre 30 minutes en lecture normale. 

Le précédent champion Mohamed Koussa est capable d’avaler 400 pages en 30 minutes et vous ?Quand je lis pour le plaisir, je suis à 500-600 pages en 40 minutes voire une heure. Mais lors des championnats, le stress entre en ligne de compte, on essaie de se fixer sur le moindre détail, sachant qu’on peut tomber sur la question  : quelle est la couleur du t-shirt de la grand-mère au chapitre 4. Dans ces conditions, les 400 pages, je peux les lire en 40 minutes. Pour moi, Mohamed Koussa est très impressionnant, je le suis sur les réseaux sociaux. Il m’inspire énormément dans ce qu’il dit. La littérature en soi n’est pas une compétition. Qu’on lise un livre par an ou 300 comme je peux le faire, on reste un lecteur. 

En effet, quel intérêt de lire un livre en 40 minutes si on n’en savoure pas tous les mots ?J’ai toujours lu énormément, mon cerveau marche très vite, je suis HPI (Haut potentiel intellectuel) et j’ai besoin d’aller très vite dans tout ce que je fais. Passer 3-4 mois sur un même livre m’ennuie très vite, et signifie qu’il ne me plaît pas assez pour l’enchaîner à ma manière. Quand je ne peux pas faire les choses d’un coup, c’est très frustrant. Je suis vraiment prise de frénésie dans la lecture depuis l’enfance. J’ai besoin de m’enfermer dans l’histoire et de ne pas couper l’univers. 

Vous n’en faites qu’une bouchée ?Tout à fait. J’adore relire les histoires trois mois après car il y en a eu tant d’autres entre, que j’ai un plaisir réel à les reprendre.