Catégorie adultes. La fille mer


Bonjour…  » C’était une voix d’homme, avec un léger accent que je n’ai pas identifié. Choisissant de l’ignorer, j’ai accéléré le pas sans me retourner. Quelques jours plus tôt… Youri marchait sur les quais à l’aube. Dans chaque ville où le bateau accostait, c’était sa manière à lui de découvrir les lieux. Il voulait s’imprégner de l’ambiance avant que la foule ne la transforme en un brouhaha cacophonique, goûter le silence, ressentir l’humidité du matin, observer les recoins et les ombres avant que la lumière ne prenne toute la place.Ce matin-là, il avança jusque sous ce grand pont qui s’était levé l’avant-veille pour laisser entrer leur bateau dans le port. L’air était tel qu’il l’aimait : vivifiant, chargé de la fraicheur de l’eau. Youri regarda le clapotis des vaguelettes et les silhouettes vertigineuses des bateaux endormis. Il n’aurait pas su dire combien de temps il était resté ainsi, mais il remarqua que le soleil s’était déplacé en ressentant de la chaleur sur son pied gauche. Soudain, il entendit un bruit et la vit, silhouette frêle un peu malhabile, noyée dans un grand blouson en jean élimé dans lequel elle semblait porter quelque chose. Lorsqu’elle l’aperçut, la fille lui lança un regard craintif. Youri se fit alors aussi doux que possible. – Je ne voulais pas vous faire peur… je me promène, c’est tout. Il avait un accent russe assez prononcé mais parlait un français sans faute.

Non, c’est la première fois, fut le premier mensonge qu’elle trouva pour ne pas avoir à raconter les derniers mois passés dans la rue. – Moi aussi. Je voyage avec la frégate là-bas, le Shtandart, vous voyez ? Il se retourna pour lui montrer un voilier amarré en souriant. – Vous êtes là pour l’Armada ? lui répondit-elle. – Oui, c’est ça, en navire-école. Nous sommes arrivés avant-hier. C’est joli Rouen, surtout le matin, à cette heure-ci ! – Hmm… D’ordinaire peu affable, la jeune femme esquissa un sourire face à l’enthousiasme de l’inconnu. C’est le moment que choisit le bébé qu’elle tenait dans ses bras pour émettre un petit bruit dans son sommeil. Youri l’aperçut, mais ne dit rien. A la place, il proposa à la jeune femme d’aller boire un chocolat chaud dans un café. – Je n’ai pas de quoi me le payer, dit-elle en se détournant. – Alors, sur le bateau si vous voulez ? Aussitôt, comme pour lever tout sous-entendu, il ajouta : Il y a l’équipage. Je ne vous ferai aucun mal. Une demi-heure plus tard, elle était assise sur une couchette, dans une cabine, un mug de chocolat chaud entre les mains, l’enfant étendue à ses côtés, paisible. Youri s’était assis face à elle et la regardait boire tranquillement. Ce qui bouleversa l’ordre des choses, c’est qu’au lieu de la questionner, Youri choisit de se taire. Il ne lui posa aucune de ces questions qui font souffrir, comme « Que faisais-tu à cette heure-ci sous ce pont ? » ; ne formula pas de sousentendu qui blesse ni ne posa de regard méfiant ou gêné sur ses tatouages et ses piercings. Au contraire. Après s’être assuré qu’elle était bien assise et que le chocolat n’était pas trop chaud, il lui raconta leur dernier périple en mer, leur halte à Marseille et leur escale à La Rochelle avant d’arriver à Rouen. Il lui dit qu’il avait toujours rêvé de faire ce métier, marin, et mentionna rapidement qu’il ne voulait pas retourner en Russie. Elle comprit au ton de sa voix qu’il y avait des questions qu’il valait mieux qu’elle taise elle aussi. Lorsque l’enfant se réveilla, Youri ne tarda pas à sortir de la pièce pour la laisser lui donner le sein.Lorsqu’il revint, il lui demanda avec toute la délicatesse dont il était capable comment elle s’appelait, et comment s’appelait l’enfant. Elle répondit qu’elle s’appelait Kathya. Et le bébé ? « Elle n’a pas encore de prénom » finit-elle par répondre. – Kathya, c’est un prénom russe ! commenta Youri pour détourner l’attention de la honte qui semblait s’être emparée de la jeune mère.- Oui. C’est ma mère qui était russe. Voyant son expression fermée, il ne demanda rien de plus et n’aurait, de toute façon, rien obtenu. Tel un coquelicot fragile au milieu d’un champ de mines, elle avait survécu plus que grandi, et ne souhaitait rien en dire. Le silence lui avait toujours semblé préférable à ce récit pathétique. Youri, qui le comprit à demi, se remit alors à parler de ses voyages et de l’équipage. Elle l’interrogea sur la vie en mer, les tempêtes, le bateau. Ils rirent devant les babillements du bébé et à ses sourires impromptus et gratuits. Youri ne lui donnait pas plus de trois ou quatre semaines. Bien qu’il n’ait aucune expérience des nouveaux nés, il se pencha vers elle et, doucement, la prit dans ses bras. Puis, voyant qu’elle se laissait faire sans pleurer, il lui chanta une berceuse cosaque. Le bébé ouvrit alors grands ses yeux bleus, qu’elle tenait de sa mère, et le regarda aussi intensément qu’elle le pouvait, comme seuls savent le faire les nourrissons.La matinée passa très vite et à midi, c’était devenu une évidence pour chacun que Kathya déjeunerait avec l’équipage. Youri fit un rapide aller-retour pour aller acheter des couches, et une fois changée, le ventre plein, la petite se rendormit, la frégate lui offrant le meilleur des berceaux. Pendant ce temps, la jeune femme fit la rencontre des membres de l’équipage ; Yulia, Jasmin, Karl, Eva, Josef, Vincent, Volodia. Ils étaient ukrainiens, français, belges, allemands, irlandais, et tous cohabitaient avec une facilité étonnante. Jeunes, ils semblaient habités d’un même désir de vie et de conquête, de découverte, d’apprentissage et de rencontre. Tandis qu’ils lui faisaient une place parmi eux, il lui sembla qu’elle pourrait passer sa vie à les regarder. Ils parlaient des langues différentes, s’interpellaient avec fougue, mais semblaient liés par le langage universel de la fraternité. Avec eux, le temps d’un repas, où se mêlaient allègrement les burgers et le bortsch, la salade de choux et les frites, Kathya eut le sentiment de trouver une famille, un lieu sûr, où elle était la bienvenue.Certains parlèrent de la Russie, de la propagande, de leur souhait de ne pas y retourner. L’espoir semblait les faire tenir, « Poutine n’est pas éternel ». Assise à table à ses côtés se tenait Eva, une jeune belge. Pointant le doigt vers le ciel, elle lui montra le pavillon ukrainien qui flottait tout en haut du mât. « On est solidaires des Ukrainiens » commenta-t-elle, le regard fier. Il y avait quelque chose en elle de très naturel, de rare, qui plut tout de suite à Kathya. – Et toi, d’où viens-tu ? lui lança soudain la jolie wallonne avec la spontanéité d’une enfant de cinq ans. Si peu diserte d’ordinaire, Kathya s’entendit répondre : « De nulle part… Je suis en galère… depuis trop longtemps… Disons que je connais bien les squats. Maintenant j’ai la petite, c’est différent, j’ai une place en foyer, mais c’est toujours… compliqué. » Eva posa sur elle un regard intense.Un regard sans jugement, qui garde ses mots pour plus tard. Alors, recroquevillée sur son tabouret, Kathya raconta. Elle raconta sa mère, les mecs qui défilent, la drogue, et puis les familles d’accueil, les foyers, les petits boulots, les squats, l’esquive permanente. Elle dit la crasse.Elle raconta la volonté de s’en sortir aussi, la fierté d’obtenir son CAP restauration, elle dit la honte de tomber enceinte et la trouille d’accoucher seule. Elle dit les embrouilles, la solitude et la misère, l’ignorance des gens et la rue. Elle dit enfin tout l’espoir qu’elle plaçait dans sa fille. L’échine courbée, elle prononçait les mots par jets, l’estomac vrillé, comme on vomit. Son assiette refroidissait. Et à la fin, l’apaisement. Sa respiration se fit plus calme. Son dos se redressa imperceptiblement. – Qu’est-ce que tu vas faire de la petite ? lui demanda alors Eva. En guise de réponse, Kathya se remit à raconter. Pour se faire comprendre, il lui fallait dire sa rencontre avec Séverine, les améliorations, et le retour à la case Départ. Séverine et Kathya s’étaient rencontrées par hasard. La première sortait de la supérette devant laquelle la seconde tuait le temps, assise par terre. Il n’était pas loin de midi. Le sac en papier contenant les courses de Séverine s’était éventré devant Kathya. Il en était tombé, entre autres, trois citrons jaunes, dont un avait glissé sous ses jambes, qu’elle tenait repliées contre elle. Elle l’avait attrapé, frotté contre son manteau, et rendu à Séverine, affairée à ramasser tout le reste en s’excusant maladroitement. Plus tard, Séverine avait osé dire à Kathya qu’elle avait craint ce moment ; peur qu’elle ne l’agresse et lui vole ses affaires. Mais en voyant la jeune femme lui sourire, elle l’avait remercié et regardé de plus près. Son œil affuté avait alors aussitôt aperçu la légère bosse qui se dessinait sous son manteau ouvert. Elle lui avait proposé de lui offrir un sandwich ou un verre, que Kathya avait accepté. Les deux femmes s’étaient installées un peu plus loin, place Saint Marc, au soleil. L’air de rien, Séverine avait proposé : une pression, un café, autre chose ? Quand Kathya avait demandé une menthe à l’eau, l’aide-soignante aguerrie, qui avait commencé sa carrière en gynécoobstétrique, n’avait plus eu de doute. Kathya aussi avait pris le temps d’observer son interlocutrice, tandis qu’elle attendait son café. De taille moyenne, la quarantaine replète, sans être grosse, Séverine se faisait des couleurs.Ses tempes blanches se mêlaient ainsi à sa teinture blonde. Dans son sac à main entrouvert, Kathya avait aperçu un lourd trousseau de clés et un badge de l’hôpital. Bien que ses mains soient sèches, sans doute parce qu’elle les lavait souvent, la peau de ses joues, recouverte d’un léger duvet blond, semblait aussi douce qu’une pêche mûre. Mais surtout, Kathya se souvenait avoir tout de suite aimé sa voix. Une voix douce, sortie du fond du ventre, qui vous enveloppe et vous rassure.En la regardant ainsi au soleil, la jeune femme s’était imaginé être l’une de ses patientes. Séverine l’aurait relevée doucement, aurait replacé son oreiller, entrouvert la fenêtre pour changer l’air de la pièce. Séverine avait très vite représenté pour Kathya ce genre de femme qui peut vous manipuler avec la fermeté de l’expérience et la tendresse de toujours, comme si vous étiez son enfant. Quand son café était arrivé, Séverine avait demandé sans préambule à Kathya de quand datait la grossesse. Eva ouvrit de grands yeux, outrée : – Ah bon ? Mais de quoi elle se mêle ? ! Sa spontanéité fit sourire Kathya. – Tu te trompes, j’étais soulagée qu’elle me demande… Je n’étais plus seule face à ce ventre qui grossissait et que je ne pouvais pas nourrir correctement depuis déjà deux mois. Eva comprit, et n’insista pas. « Et tu sais qui est le père ? » Séverine lui avait demandé cela fermement, mais sans méchanceté, comme on enlève un pansement. « Oui, mais il n’est pas… recommandable » avait été sa seule réponse, dont la quadragénaire s’était contentée. Par la suite, regardant son ventre : « Tu peux encore t’en séparer, tu sais. » Oui, Kathya le savait. Mais contre toute attente, et aussi irrationnel que cela puisse paraître, elle entrevoyait un espoir. La solution était là, devant elle, buvant son café sous le soleil de novembre. Séverine aussi y pensait, mais elle avait peur. Peur de la vitesse à laquelle les idées allaient dans son esprit, peur du rêve qui, déjà, grandissait en elle, ce rêve qu’elle croyait éteint depuis longtemps. Peur des conséquences aussi. Alors, pour contrôler son angoisse, elle avait pris le temps de vider son café en continuant son interrogatoire : « Tu prends des drogues ? » « Un joint de temps en temps, mais je ne touche pas aux drogues dures ». « Tu as un médecin ? » « Non », et aussitôt, comme pour elle seule, « Il t’en faut un. » « Tu vis où en ce moment ? » « Au foyer, un peu plus haut. » « Tu as de la famille ? » Séverine s’était pincé aussitôt l’intérieur des joues, s’en voulant d’avoir posé la question. « Non. Et toi, tu as un mari, des enfants ? » avait riposté Kathya. « Non. Juste une sœur, mais on ne se parle jamais. » Après quoi, elles s’étaient tues longuement. Au moment de partir, Séverine avait attrapé le poignet de Kathya. « Attends. Tu as un numéro où je peux te joindre ? » « Non, on m’a volé mon portable… mais parfois je peux emprunter celui d’un gars qui passe au foyer. » Avec empressement, Séverine avait alors déchiré le coin de son agenda et griffonné son numéro au stylo. « Ecoute, tu m’appelles si tu as besoin, d’accord ? » « D’accord. » – Et t’en as fait quoi ? Tu l’as rappelée ? – Pas tout de suite… mais oui, je l’ai rappelée un mois plus tard. – Pourquoi ? Il s’est passé quoi ? – J’avais des nausées atroces, je ne me sentais pas en sécurité au foyer, mon ventre commençait à se voir, j’avais nulle part où aller… – Elle a fait quoi ? Elle t’a hébergée ? – Non, ça, j’ai pas voulu. Et puis chez elle c’était trop petit de toute façon. Mais je l’ai revue, et elle m’a aidée à trouver une piaule, via une asso. Elle m’a emmenée chez le médecin aussi. – Elle était contente que tu la recontactes ? – Oui. Malgré elle, la voix de Kathya se fissura. Tout à coup, elle revoyait son amie, sa protectrice, debout sur le pas de sa porte, l’attendant en silence, les larmes bloquées au coin des yeux. Elle se souvenait de la pression brutale et douce de ses mains comprimant les siennes et de son regard appuyé, comme pour dire : Enfin te revoilà. Merci d’être revenue. Pour la première fois depuis longtemps, Kathya s’était lavée chez quelqu’un sans craindre d’être dérangée, observée, volée, violée. Elle avait mangé à sa faim, elle avait ri. Avec Séverine, pendant des mois, elle avait repris goût à la vie, tandis que son ventre grossissait. L’aidesoignante s’était occupée d’elle et avait suivi sa grossesse, se tenant toujours à bonne distance, pour ne pas la brusquer, ni la perdre. Elle l’avait accompagnée lors des échographies, lui avait tenu la porte de l’ascenseur, s’était rongé les ongles dans les salles d’attente et n’avait rien montré de son inquiétude. Un jour, elle lui avait dit : « Tu sais comment tu vas l’appeler ? » « C’est toi qui choisiras ». – Mais… Pourquoi tu n’es plus chez elle maintenant ? Eva jeta un regard timide sur les doigts légèrement crasseux de Kathya, sur ses cheveux emmêlés. Relevant la tête, elle s’aperçut que les derniers marins avaient quitté la table. Certains se reposaient, d’autres avaient dû partir en ville. Tous, sauf Youri, qui, assis devant elles, avait tout écouté. Sans rien dire. – J’ai déconné… j’ai eu peur… peur que les gens comprennent, fassent échouer notre plan. Et puis toute cette vie, toute cette aide… Comment dire ? C’était trop beau. Je ne suis pas faite pour cette vie-là, avec la douche, les petits plats, le silence… Le silence surtout. Ça m’a paru trop tout à coup… – C’était trop beau ? Une douche, un lit ? Eva ne comprenait pas. Kathya ne lui en voulait pas. Les gens qui n’ont jamais connu la rue ne peuvent pas comprendre, se disait-elle.Eva se reprit : – Mais, votre plan, c’était quoi ? Kathya regarda par terre. Une larme amère coula le long de sa joue. – C’était de donner le bébé à Séverine. Ce n’était pas une question. Youri avait simplement énoncé la vérité, sans pitié, sans haine. Autour d’eux, malgré le bruit des bateaux, malgré les sirènes de pompier au loin et le flux incessant des voitures, le silence s’abattit. – Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? demanda le jeune russe.Dans le fond, se détachant du silence assourdissant, ils entendirent alors les pleurs de l’enfant qui venait de se réveiller. Le jour du rendez-vous… Je suis enfin arrivée sous le pont Flaubert, au lieu de rendez-vous. Par nervosité, j’ai regardé ma montre pour la millième fois. Mon cœur palpitait si fort que j’ai craint qu’il ne sorte définitivement de ma poitrine.Pour le calmer, j’ai pressé contre moi la petite couverture duveteuse que j’avais apportée. Le temps qu’elle arrive. Car elle allait arriver. Et avec elle, enfin, mon rêve allait se réaliser. Durant cet instant suspendu, j’entendis à nouveau cette voix dans mon dos. – Bonjour… Avant même de me retourner, j’ai pensé que l’homme m’avait suivie et j’ai pris peur. Mais au même instant, une panique plus grande encore s’est emparé de moi : s’il était témoin de quoi que ce soit, il allait tout faire échouer, si près du but ! Je me suis retournée, en sueur.D’origine slave, il devait mesurer un mètre quatre-vingts. Malgré le brun intense de sa chevelure, accentuée par l’ombre du pont, il n’était pas effrayant. Au contraire, il se dégageait de lui une douceur inhabituelle. Et surtout, je l’ai vu presqu’aussitôt, il tenait un bébé. – Vous êtes Séverine ? – Euh… oui. Mais où est Kathya ? – Je suis Youri. Kathya, elle… elle a finalement décidé de ne pas venir. Mais elle m’a demandé de vous donner ça ! a-t-il ajouté aussitôt, percevant sans doute mon inquiétude. Il m’a tendu un papier. L’écriture un peu cabossée était appliquée. Je la reconnus tout de suite. « Séverine, J’aurais aimé venir ce matin, mais ça aurait été trop dur, c’est plus simple comme ça. Je vais partir avec Youri et les autres, le capitaine accepte de me prendre à l’essai en cuisine.Une nouvelle vie, tu te rends comptes ? N’aies pas peur pour moi, j’ai trouvé une famille. Je t’écrirai. Quant à elle, je te la confie sans regret ni peine. Tu seras pour elle la plus douce des mères. Je t’aime. Kathya. » J’ai retenu mes larmes devant l’inconnu et j’ai pris l’enfant dans mes bras, l’enveloppant dans la petite couverture. Elle était chaude et si belle. Malgré l’illégalité, malgré les risques et le nœud au ventre, je souriais. Soudain, avant de quitter le jeune homme, une question me traversa l’esprit. – Comment s’appelle-t-elle ? dis-je en relevant la tête vers lui. – J’allais vous le demander. »