Dix ans de mariage pour tous, la manif avait raison


En ce moment la presse célèbre unanimement les dix ans de la loi Taubira dite « mariage pour tous » comme une bonne chose, un marqueur de l’évolution de la société. Mais une évolution dans quel sens ?

En ce moment la presse célèbre unanimement les dix ans de la loi Taubira dite « mariage pour tous » comme une bonne chose, un marqueur de l’évolution de la société.

Je suis toujours certain que cette loi est une chose néfaste tout en étant insignifiante. Néfaste car elle contribue à perturber les conscience qui pensent pouvoir s’affranchir de la loi naturelle sans en payer le prix. Insignifiante parce que cette loi naturelle s’impose à nous comme les lois de la physique, et aucune loi humaine n’y changera rien.

Ce qui est objectivement constatable c’est que les lanceurs l’alerte de la manif pour tous avaient raison. Derrière la modification du mot « mariage » il y avait le projet de la modification du mot « filiation ».

On ne sait plus comment parler des ces réalités naturelles tellement les idéologues ont introduit de termes abscons qui tentent de faire oublier le réel. Union, couple, famille, père, mère, femme,.. genre. Tous ces mots ont perdu leur signification, la langue française est devenue un champ de mines et ceux qui les ont semées se réjouissent en voyant leurs opposants exploser à chaque pas.

La manif avait raison, cette loi est un marqueur du déclin de l’occident qui s’enfonce peu à peu dans l’insignifiance, un occident qui pense s’extraire de la barbarie et s’élever vers la paix et la justice. Est-ce ce que vous constatez ?

Ou au contraire constatez vous que votre quotidien s’extrait de la civilisation ? Et que la société décline vers l’ordre totalitaire ? Soutenez-vous ce mode de « vivre ensemble » ?

Et la France est-elle sortie grandie de ces dix ans ? A-t-elle accru son influence culturelle ? Ou au contraire est-elle devenue un État d’importance mineure, fondue dans une région européenne qui n’a d’autre destin que de consommer des biens, des services et de rêves fabriqués ailleurs dans le monde.

Quel rapport avec le mariage pour tous ? Dans le meilleur des cas vous le sentez confusément mais vous ne parvenez pas à formuler ce rapport.

Ce que vous sentez c’est la tension entre deux ordres  : l’ordre dit naturel et l’ordre totalitaire. L’ordre naturel est caractérisé par une forme de spontanéité, d’auto-organisations qui nécessite très peu d’intervention, qui dépend de la responsabilité individuelle mais qui n’est pas contrôlable de manière centralisée.

C’est le régime nominal de fonctionnement des systèmes complexes, comme une société humaine, ou l’économie. Lorsque on permet à l’ordre naturel de fonctionner on obtient un meilleur taux de ré-utilisation, un faible gaspillage, un respect des ressources.

L’ordre totalitaire est caractérisé par l’esprit de géométrie décrit par Pascal, qui fonctionne par définitions et principes. L’esprit totalitaire doit tout mesurer et tout organiser, il nécessite une intervention constante sur tous les aspects d’un système. C’est le régime de fonctionnement des systèmes fermés, comme un moteur de fusée ou une usine. Appliqué à un système ouvert, l’ordre totalitaire est inefficace et provoque des ravage sur les ressources naturelles et humaines.

Mais pourquoi vouloir mettre en place un ordre totalitaire lorsque l’ordre naturel est disponible ? Je pense qu’il y a un phénomène comparable dans l’éducation des enfants. Comme père je voudrai que mes enfants ne courrent pas de risque significatif. Je souhaite qu’ils ne soient jamais confrontés à un danger capable de leur infliger des dommages irréversibles.

De la même manière, l’électeur totalitaire voudrait favoriser le candidat qui lui propose une société sans risque. C’est ce que font les occidentaux éduqués. Ils ont une bonne intention mais ont misé sur le mauvais cheval.

Et en France nous sommes allés de plus en plus loin sur le fameux « chemin de la servitude ». Ça n’est pas l’emprisonnement arbitraire, la torture et la police politique qui caractérisent le totalitarisme.

Le totalitarisme c’est fondamentalement la volonté d’imposer une organisation à la société, c’est empécher la société de s’organiser elle-même. Le régime opposé n’est pas l’anarchie, car l’anarchie non plus ne respecte pas l’ordre naturel.

Dans le cas du mariage pour tous, le législateur a voulu modifier la hierarchie naturelle des groupes humains. Il a voulu redéfinir le mot « mariage » pour des raisons affectives.

et de limiter les contestations.

C’est une démarche très différente de celle qui consisterait à organiser la société en prenant appui sur la loi naturelle, par exemple en favorisant la prise de responsabilité des parents. Une loi qui vise à inciter les couples à ne pas se séparer dans l’intérêt des enfants n’est pas une loi totalitaire, une loi qui facilite le divorce en est une.

Pourquoi ? Parce que dans le premier cas on respecte une fin naturelle du mariage qui est l’éducation des enfants. Cette fin naturelle contribue à l’harmonie de la société sans nécessiter de dispositif administratif couteux. Est-ce le cas du divorce ?

Alors, dix ans après, le mariage pour tous ne semble pas avoir provoqué de catastrophe. En tout cas il n’y a rien de perceptible semble-t-il. Et la PMA ? Et la GPA ? Ce sont aussi des façons d’imposer une organisation anti-naturelle à la société.

L’odre totalitaire ne peut pas perdurer, il est cause de trop de gaspillages matériels et de ravages sur le comportement humain. Les enfants qui sont élevés par des parents qui adhèrent à l’esprit de la loi Taubira ne seront pas adaptés au monde d’aujourd’hui, alors que l’ordre naturel reprend sa place dans les ruines laissées par le progressisme. Ils ne sauront pas dialoguer avec ceux qui prendront le pouvoir, qu’ils soient, au mieux, des conservateurs, et au pire les milices des sociétés claniques déjà installées dans nos banlieues.

Ces enfants sont heureusement peu nombreux car bien des électeurs sont indiférent à la loi Taubira, et peu d’entre eux la prennent au sérieux.

Cependant il est un autre aspects des lois « sociétales », encore un mot vide de sens arraché sous la torture à notre langue française qui se meurt.

Pour considérer le véritable impact de ces lois il faut s’extraire de notre environnement culturel. L’économie mondiale est devenue de plus en plus imbriquée. La disponibilité de produits vitaux comme les médicaments ou la nourriture, et d’autres produits moins vitaux mais qui sont au coeur de notre mode de vie, comme les téléphones portables, cette disponibilité dépend des décisions d’autres gouverments répartis partout sur la planète.

Et à cette échelle les occidentaux totalitaires sont minoritaires. Les pays producteurs, d’où jaillissent nos produits indispensables, ces pays abrittent des sociétés qui respectent le mariage naturel. Il y a sans doute un rapport entre la vitalité de leur production et la sagesse de leurs moeurs quand à la reproduction. Et les plus développés d’entre eux ne sont pas dépendants de l’occident.

Si on additionne ces éléments, on comprend que les sociétés naturelles vont peu à peu détenir les ressources, les biens et les services qui garantissent le maintien des infrastructures matérielles de la civilisation.

Et lorsqu’il faudra faire des arbitrages, ces ressources iront vers ceux qui sont du même coté de la barrière culturelle, et pas vers les occidentaux aux comportements absurdes, dont les économies sont dévastées par des politiques irresponsables. A ceux-là on vend à prix d’or tant qu’ils sont solvables.

Quelques faits à l’appui des ces affirmations. Dans de nombreux pays il est impossible à des français d’adopter, car les peuples n’acceptent pas de contraindre un enfant à être élevé par une paire.

Le monde multipolaire est un autre exemple. Des groupements d’États de plus en plus importants se forment et ont en commun une vision naturaliste de la société  : BRICS, groupe de Visegrad. On parle là de la L’Inde, de la Chine, de la Russie, de la Pologne. Et d’autres pays n’ont pas franchit le pas et semblent s’éloigner de la possibilité de la dénaturation du mariage, comme l’Italie ou Israël.

Les dix ans de la loi Taubira ne sont pas un objet de fierté et de célébration joyeuse. Durant ces dix ans nous assistons à la progression d’une organisation totalitaire de nos vies et cette progression est indissociable des lois sur le « mariage homosexuel ».

Le totalitarisme c’est imposer une organisation « rationnelle » à une société, c’est ignorer qu’il existe une organisation naturelle et auto-organisée. Plus que de l’ignorance ou de la malveillance, cette tendance provient de l’orgueil qu’il y a a vouloir reconstruire le réel dans le but de l’améliorer. Le vrai progrès consiste à s’appuyer sur les ordres spontanés et non à y résister.

Et pour les croyants il est possible de s’élever au dessus de ces ordres tout en les respectant. Pour un Catholique en particulier il est normal de tenir à la foi l’exigence morale et la charité. L’exigence morale de reconnaitre les comportement contre-nature pour ce qu’ils sont et la charité qui accueille l’égaré en vérité et l’aide à se tourner vers le Bien.