Immigration  : Gérald Darmanin tend la main à LR


« Chiche, travaillons ensemble  !  », lance Gérald Darmanin aux Républicains. Dans un entretien accordé au « Parisien », le ministre de l’Intérieur a répondu aux deux propositions de loi sur l’immigration dévoilées la semaine dernière par Eric Ciotti, Olivier Marleix et Bruno Retailleau. « Les LR voudraient absolument qu’on redépose ensemble un nouveau texte de loi ? Nous y sommes prêts s’il est discuté avec les centristes et les radicaux », avance-t-il.Présenté en Conseil des ministres début 2023, le texte du gouvernement sur l’immigration avait commencé à être examiné au Sénat, avant d’être enterré une première fois. Il a ensuite été à nouveau évoqué comme une priorité par Emmanuel Macron lors de son allocution destinée à clore la séquence des retraites, le 17 avril.Si Elisabeth Borne a mentionné la présentation d’un nouveau texte « en juillet », Gérald Darmanin évoque encore un autre calendrier dans Le Parisien. « Ce qui est important, c’est qu’en octobre on ait discuté d’un texte au Sénat, puis en novembre ou décembre à l’Assemblée nationale », anticipe-t-il, tout en affirmant son intention « d’agir vite ».

« Le texte le plus ferme de ces vingt dernières années »

Sur plusieurs points, le ministre de l’Intérieur ouvre la voie à des discussions avec le parti de droite. Il se dit par exemple prêt à reprendre leurs propositions sur « le conditionnement des visas », « la mise en oeuvre des laissez-passer consulaires, la discussion autour des mineurs non accompagnés », ou encore « le contrôle à 360 degrés des demandes de titres de séjours ». La mise en oeuvre de quotas sur l’immigration liée au travail serait par ailleurs « tout à fait possible », juge Gérald Darmanin.Il ferme en revanche la porte à la proposition de loi constitutionnelle des Républicains, qui envisage notamment d’inscrire dans la Constitution la possibilité « de déroger à la primauté des traités et du droit européen ». « On ne peut sérieusement, à la volée, modifier la Constitution ou nos engagements européens, sans un débat tranché par le peuple », répond le ministre.Autre point de friction possible entre le projet du gouvernement et celui défendu par LR : la question de la régularisation des travailleurs immigrés, « de bon sens et humaine ». Face à la menace du camp Républicain de déposer une motion de censure en cas de 49.3 sur un texte « laxiste », Gérald Darmanin promet toutefois « le texte le plus ferme de ces vingt dernières années ».