La Terre vue de l'espace  : comment la photo satellite se démocratise pour devenir un enjeu majeur


Notamment portées par la démocratisation d’outils géomatiques comme Google Earth ou les GPS de nos smartphones, les images satellites de notre planète deviennent omniprésentes. Entre l’engouement du grand public et les besoins du monde professionnel, la fourniture des images satellites en haute résolution prend de l’ampleur.

Un domaine en pleine expansion

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Qui commande des images satellites ?

En 2021, les revenus de Planet Labs étaient répartis en cinq grands blocs. Bien que la cartographie n’arrive qu’en quatrième position, elle nécessite tout de même une catégorie à elle seule pour être comptabilisée, montrant ainsi son importance dans le secteur  :

La Terre vue de l'espace  : comment la photo satellite se démocratise pour devenir un enjeu majeur

  • 24 % pour le domaine civil en général
  • 23 % pour l’agriculture, le marché principal de l’entreprise
  • 22 % pour la défense et l’intelligence
  • 17 % pour la cartographie
  • 14 % dans une dernière catégorie regroupant divers revenus

le standard n’est pas vraiment celui du dernier haut de gamme chez Sony, Canon ou Nikon. Évidemment, on ne parle pas non plus du dernier iPhone d’Apple ni de son concurrent Samsung, fut-il doté d’un capteur de 108 mégapixels.Pour résumer très grossièrement, le terme haute résolution désigne plutôt la capacité à discerner les « petits objets » présents à la surface de la Terre. Et par petits objets, on entend bien les bâtiments de nos villes, les ponts ou les véhicules. On est encore loin du visage ou de la pièce de deux euros. D’un autre côté, les satellites dotés d’un angle de champ plus important permettent d’observer de larges zones géographiques, sans pouvoir en distinguer le détail.

Pont reliant Slavutych en Ukraine à Kamaryn en Biélorussie.

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h2>Mais pour quels usages ?

Plus concrètement, le monde de l’agriculture, à travers des entreprises comme Farmers Edge ou BASF, utilise les données satellites pour mieux surveiller les cultures et optimiser les rendements. Les questions environnementales liées à la déforestation, aux évolutions du littoral ou à des catastrophes naturelles sont aussi au cœur des usages de l’imagerie satellite. Dans un autre registre, les images satellites ont ainsi pu servir à renseigner sur les dégâts des infrastructures pour mieux orienter les services d’urgences lors de la catastrophe de Beyrouth en 2020, pour ne donner qu’un exemple.Les satellites jouent également un rôle sur le suivi d’évènements géopolitiques, comme l’a mis en lumière la guerre en Ukraine dès le début 2022. Un suivi des flux de population est aussi possible pour renforcer la sécurité aux frontières ou pour le développement de l’aide humanitaire. Par exemple, l’ONG Human Rights Watch utilise des images satellites pour suivre la crise des réfugiés Rohingya, nous indique Planet Labs.

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L’incontournable SpaceX

h2>De l’image satellite low cost

De cette façon, des étudiants ou des amateurs éclairés pourraient, eux aussi, avoir accès à l’orbite terrestre. Dans une certaine mesure en tout cas. Des satellites miniatures et cubiques de 10 cm de côté pour un peu plus de 2 kg sont ainsi nés de ces recherches, les fameux CubeSat. En comparaison, un satellite d’observation de la Terre comme l’ERS-2 qui est arrivé en fin de vie à peu près à la même époque en 2000 pesait 2157 kg pour des dimensions de 12 x 2,5 m. Ce satellite conventionnel était positionné en orbite à 785 km.

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Très vite, l’idée de lancer des satellites sur ce nouveau modèle pour en réaliser une exploitation commerciale s’est développée. Et pour cause, un satellite conventionnel coûte entre 50 et 500 millions de dollars, alors que l’on parle d’un montant compris entre 1 et 5 millions de dollars pour un satellite équivalent à ceux de la constellation de Skysat  ! Finalement, c’est bien l’idée d’une sorte de satellite low cost qui vient de naitre. C’est d’ailleurs comme cela que s’est construite la société Planet Labs avec ses premiers satellites de la constellation Doves. Aujourd’hui, la société compte plus de 450 satellites lancés à ce jour et 600 employés répartis à travers le monde.

une image d’une qualité assez rare d’un objet en mouvementh2>Des évolutions, mais toujours des « petits » satellites

Ces satellites restent dans la catégorie des petits gabarits en prenant la forme d’un parallélépipède mesurant environ 95 cm de haut pour 120 kg chez les dernières générations Les suivants sont passés d’une orbite de 500 km à 450 km

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h2>Un équipement conventionnel pour réduire les coûts

la surface des capteurs est divisée en deux. La partie supérieure s’occupe des images dans le spectre de 450 à 900 nm. Sur la moitié inférieure, 4 bandes autorisent une captation dans les bleus (450-515 nm), les verts (515-595 nm), les rouges (605-695 nm) et l’infrarouge proche (740-900 nm).

Proche infrarouge

Spectre visible

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h2>Des données brutes à exploiter

Comme nous l’expliquions notamment dans notre article dédié aux nouvelles images capturées par le télescope spatial James Webb ou celles capturées par Hubble, les données enregistrées contiennent beaucoup d’informations inexploitables par le grand public ou par une bonne partie des clients de Planet Labs.

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h2>Une connexion à 450 Mb/s

de jour comme de nuith2>La réactivité, une composante critique

Si les données brutes peuvent être accessibles à la demande pour répondre à certains besoins spécifiques d’une agence gouvernementale, ce sont bien les données traitées qui sont généralement utiles, et qui alourdissent ainsi le délai entre leur enregistrement et la livraison finale. Ce délai, justement, est un des aspects critiques du secteur. La demande est de plus en plus forte pour une disponibilité la plus rapide possible du matériau capturé, particulièrement s’il est retravaillé.

Outre une gamme spectrale et une résolution plus importante, les technologies intégrées dans notre nouvelle génération de satellites vont nous permettre d’organiser, collecter et délivrer des images en quelques minutes plutôt qu’en quelques heures.Louis Rousmaniere, chef produit pour les satellites haute résolution chez Planet Labs

l’organisationh2>Une nouvelle génération de satellites arrive

c’est aussi le nombre de revisites porté à 30 par jour qui devrait permettre de gagner en réactivité.L’objectif est affirmé clairement  : recevoir les images d’un évènement terrestre quelques minutes après la commande de façon à répondre aux enjeux de l’accès à l’information, de l’écologie, du climat, de la géopolitique, de la défense, de l’aide humanitaire, mais aussi, et de façon peut-être un peu plus anecdotique, pour notre fascination devant des images souvent très impressionnantes.

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