Test : Life is Strange  : True Colors DLC : Wavelenghts – SOS Détresse Amitié


s’étoffe déjà d’un premier DLC intitulé Wavelenghts. Présenté comme une préquelle à l’aventure d’Alex, ce contenu additionnel se focalise sur le personnage de Steph Gringrich, déjà rencontré dans le volet Before the Storm. Un an avant sa rencontre avec Alex Chen, Stéphanie débarque à Haven Springs afin de prendre un nouveau départ. Pour ce faire, elle décide de travailler au sein d’un magasin de musique, en étant accessoirement animatrice de la station de radio locale KRCT. Mais cette tranche de vie se révèle-t-elle suffisamment riche pour justifier d’être proposée en supplément de True Colors ?

La boutique de Steph est désespérément vide.

Test : Life is Strange  : True Colors DLC : Wavelenghts – SOS Détresse Amitié

“Video killed the Radio Star”

Alors que nous débutons l’aventure, une question qui résume en partie l’intérêt de ce DLC s’affiche à l’écran  : “Avez-vous sauvé Arcadia Bay ?”. Cette interrogation est lourde de sens pour deux raisons principales. Tout d’abord, elle vient en partie spoiler le dénouement du premier Life is Strange. Certes, nombre d’entre nous ont déjà profité du premier jeu, mais n’est-ce pas là le meilleur moyen de laisser les autres sur la touche ? Le deuxième point, peut-être plus regrettable encore, est que cette question laisse déjà entrevoir que celles et ceux qui ne connaissent pas l’aventure de Max et Chloé risquent de ne pas saisir la subtilité de l’émotion qui est censée parcourir Wavelenghts.

Après avoir répondu, nous nous retrouvons aux commandes de Steph, personnage extrêmement attachant, notamment dans True Colors, qui débute son premier jour au sein du magasin de disques Rocky Mountain Record Traders. L’aventure, qui tente de faire le lien entre plusieurs volets de Life is Strange, suit les saisons à travers les événements qui y sont liés. Soit le mois des fiertés en juin, Halloween en octobre et les fêtes de fin d’année en décembre. Tout au long de cette année précédant l’arrivée de l’héroïne de True Colors, Steph va tenter de se reconstruire en apprenant son nouveau métier d’animatrice radio et en s’attelant à faire du magasin un lieu à son image  : libre et créatif.

“Autre jour, même merde” – Stephanie Gringrich

Face à une expérience qui ne dépasse pas les trois heures de jeu et qui a tout de même réussi à nous ennuyer, inutile de tergiverser  : Wavelengths est extrêmement décevant, et ce sur de nombreux points  !

Premièrement, les développeurs de Deck Nine Games ont fait le pari risqué de situer l’intégralité de l’action dans un lieu unique. Si ce magasin possède un charme certain, il faut rappeler que les joueuses et joueurs de True Colors l’ont déjà visité plusieurs fois avant de se lancer dans ce DLC. Et rien ou presque ne varie du jeu original, si ce n’est la décoration saisonnière et le fait que certains objets changent de place au fil du temps. C’est trop peu et la vilaine impression d’avoir à faire à un projet paresseux ne nous lâche pas durant la poignée d’heures que dure le titre.

Le jeu adopte une vue à la première personne lorsque nous animons la radio KRCT.

Et que dire si ce n’est que le tout devient vite répétitif et manque de rythme. Le jeu ressemble plus souvent à “Radio Simulator” qu’à Life is Strange. Certes la tentative de nous placer en vue à la première personne dans la cabine est louable mais le résultat est catastrophique. Quel ennui d’effectuer quatre à cinq fois les mêmes tâches  !

sûrement conscients du manque d’intérêt du tout, nous proposent purement et simplement de passer les phases de jeu  : un véritable aveu de faiblesse de leur part. En l’absence de véritable enjeu dramatique, nous faisons l’impasse sur les autres tâches que Steph doit obligatoirement effectuer, tant le fait de les dévoiler viendrait à gâcher le peu d’intérêt du titre.

Dernier détail agaçant  : alors que notre zone de jeu est d’une dimension on ne peut plus réduite, l’équipe de développement a trouvé le moyen de nous imposer un temps de chargement à chaque fois que l’on entre ou sort du studio. De quoi nous pousser à effectuer d’une traite notre liste de choses à faire en cabine avant de déambuler péniblement dans la boutique. Soit le meilleur moyen de nous faire passer l’envie de reprendre l’antenne une fois nos tâches effectuées. Mais c’est sans compter sur les appels scriptés des auditeurs qui nous obligent parfois à retourner derrière le micro.Pénible.

Dans la veine de la licence, les choix musicaux du DLC sont de grande qualité.

Ondes de flop

Après avoir listé ses nombreux défauts, il convient de se demander si ce DLC parvient malgré tout à proposer quelque chose de neuf. La réponse est positive mais cela n’est pas pour autant synonyme de réussite.

Ainsi, les échanges avec les auditeurs, qui prennent souvent la forme de demandes d’aide dignes d’un centre d’appels, s’avèrent originaux mais bien trop simplistes dans leur façon d’aborder les sujets de société propres à la licence  : identité, sexualité, harcèlement au travail, etc. De plus, les différents choix de dialogues ne semblent avoir aucun impact sur le scénario. De quoi diminuer l’intérêt que nous portons à ces échanges.

De son côté, l’utilisation du smartphone est de nouveau au centre du récit avec cette fois-ci la possibilité d’utiliser une application de rencontre inspirée de Tinder. Si l’idée est à saluer, elle demeure également sous-exploitée. On réalise bien trop rapidement qu’il est impossible de séduire ou de rencontrer qui que ce soit pour nous sortir de ce satané magasin, et ce peu importe nos décisions lors des échanges écrits. Tant pis pour l’immersion. Les développeurs ont décidé que Steph devait absolument passer une année seule avant de rencontrer Alex  : qu’il en soit ainsi. Dès lors, il semble bien dommage de mettre en avant un outil qui s’avère au final illusoire.

L’application de rencontre n’apporte rien, ou si peu.

Enfin, la direction artistique reprend logiquement le travail de qualité effectué dans True Colors. Cependant, rien de nouveau ne semble avoir été créé pour l’occasion, en dehors de l’accès à la cabine radio. Une fois de plus, cela est insuffisant pour justifier un prix de 13€.

La mise en scène bien trop minimale ne permet jamais de faire décoller l’émotion et la qualité des musiques (Girl in Red, Alt J, Sigur Ros, etc.) méritait sûrement mieux que de figurer dans ce triste Wavelenghts. Avec des flashbacks uniquement sonores et en l’absence physique de tout autre personnage, on en vient presque à se demander si le tout n’aurait pas mérité de prendre la forme d’un récit audio.

Test réalisé sur Xbox Series X (optimisé)