Canal seine-nord europe : la france insoumise ajoute sa voix au concert des opposants


Marianne Seck est conseillère régionale des Hauts-de-France pour l’Oise. Elle vient de rencontrer les responsables du Canal Seine-Nord Europe. Les réponses à ses questions ne l’ont pas convaincue. Crédit photo : La France Insoumise

un ancien de la batellerie, proche de notre mouvement», assure l’élue.

Canal seine-nord europe : la france insoumise ajoute sa voix au concert des opposants

Une rencontre avec les responsables du projet cette semaine

À force de développer un esprit critique sur le sujet, et d’accumuler les questions, la conseillère régionale a rencontré cette semaine Jérôme Dezobry, président du directoire de la Société du Canal Seine-Nord Europe et Pierre-Yves Biet, directeur Partenariats et Territoires. Pour tenter d’obtenir un certain nombre de réponses. «Ils croient en ce qu’ils font, on voit qu’ils ont de bonnes intentions, mais nous ne sommes pas convaincus par ce qui nous est répondu», résume celle qui est aussi élue à Beauvais.

voire dans d’autres pays», assure-t-elle.

En termes économiques, Marianne Seck se pose encore d’autres questions, dont elle n’a pas forcément les réponses : «Au sujet de l’agriculture, est-ce que connecter davantage nos régions au nord de l’Europe ne va pas rendre nos agriculteurs encore plus incompétitifs ?», se demande-t-elle.

Un investissement démesuré pour un gain trop faible ?

La France Insoumise, comme toute la gauche, a été longtemps privée de représentation au conseil régional des Hauts-de-France- Photo : La France Insoumise

détaille Marianne Seck qui va consommer autant d’eau alors qu’on sait que les bassins versants de l’Oise sont au plus bas, ça nous semble peu satisfaisant». Pour l’élue LFI, cela représente «un investissement énorme pour un résultat très faible».

La gestion de l’eau est justement au cœur des préoccupations de la France Insoumise et de tous les opposants. Figure au projet la construction d’une retenue d’eau de 20 millions de m3 d’eau de la rivière Oise, à Allaines dans la Somme. «Pour eux, ce n’est pas une mégabassine, car cette retenue n’ira pas pomper dans les nappes. Et pour eux, ces 20 millions de mètres cubes c’est rien par rapport aux 3 milliards de mètres cubes de l’Oise et ça ne ferait donc pas baisser son niveau. Ce qu’on dit toutefois, c’est qu’il va bien falloir le remplir ce canal ? Le problème c’est qu’aussi à chaque passage d’écluse, on perd un tiers de l’eau, sans compter les infiltrations, l’évaporation…»

«Un projet désuet»

Dans ses discussions avec la Société du Canal Seine-Nord Europe, la conseillère régionale estime se heurter à «une vision du monde radicalement différente». «Je reste sur l’idée que c’est un projet désuet, qui date de 50 ans, construit avec les données environnementales d’alors, à une époque où la philosophie, c’était de créer des chantiers pour créer de l’emploi, qu’ils soient utiles ou non». Mais aujourd’hui, il faut changer de paradigme, selon l’insoumise : «Quand on lit les rapports du GIEC (sur le dérèglement climatique, NDLR), à une époque où se succèdent les inondations, les sécheresses, il est sans doute raisonnable de se dire enfin qu’on ne peut pas aller vers cette croissance infinie : le libéralisme a sans doute atteint ses limites».

Un combat lancé trop tard ?

un farouche soutien du Canal Seine-Nord Europe.

Trop tard ou pas, la Société du Canal Seine-Nord Europe prend les critiques et questionnements très au sérieux. Et répond dans le dialogue, le dernier exemple étant le rendez-vous accordé aux responsables LFI. «On sent en effet que ces voix de plus en plus nombreuses qui s’élèvent les inquiètent, ils sont clairement en opération séduction», note Marianne Seck.

Le prochain à rencontrer les responsables de la Société du Canal Seine-Nord Europe sera le nouveau sénateur socialiste Alexandre Ouizille.