Après avoir vécu une fin de préparation et un début de saison aux soins pour des douleurs aux cervicales, Alan Brazo est de retour dans le groupe de Franck Azéma. Un groupe au sein duquel son statut de leader n’a pas changé et avec qui il a dû se retrousser les manches cette semaine pour laver l’affront du match contre Montpellier, ce samedi à Castres (16 h 30).
Comment le groupe a digéré et analysé ce match face à Montpellier samedi dernier à Béziers (défaite 7-26) ?
Comme d’habitude, on a fait un retour vidéo du match pour voir ce qui a été et ce qui n’a pas été. C’est vrai qu’il y a pas mal de secteurs qui ont été pointés du doigt. En général, on fait le focus sur l’occupation au pied, ou la touche, ou la mêlée, ou notre défense. Là, c’est vrai qu’il y a eu un peu à revoir tous les secteurs. Donc on a eu une grosse journée lundi pour digérer tout ça, et, surtout, laisser ce match derrière nous pour repartir au travail.
À la fin du match, Franck Azéma semblait remonté – « je dois raconter trop de salades », « j’ai honte » – et prenait en partie pour lui tous les manques. Est-ce que cette claque et cette colère froide ont permis de remobiliser tout le groupe ?
C’est sûr que la claque, on l’a prise. On n’espérait pas ce résultat et encore moins avec la manière dont ça a été fait. Clairement, on a été dominés dans tous les secteurs, donc c’est sûr qu’il y a eu une remise en question de tout le monde. Ça ne concerne pas que les avants, ça ne concerne pas que les arrières, c’est vraiment tout le monde, le staff y compris. On s’est vite remis au travail parce qu’on sait que ça passera par là. Si on veut y arriver, il va falloir qu’on travaille plus que les autres.
Ce temps d’analyse vous a-t-il permis d’expliquer cette prestation collective qui ne vous ressemble pas ?
Le but, c’est de vite passer à autre chose. En l’occurrence, c’est le gros déplacement qui nous attend samedi (16 h 30, à Castres). Il ne faut pas baisser la tête toute la semaine et ressasser ce qui n’a pas été. On a essayé de comprendre pourquoi, mais c’est dur à expliquer d’autant plus que je n’étais pas dans les 23 qui ont joué. La semaine d’entraînement, de mon point de vue, avait été bonne. Il n’y a pas de problème au sein du groupe, que ce soit entre les joueurs ou avec le staff. Ce match ne vient pas souligner un dysfonctionnement au sein de l’équipe. J’espère que c’était juste un faux pas et que ça va nous permettre de nous recentrer sur notre travail, sur ce qu’on doit faire. On aura la réponse dans quelques semaines car on ne peut pas le savoir de suite. En tout cas, c’est sûr qu’on a tous pris une claque et on s’est vite remis au travail pour le déplacement de samedi.
Il nous faut cette première victoire, on sait, par expérience, que ça permet de débloquer souvent les saisons.
Justement, ce déplacement à Castres pour réagir, ce n’est pas la chose la plus simple ?
C’est vrai, mais on s’est fait prendre au niveau de l’engagement contre Montpellier et on sait que Castres va aussi nous attendre sur cela. Pour se tester et se rassurer, on va être servi à ce niveau-là. Donc ça va être vraiment à nous de répondre présents. On sait à quoi s’attendre, on sait où on met les pieds.
Les ambitions affichées en début de saison passeront de toute façon par des gros matches sur des terrains comme celui-là…
Oui, il y a de l’ambition, mais bon… On va essayer de prendre les matches les uns après les autres, de vraiment obtenir cette première victoire. Et après, on verra sur l’enchaînement. J’ai un peu de mal à me projeter sur le long terme. Je ne sais pas trop ce qui a été dit, ce qui a été annoncé, mais en tout cas, il nous faut cette première victoire. On ne sait pas quand est-ce qu’elle arrivera, mais on sait, par expérience, que ça permet de débloquer souvent les saisons.
Au sein de ce groupe renforcé, votre rôle de vice-capitaine et de leader de touche sont-ils inchangés ?
Bien sûr. On ne change pas au niveau de la touche. C’est un secteur qui me plaît, sur lequel je prends pas mal de plaisir. Depuis pas mal d’années, je fais partie du groupe qui gère un peu la touche, ça c’est sûr, mais on se partage le travail. Il y a Noé (Della Schiava), Tristan (Labouteley), Marvin (Orie), Jaco (van Tonder)… Ça reste toujours un secteur dans lequel je prends du plaisir et j’aime travailler. Au niveau des leaders de l’équipe, il y a Jeró (De la Fuente) qui est capitaine. Après, on est un groupe de cinq, six joueurs à évoluer autour et à l’aider dans cette tâche.
Concernant la touche, l’année dernière, c’était un secteur qui a souvent été pointé du doigt. En ce début d’année, ça va globalement mieux (une seule perdue à Bayonne, cinq en fin de match contre Montpellier, NDLR). Comment analysez-vous cette progression ?
La touche, c’est vraiment le résultat de pas mal de facteurs. Il faut de la coordination. Du coup, ça demande pas mal d’entraînements. Il y a aussi les défenses adverses qui les bossent de plus en plus. Il faut souvent changer nos tactiques si on ne veut pas se faire prendre le ballon. Ça demande donc du travail et du temps. Dans le passé, on a eu quelques manques sur ce secteur-là. On met tout en œuvre pour avoir une touche la plus solide possible pour pouvoir peser dans le match et avoir nos ballons, parce qu’on est une équipe qui a besoin d’avoir le ballon, on est meilleur avec. Ce n’est pas un travail simple et on fait notre possible pour l’améliorer et être solide sur ce secteur-là, qui est de plus en plus important. Lors des premiers matches de championnat, on a vu qu’il y a en moyenne plus de touches que l’année dernière. C’est quelque chose d’important si on veut exister.
Contre Montpellier, un des rares points positifs a été les touches volées justement (3, NDLR). C’est aussi un travail spécifique sur lequel vous vous appuyez pour davantage jouer balle en main ?
Oui, c’est sûr. On essaie de lire l’attaque adverse et d’élaborer des petits contres pour essayer de récupérer un maximum de ballons. C’est sûr qu’à l’image de ce week-end, les quelques ballons volés font du bien à toute l’équipe. Ça permet de moins défendre, de moins se fatiguer dans le match. Ce sont des ballons importants.
Personnellement, vous avez été absent lors des deux premières journées. Désormais, comment vous sentez-vous ?
Ça va très bien. J’ai eu des petits soucis au niveau des cervicales en fin de saison dernière. Dès la reprise du contact pendant la préparation, c’est un peu revenu. Je n’avais pas pris le temps de bien soigner avec les vacances. On a l’impression que ça va, que c’est réglé, mais on se rend vite compte que, dès qu’on reprend les contacts, la douleur est toujours là. Avec le staff médical, on a décidé, quitte à sacrifier un peu de temps, qu’il valait mieux s’en occuper en début de saison et pendant la fin de la prépa. C’est ce qui a été fait. Ça m’a permis, de mon côté, de faire mon renforcement, de passer des examens, de voir qu’il n’y avait rien de très grave et de revenir. C’était un petit pépin physique qui est maintenant réglé. J’ai repris l’entraînement avec le groupe depuis deux semaines et tous les voyants sont au vert. La priorité, c’était vraiment de ne plus avoir de douleurs, de pouvoir être à 100 %. Maintenant, je suis à disposition des coaches.