Agressions de médecins : "la police répond aussi vite que possible en fonction des effectifs"


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Si les policiers constatent aussi une augmentation des violences contre les professionnels de santé, la réponse ne relève pas non plus de leurs seules compétences et moyens, rappelle Didier Martinez, du syndicat Unité SGP Police Occitanie.

Police-secours recense en moyenne  » 500 appels par jour sur le 17 « , rappelle Didier Martinez, responsable régional du syndicat Unité SGP Police. Et oui, les professionnels de santé n’échappent pas non plus, en tant que cibles, « à la hausse constante et avérée de la délinquance et de la criminalité « , constate-t-il.

Agressions de médecins :

Médecins mais aussi sapeurs-pompiers, infirmières et infirmiers à domicile ou ambulanciers : « cela va de l’invective à l’agression, soit pour dérober la sacoche, le matériel, l’argent, le portable, soit parce que certains individus considèrent que l’intervention des soignants est une « ingérence » de « l’autorité » dans « leur » quartier, là où ils veulent faire la loi « , récapitule le policier, confirmant aussi que la simple délivrance d’un certificat médical ou d’une ordonnance peut dégénérer en violence si la personne n’obtient pas ce qu’elle veut du médecin.

« La police répond aussi vite que possible »

Le 17 reste-t-il parfois sourd à leur appel de détresse, ainsi que l’évoque le Dr Cyrille Chaugne ? « Je ne répondrai pas sur ce point précis car je ne connais pas ce dossier. Mais dans tous les cas de figure, quelle que soit la sollicitation, la police répond aussi vite que possible, quel que soit le quartier, et on s’efforce dans l’urgence de porter assistance à la victime », assure Didier Martinez pour qui « il y a toujours une réponse quand on appelle le 17 ». Mais sans oublier de rappeler que sur le terrain, elle ne peut se faire qu’ « en fonction des urgences, des effectifs et des moyens disponibles ».

Un point qui, pour lui, ne se limite pas la seule question du nombre de policiers mobilisables dans l’instant pour secourir les médecins… mais qui doit aussi être abordé plus largement, dans le cadre des réponses que la société et ses représentants politiques apportent aux questions de sécurité publique. Face à la multiplication des violences, « le but devrait être d’arriver à endiguer le fléau à son origine, de traiter les causes pour n’avoir pas à traiter les conséquences « , résume-t-il en substance, s’interrogeant sur la multiplication des dispositifs.

Chaque mois de nouvelles priorités à traiter

« Actuellement, la lutte contre les violences conjugales est une priorité, avec des postes téléphoniques d’appel dédiés aux victimes. C’est légitime. Mais on s’aperçoit aussi que l’urgence et les priorités sont données à chaque fois selon les statistiques, au gré des événements qui surgissent. Tous les mois, le policier a une nouvelle priorité à traiter, une nouvelle direction à suivre, en fonction de l’actualité », souligne Didier Martinez.

Or dans le cadre de l’égalité républicaine, « toutes les interventions doivent se faire systématiquement, il n’y a pas de priorité donnée à un corps de métier. Si nous avons désormais des lignes dédiées pour les médecins, les personnels intervenants, les élus et tous les cas de figure concernés par la hausse de la violence, on va aussi multiplier les doléances. Comprenons-nous bien, nous n’y sommes pas opposés, nous savons ce à quoi ils font face mais plus on priorise certaines catégories de personnes, plus cela se fait au détriment de l’ensemble de la population puisqu’on est à moyens constants « , détaille le responsable syndical.

« Faciliter l’accès à l’assistance des médecins et le suivi des plaintes, des procédures, oui, bien entendu », reprend-il, mais « quiconque sollicite la police doit pouvoir bénéficier d’une même rapidité et efficacité pour tous », insiste Didier Martinez. « Selon moi, la réponse de fond relève plus du pénal, elle doit se faire plus au niveau de peines dissuasives et des conséquences judiciaires que peuvent entraîner de tels actes », conclut-il.