1. Réussira-t-on à financer la bascule ?
l’exemple de l’EPR de Flamanville, dont la facture est en voie pour tutoyer les 19 milliards d’euros (quatre fois plus que prévu) est là pour le rappeler.
Mais il peut aussi être amélioré par des innovations technologiques ou des effets de série, dont on ignore l’impact par essence.Le gestionnaire du réseau français estime « qu’il faudra investir, sur quarante ans, entre 750 et 1.000 milliards d’euros, soit 20 à 25 milliards d’euros par an ».
Un montant qui devra être assumé par les Français – clients et/ou contribuables -, et qui correspond au développement de l’ensemble du système électrique décarboné : les infrastructures de production, les moyens de flexibilité (les stocks d’hydrogène, les batteries, les électrolyseurs, etc.), ainsi que les réseaux de transport et de distribution.En termes de coûts, les estimations sont plus favorables pour les scénarios comprenant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
Les charges oscilleraient entre 59 et 66 milliards d’euros par an, contre une fourchette de 71 à 80 milliards d’euros pour les scénarios sans EPR et avec un développement des renouvelables à marche forcée.Précision : ces chiffres dépendront de la compétitivité des nouveaux réacteurs. En l’absence de soutien public ou d’accès à des financements communautaires, cet avantage sur les frais de fonctionnement du réseau serait nettement fragilisé, indique RTE.
A l’inverse, la compétitivité économique des énergies renouvelables dépendra des économies d’échelle réalisées avec la construction de grands parcs.
Parviendra-t-on à construire ce qui devra l’être ?
Des progressions bien plus rapides que celles constatées pour la période 2009-2020. « Ce scénario représente un défi industriel majeur, dans la mesure où les rythmes de développement des énergies renouvelables dépassent largement les performances cumulées de l’Allemagne sur le terrestre et du Royaume-Uni sur l’éolien en mer au cours des dernières années », deux références, pointe RTE.
3. Comment convaincre les Français d’accepter les chantiers ?
Ceux qui prévoient de s’en passer font grimper le nombre de nouveaux mâts à une fourchette allant de 20RTE ajoute que la construction de nouveaux réacteurs nucléaires ne poserait pas les mêmes problèmes, dans la mesure où ceux-ci « seraient a priori installés ou contigus aux sites existants ». Cela ne veut pas dire qu’il n’y aurait pas d’oppositions… « Ces constats de moindre occupation spatiale par le nucléaire ne doivent toutefois pas occulter les débats d’acceptabilité que ces nouvelles installations ne manqueront pas de provoquer, doublés d’une mise en avant du risque d’accident », tempère le rapport.