Publié28 octobre 2021, 20 :15
Alors que la pression est forte pour réaliser des films après la pandémie, cette volonté de produire vite pourrait expliquer que les conditions de tournage se soient péjorées.
la demande pour de nouveaux films est plus forte que jamais et les productions peuvent être tentées de rogner sur les coûts et la sécurité pour «accélérer le mouvement» le western tentait ainsi de rattraper le retard provoqué par le départ de certains employés protestant contre leurs conditions de travail.
Manque d’expérience
Beaucoup des membres de l’équipe de ce film d’action à petit budget (moins de 7 millions de dollars selon des médias spécialisés) manquaient en outre cruellement d’expérience. Sans soutien de la part d’un grand studio, «Rust» a été financé par un assemblage de petites sociétés et devait être diffusé sur une plateforme de vidéo à la demande, selon le «Wall Street Journal».D’après des experts interrogés, ces conditions de tournage précipitées sont en train de devenir la norme à Hollywood, avec une demande croissante pour alimenter les services de streaming, gros consommateurs de contenus.«Il y a une forte pression pour accélérer le mouvement. Et après le Covid, on a le sentiment qu’il y a encore davantage de pression parce que les gens tentent de sortir des films et ont des délais à respecter», déclare Joyce Gilliard, coiffeuse pour les studios d’Hollywood, à qui un tournage a failli coûter la vie. Son bras a été fracassé par un train qui avait heurté une équipe de tournage en 2014 pendant la production de «Midnight Rider», tuant une opératrice de 27 ans.
«Enorme traumatisme»
Halyna Hutchins, n’a pas encore établi toutes les responsabilités et aucune interpellation n’a eu lieu.
«Frénésie»
S’il n’est pas possible d’établir de lien formel entre un petit budget et une éventuelle négligence, pour Gregory Keating, professeur de droit à l’Université de Californie du Sud (USC), c’est bien «le contexte de réduction des coûts qui semble jouer dans ce cas. C’est toujours plus cher de bien faire les choses.»Or, «les gens utilisent des armes à feu comme accessoires dans les films depuis plus de 100 ans», et si les protocoles de sécurité sont suivis à la lettre, il est pratiquement impossible que quelqu’un se fasse tuer par une balle sur un tournage, observe-t-il. «Le problème vient toujours d’une précaution qui n’a pas été prise», selon lui.«Je pense qu’il y avait un certain laisser-aller sur ce plateau» de «Rust», a estimé mercredi le shérif du comté de Santa Fe, Adan Mendoza, qui supervise l’enquête sur l’accident. «Il y a des questions sur lesquelles l’industrie (du cinéma) et peut-être l’État (du Nouveau-Mexique) doivent se pencher», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
«Énormes signaux négatifs»
a-t-il assuré au Los Angeles Times plus précaires et donc moins à même de demander l’application des règles de sécurité qui a souhaité rester anonyme depuis la reprise des tournages paralysés par la pandémie, il n’a «jamais eu autant de mal à recruter des gens». «C’est de la frénésie, cette pression pour produire des contenus et rattraper le temps perdu.