Twitter, Signal, Snap…  : les vrais et faux gagnants de la journée noire de Facebook


2021

Positionnée sur le même créneau, la messagerie sécurisée Telegram est, elle, passée de la 56e à la 5e place des applications gratuites les plus téléchargées aux Etats-Unis, en une journée, d’après les données de SensorTower. Ces deux groupes avaient déjà profité de la méfiance autour des nouvelles conditions de WhatsApp – instaurées au printemps dernier -, faisant craindre un plus grand partage des données personnelles des utilisateurs avec les autres services du géant de Menlo Park.Evoluant sur un autre registre, le service Clubhouse – alias le « LinkedIn vocal » qui avait vu son utilisation exploser en début d’année en plein (re) confinement avant de voir l’engouement retomber fortement ensuite -, a également profité des déboires techniques de Facebook ce lundi.

Twitter, Signal, Snap…  : les vrais et faux gagnants de la journée noire de Facebook

Des centaines de groupes de discussions vocales (des « chat rooms ») ont ainsi été créées (ayant tout particulièrement pour sujet la panne géante de Facebook), a confié le groupe à l’agence Bloomberg.

L’affaire des « Facebook Files »

Et un malheur n’arrive jamais seul. Dimanche, une lanceuse d’alerte et ex-salariée de Facebook, Frances Haugen, a donné une interview sur la chaîne américaine de télévision « CBS ».

Elle y a vivement critiqué les pratiques de Facebook, documents internes à l’appui qu’elle avait précédemment fait fuiter au « Wall Street Journal ». « Les recherches de Facebook ont montré que le contenu qui polarise, divise ou incite à la haine, provoque davantage d’engagement Facebook a toujours opté pour ce qui était bon pour l’entreprise, c’est-à-dire faire plus d’argent », a-t-elle notamment affirmé, soutenant que de tous les réseaux sociaux qu’elle avait vus, Facebook était le « pire ».Résultat de cette séquence noire pour Facebook  : le titre a reculé de 4,89 % à la clôture de Wall Street lundi soir.

Soit un recul de plus de 6 milliards de dollars de la fortune de Mark Zuckerberg … qui n’est pas le seul à avoir perdu gros. Loin de là. Les rivaux directs de son groupe, Twitter, Snap mais aussi Pinterest – qui sont également cotés en Bourse, contrairement à Clubhouse Signal ou Telegram -, ont ainsi vu leurs cours respectivement baisser de 5,79 %, 5,34 % et 5,70 % ce lundi… Soit davantage que Facebook.

En clair, les marchés ont fait peu de cas des gains momentanés d’utilisateurs de la part de Twitter et consorts ; ils s’inquiètent apparemment davantage des conséquences réputationnelles de l’affaire des « Facebook Files » pour l’ensemble du secteur du « social » ainsi que des potentiels tours de vis réglementaires à venir pour tous ses acteurs, quels qu’ils soient. Quand Facebook s’enrhume, c’est tout le marché du « social » qui éternue à Wall Street.