Au procès de l’attentat de Trèbes, la peine la plus lourde requise contre l’ex-petite amie du terroriste


C’est une question qui revient, lancinante, dans de nombreux procès pour terrorisme : à partir de quel niveau de peines les victimes, ayant vécu « l’horreur absolue » d’un attentat, auront-elles le sentiment que la justice a été rendue ? Une question en forme de défi, surtout dans les procès où ne sont pas jugés les auteurs directs des faits mais des individus faisant parfois figure de « seconds couteaux ». Comment faire alors pour rendre un verdict qui tienne compte des strictes responsabilités de chaque accusé alors que certaines parties civiles souhaitent des peines à la hauteur des leurs infinies souffrances ?

« Un discours d’honnêteté et de vérité »

pour la plupart, gravitaient dans l’entourage du terroriste dans une cité de Carcassonne. Au total, cinq de ces accusés sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste (AMT). Les juges d’instruction ont retenu cette qualification estimant qu’ils avaient pu apporter une aide à Radouane Lakdim en ayant conscience de sa radicalisation mais sans connaître avec précision son projet d’attentat.

Au procès de l’attentat de Trèbes, la peine la plus lourde requise contre l’ex-petite amie du terroriste

« Un mauvais choix qui a eu des conséquences tragiques »,

On nous impose le narratif d’une jeune fille amoureuse et naïve mais il existe aussi une jeune fille dangereuse et jusqu’au-boutiste », affirme l’avocate générale en évoquant les nombreuses « vidéos de propagande, de torture, de décapitations d’enfants » que Marine P. consultait à l’époque ainsi que ses velléités, alors, de partir en Syrie.On sent surtout à travers les mots de l’avocate générale, que le parquet antiterroriste s’est longuement interrogé sur la peine à requérir contre cette jeune femme « dissimulatrice et radicalisée » à l’époque mais qui, après deux ans de détention provisoire, est sortie de la radicalisation et a évolué « positivement » vers la voie de la réinsertion. Au final, c’est contre elle que le parquet demande la peine le plus lourde, 11 ans de réclusion criminelle.Comme il l’avait fait avant le procès, le parquet estime que, pour trois autres accusés, il convient de retirer le caractère « terroriste » de l’association de malfaiteurs qui leur est reproché. C’est pour de simples faits de droit commun, en l’occurrence du trafic d’armes ou de stupéfiants, qu’il convient, selon l’accusation de condamner ces trois hommes contre lesquels elle requiert des peines de 8 ans, 6 ans et 12 mois dont 4 avec sursis. Enfin, contre les deux derniers accusés, pour des délits connexes en lien avec le terrorisme, le parquet demande des peines de deux ans et deux ans et demie ferme.Lors de l’audience, certaines victimes avaient demandé des « peines maximales » contre l’accusé. « On doit entendre cette colère sourde », explique Aurélie Valente. « Mais les accusés doivent être jugés pour ce qu’ils ont fait » et pas en « substitution » du terroriste, ajoute-t-elle, estimant qu’on « ne répond pas à la vengeance par la vengeance »