Un agent de sécurité brise la vitre de sa voiture pour libérer son chien, elle ne décolère pas


« On n’avait pas le choix… »… Les dizaines de milliers de spectateurs venus apprécier le spectacle aérien sur l’aérodrome de Cambrai – Niergnies le confirmeront tous sans exception : il a fait chaud, même très chaud ce dimanche. Aussi, quand les services de sécurité de la manifestation sont informés qu’un labrador est enfermé, seul, dans une voiture aux vitres fermées, en plein soleil, les responsables n’hésitent pas longtemps : tandis que les bénévoles de la Société de défense des animaux sont contactés pour prendre en charge la pauvre bête, ils prennent la décision de briser une vitre de l’auto. Ce lundi, la chienne se trouvait toujours dans les locaux de la SDA où sa propriétaire devait venir la récupérer…

« Une partie de la vitre arrière était ouverte »

Cette dernière n’accepte pas ce qu’il s’est passé et condamne l’initiative prise à son encontre. La dame explique être venue au meeting à 14 heures, avec sa fille, « par amour pour (s)on défunt époux qui voulait devenir pilote d’avion ». Elle assure avoir « donné à boire et des biscuits aux protéines à (s)a chienne labrador et laissé une partie de la vitre arrière ouverte » avant de se rendre « au service obligatoire de test Covid » : « Je devais d’abord protéger ma fille handicapée car son vaccin n’était pas encore validé… Mon chien n’était pas en danger : je l’aurais récupéré après avoir déposé ma fille. Mais j’ai dû attendre les résultats jusqu’à 14 h 41 ! ». Et entre-temps, le toutou avait été extrait de la fournaise…

Pas d’appel micro

« Je ne peux pas m’occuper de ma fille handicapée et du chien en même temps : je ne suis pas un robot ! », se dédouane la maman qui condamne la décision prise sans qu’aucun appel au micro à son intention ne soit diffusé. Et en absence de tout gendarme, comme l’exige la loi. Elle dénonce tour à tour « le zèle de l’agent de sécurité » qui est intervenu sur sa « voiture qui a été saccagée », des « griffes sur une autre vitre » et « la privation de l’amour de notre chien pendant plus de vingt-quatre heures ». Et a porté plainte ce lundi matin contre l’agent de sécurité briseur de vitre.

La SDA, à qui la propriétaire serait redevable de 40 € à la suite de l’intervention, n’a pas souhaité répondre à nos questions ; l’association aurait prévu de porter plainte pour maltraitance animale.

Briser la glace

Est-on autorisé à casser la vitre d’un véhicule pour sauver un animal qui y serait enfermé en plein soleil ? Notre collègue Béatrice Quintin a récemment répondu à la question dans nos pages, rappelant en préambule que l’habitacle d’une voiture à l’arrêt, sous le cagnard, peut rapidement dépasser les 40ºC en moins de dix minutes et même grimper à 60ºC en un quart d’heure…

« L’article 20 de la loi du 6 janvier 1999 permet de faire procéder à l’ouverture du véhicule stationné en plein soleil lorsque la vie de l’animal est en danger », rappelle-t-elle en s’appuyant sur une page du ministère de l’Intérieur dédiée à la question. Mais il faut pour cela la présence d’un gendarme ou d’un policier.

Mais que faire si la situation ne permet pas d’attendre la présence des forces de l’ordre en question ? L’article 122-7 du code pénal stipule que « n’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien ». Le ministère précise donc qu’il est possible d’agir, mais recommande « de s’entourer d’au moins deux témoins qui pourront attester de la bonne foi si une action par le propriétaire de la voiture est intentée par la suite ».

Dans le cas présent, la vie de l’animal prime donc sans équivoque et, si les conditions sont respectées, la loi protège l’auteur du bris de glace.