Bientôt un nouveau procès, après le génocide qui a visé les Tutsi
au Rwanda en 1994 ? Un ex-
gendarme rwandais, naturalisé français en 2005, a été renvoyé devant les assises à Paris pour « génocide » et « crimes contre l’humanité ».
naturalisé sous le nom de Philippe Manier
Trois personnes déjà condamnées en France
Cet ancien adjudant-chef à la gendarmerie de Nyanza, dans la préfecture de Butare (sud), est ainsi le 8e accusé renvoyé aux assises en France pour des crimes commis au cours de ce génocide, qui a fait plus de 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement des Tutsi exterminés entre avril et juillet 1994.
doit comparaître du 22 novembre au 17 décembre tandis qu’un ex-préfet, Laurent Bucyibaruta, sera lui jugé à partir de mai 2022. Deux autres hommes, des médecins, attendent l’issue des recours qu’ils ont déposés.
« Nous allons attentivement analyser l’ordonnance de mise en accusation et déposer tous les recours nécessaires », a déclaré Me Emmanuel Altit, qui défend l’ex-gendarme aux côtés de Me Alexis Guedj et Me Fabio Lhote.
Soupçonné du meurtre de dizaines de Tutsi
écrivent les magistrates.
Cet homme, surnommé « Biguma », aurait ainsi, toujours selon les témoignages, eu un « rôle comme auteur direct dans le massacre des collines de Nyabubare et de Nyamure », où près de 15.000 victimes ont été dénombrées.
Arrivé en France en 1999
il s’était reconverti comme agent de sécurité et avait été naturalisé français en 2005.
Mais il avait quitté la France pour le Cameroun quelques mois avant son arrestation, faisant craindre aux enquêteurs une « fuite organisée » alors que la presse avait fait état d’une plainte déposée contre lui par le Collectif des Parties civiles pour le Rwanda (CPCR).
Interpellé fin mars 2018 à Yaoundé et extradé un an plus tard vers la France, il a été mis en examen le 15 février 2019 et placé en détention provisoire.
cofondateur du CPCR « Dans la mesure où il est en détention, cela paraît normal que ce dossier soit clôturé assez rapidement ».
empoisonnée par la question du rôle de la France dans le génocide.
Le ton est désormais à l’apaisement depuis le rapport de la commission d’historiens présidée par Vincent Duclert, qui a conclu en mars dernier à des « responsabilités lourdes et accablantes » de Paris lors des massacres.
Dans le cadre des efforts de normalisation des relations franco-rwandaises, Emmanuel Macron s’est engagé « à ce qu’aucune personne soupçonnée de crimes de génocide ne puisse échapper à la justice ».