D’autres auraient renoncé à poser leurs valises sur ce territoire désolé. Michel Dancoisne-Martineau a choisi de s’installer à Sainte-Hélène, petit rocher situé à en plein Atlantique Sud, à 2 000 kilomètres de la Namibie, la côte la plus proche. C’est sur ce caillou cinq fois plus petit que le Territoire-de-Belfort que Napoléon est envoyé par les Britanniques après sa dernière défaite, à Waterloo. Et c’est là qu’il est mort le 5 mai 1821, après plus de cinq ans d’exil. Depuis plus de 30 ans, un Français, consul honoraire de France et directeur des domaines nationaux de Sainte-Hélène, est chargé de veiller au respect de la mémoire de Napoléon et au bon entretien des lieux, alors qu’on commémore mercredi 5 mai le bicentenaire de la mort de l’empereur.
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L’île de Sainte-Hélène ne compte que 4 500 habitants et ce territoire britannique se situe en plein Atlantique Sud. « A l’époque, on ne pouvait venir à Sainte-Hélène qu’en bateau. Il y avait 15 jours de mer depuis l’Angleterre, raconte en souriant Michel Dancoisne-Martineau à franceinfo, en se remémorant son arrivée. C’est cet isolement qui me plaisait beaucoup et surtout la vie en communauté fermée. »
Quand il débarque sur l’île, en 1985, Michel Dancoisne-Martineau prévoit de ne rester en poste que trois ans. Finalement, 36 ans plus tard, il est toujours là . A son arrivée, il n’est pas familier de Napoléon mais il rattrape vite son retard, grâce aux dizaines d’ouvrages qu’il trouve sur place. « J’ai commencé à éplucher tous les documents d’archives. Ça me permet de répondre à toutes les questions qu’on me pose », explique-t-il. Â
Avant que la crise sanitaire mette un coup d’arrêt au tourisme, 5 000 à 6 000 visiteurs foulaient chaque année le sol de Sainte-Hélène. Au programme : l’incontournable visite de la maison de Longwood, la dernière résidence de Napoléon, qui se trouve à 500 mètres d’altitude. Il s’agit d’une demeure modeste, malgré les apparences. « Elle en jette, cette maison, mais c’est purement de l’illusion. Cette maison n’était pas faite pour servir de logement à un général », note Michel Dancoisne-Martineau.Â
C’est là que sont ouvertes les caisses de livres et de magazines que Napoléon va recevoir pendant toutes ces années d’exil. »Â
Depuis 36 ans, Michel Dancoisne-Martineau veille sur la demeure. Il est à la fois conservateur, jardinier, homme d’entretien. Il s’est juré de ne pas quitter les lieux avant d’avoir terminé les travaux et permis à Longwood de retrouver sa configuration du 5 mai 1821, quand Napoléon y a poussé son dernier souffle.