Une aide de 2,75 M$ de Québec à l’ancien patron des Films Séville


Le distributeur de films Patrick Roy, qui vient d’obtenir une aide de 2,75 millions $ de Québec pour sa nouvelle entreprise, s’étonne que certains puissent parler de « concurrence déloyale ».

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« Pour moi, ce n’est pas du tout de la “concurrence déloyale”, c’est un deal d’affaire », a répondu Patrick Roy, hier au Journal, en affirmant que « les portes sont aussi ouvertes pour d’autres joueurs ».

Une aide de 2,75 M$ de Québec à l’ancien patron des Films Séville

Mercredi dernier, Québec a misé 1,25 million $ sous forme d’actions privilégiées et un prêt de 1,5 M$ dans sa nouvelle firme « 100 % québécoise ».

Pas question cependant de dire combien il met de son propre argent dans le projet. « Ça m’appartient. Ça reste confidentiel », répond Patrick Roy.

Fin août, la présidente du Regroupement des distributeurs indépendants de films du Québec (RDIFQ), Chantale Pagé, avait déploré une « concurrence déloyale » en voyant Québec venir aider la nouvelle entreprise créée par Patrick Roy, ancien président des Films Séville.

Au Journal, elle avait dénoncé le fait de financer vite « une autre compagnie de distribution quand le secteur est déjà bien desservi par les joueurs ».

Hier, le président de Les Films Christal, Christian Larouche, a nuancé ces craintes, en disant que les autres doivent aussi cogner à la porte de Québec.

« Ça fait un petit peu spécial de voir que Québec se mouille à une personne effectivement, mais c’est à nous de réagir pour voir si le gouvernement n’est pas prêt à le faire avec d’autres », a-t-il souligné.

Refus de répondre

De son côté, Patrick Roy, qui a plus de 30 ans d’expérience en cinéma, s’est montré surpris de la tempête. 

« C’est un peu dommage », a-t-il réagi.

Quand Le Journal lui a demandé s’il avait eu des rencontres ou des échanges avec le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ce dernier a coupé court.

« Je n’ai pas à répondre à cette question-là. J’ai transigé avec les gens d’Investissement Québec », a-t-il rétorqué.

« Je ne veux même pas vous dire si je lui ai parlé. Je pense que ça m’appartient », a-t-il répété en cours d’entretien.

Le 29 août dernier, Le Journal rapportait qu’il n’y avait pas eu de rencontre à l’agenda entre lui et le ministre.

Au ministère de l’Économie, on estime que le dossier offre « une perspective de rendement pour le gouvernement ».

aux affaires publiques du ministère.

Au cabinet de la ministre de la Culture, Nathalie Roy, on explique qu’après la fin des activités des Films Séville, la ministre a communiqué avec la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour « s’assurer que les films qui devaient être distribués le soient, et que le catalogue qui contient des films importants de notre cinématographie soit préservé ». 

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