Certains professionnels de santé vaccineront même le 14 juillet ! Face à la 7e vague de covid, la demande explose chez les candidats à la seconde dose de rappel, aujourd’hui réservée aux plus de 60 ans et aux plus fragiles. Mais alors que les centres ont fermé et que les pharmacies manquent de bras, les délais s’allongent pour se faire vacciner cet été dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Face à un planning quasi complet jusqu’à la fin du mois, Rani Maftouh a décidé d’ouvrir les créneaux d’août. Mais pour le moment, il n’augmentera pas la cadence : « Question d’équilibre pour ne pas empiéter sur nos autres activités. »
D’autant que le dépistage explose en même temps, « surtout avant et après le week-end et avec les départs en vacances ». Cette pharmacie de Quesnoy-sur-Deûle avait été parmi les premières dans la région à proposer les tests antigéniques. Pour l’été, elle a fait appel au renfort d’un étudiant en médecine.
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« À tour de bras »
« On revaccine à tour de bras dans la région », confirme Grégory Tempremant, pharmacien à Comines et responsable régional du syndicat URPS.
La demande ne s’est jamais vraiment arrêtée, rappelle-t-il. Mais avec la reprise de l’épidémie, l’arrivée de la 4e dose (soit le 2e rappel) ouverte depuis le 7 avril 2022 a été la piqûre de rappel. Limitant les formes graves, elle est pour le moment réservée aux plus de 60 ans (six mois après le premier rappel), aux patients immunodéprimés et aux plus de 80 ans (trois mois après le premier rappel).
explique le représentant de l’URPS pharmacie avec des médecins, des infirmiers et des sages-femmes.
Parmi les candidats à l’injection : « On voit aussi ceux qui pensaient que l’épidémie était derrière nous et qui veulent protéger leur famille avant de partir en vacances », explique Grégory Tempremant. Sans oublier les voyageurs pour qui des compagnies aériennes exigent une dose récente.
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Délais qui s’allongent
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, on est loin de la saturation que connaissent la Vendée, les Landes, le Tarn, les Côtes-d’Armor ou la Haute-Savoie.
même si on est passé de cinq jours d’attente la semaine dernière pour Michelle à Arras à plus de dix aujourd’hui pour Marie-Christine à Hoymille.
Grégory Tempremant met en garde contre les délais qui s’allongent : « Il faut désormais compter une quinzaine de jours en moyenne. »
La situation est toutefois disparate. Généraliste en zone rurale, le Dr Philippe Tréhou juge « la demande constante mais modérée ». Dans sa maison médicale de Guise (Aisne), il consacre « une grosse demi-journée » par semaine à la vaccination. Soit 30 à 40 doses, loin de la centaine par jour qu’il a connue !
« C’est l’été, les gens pensent à autre chose, affirme-t-il. Beaucoup attendent aussi la rentrée avec l’arrivée de vaccins nouvelle génération efficaces contre les variants. » Il confie aussi : « Beaucoup se sentent peu exposés parce qu’ils ne voient pas grand monde en-dehors de leur cercle familial et amical. »
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Pas d’affolement
Alors que seul un-tiers des plus de 60 ans a fait le 2e rappel selon Santé publique France, « il ne faut pas oublier que le virus circule toujours, rappelle ce médecin qui recommande de porter le masque « dans les transports en commun, au ciné ou au supermarché, quelque soit son âge ». Il continue d’inciter à se faire vacciner « par sécurité », mais « peut-être plus avec la même autorité ».
« On en discute avec nos patients », explique aussi le Dr Pierre-Marie Coquet, à la maison de santé du centre-ville de Maubeuge, l’une des plus grandes de France. Elle avait continué les injections trois demi-journées par semaine. Vaccinant une soixantaine de personnes par semaine, elle est prête à augmenter le rythme.
Pour se faire vacciner près de chez soi, un conseil : prendre rendez-vous en avance. Mais « pas d’affolement : pour le moment, on trouve toujours une solution rapidement », assure Grégory Tempremant, pour qui « la campagne de vaccination anti-covid est désormais comparable à celle de la grippe ».
Sur le site Vite ma dose, plus de 1 100 créneaux quotidiens ont été ouverts dans le Nord et jusqu’à 500 dans le Pas-de-Calais. Ce lundi soir, il restait même des disponibilités pour le 14 juillet.