Violences en prison : omerta sur les matons


De son côté, l’Observatoire international des prisons (OIP) reçoit trois à quatre signalements de détenus par semaine, de l’injure aux coups. Loin d’être un phénomène marginal pour l’association, qui a rendu un rapport accablant sur la question en 2019. Le Contrôleur générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) épingle régulièrement des établissements en raison de « climat de violences » entretenus par certains agents, de Toulouse-Seysses (lire l’épisode 1, « En prison, les violences en réunion »)

à Beauvais, en passant par Villefranche-sur-Saône ou Rennes-Vezin.Selon des détenues interrogées par « Les Jours », la gradée poursuivie pour viol et violences est coutumière des fouilles abusives. Une enquête a été ouverte« Les cas de violences gratuites existent mais sont minoritaires. Les violences physiques à proprement parler interviennent souvent après une indiscipline au sens large, c’est-à-dire une personne qui refuse de se soumettre à l’autorité de l’administration pénitentiaire ou des surveillants, analyse auprès des Jours Matthieu Quinquis, avocat et président de l’OIP. Dans ce cas, l’administration pénitentiaire va alléguer d’une bonne raison pour intervenir. D’emblée se posera la question de la proportionnalité de son intervention, mais elle refusera généralement de discuter de sa nécessité. » D’après les observateurs, deux moments sont particulièrement propices à cet usage excessif de la force  : la mise au quartier disciplinaire et la fouille intégrale, c’est-à-dire à nu.