Violent, lyrique, puissant : "Rebel", le film sur Daech qui va bousculer la rentrée cinéma


Lors des scènes de combat, la caméra bouge en permanence et suit à chaque fois un personnage. La seule manière de filmer la guerre, c’est de l’humaniser ? 

Adil El Arbi : On a regardé beaucoup de vidéos de la guerre en Syrie, de vidéos de propagande de Daech pour analyser leur manière de tourner. On ne voit jamais l’ennemi. On voit toujours la personne qui tire, la personne qui vit ces scènes de combat. On voulait que le public soit le plus proche possible des personnages, lui faire vivre ce qu’ils vivent. Ce n’est pas glamour, c’est une question de survie. Dans le chaos de la guerre, on n’a pas vraiment l’occasion de faire des plans larges.

Violent, lyrique, puissant :

Bilal Fallah : On a tourné caméra à l’épaule. Nous aussi, on était sur une scène de guerre. On courait sur le plateau. Kamal nous guidait, on voulait être dans sa tête.

Adil El Arbi : Un ancien membre des forces spéciales belges, qui a combattu l’État islamique en Irak, a chorégraphié avec nous ces scènes de combats pour qu’elles soient le plus réaliste possible.

Vous avez pu vous entretenir avec des gens qui sont partis ou sont revenus de Syrie ?

Adil El Arbi : L’un de nos co-scénaristes a fait un Skype avec deux membres de l’État islamique qui étaient dans des prisons kurdes. L’un était repenti, l’autre non. On a aussi beaucoup parlé avec les mères dont les enfants étaient partis, elles sont d’ailleurs dans le film. Ce n’est pas joué, ce sont des vraies réactions. D’autres personnes qui ont vécu la même chose sont venues sur le plateau pour nous aider à changer quelques détails, en nous disant « mon frère aurait plutôt fait ci, dit ça ».

Bilal Fallah : On a tourné un mois en Jordanie, il y avait beaucoup de Syriens et d’Irakiens dans l’équipe technique qui avaient fui Daech. Chaque personnage et chaque évènement dans le film sont basés sur une histoire vraie.